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Toutes les inégalités sont-elles des injustices ?

Publié le 19/02/2004

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II y a des inégalités justes, par le travail, le mérite : tous ne contribuent pas de façon identique aux richesses de la société. Vous serez donc conduits, lors de l'analyse du sujet, à bien examiner les domaines différents dans lesquels on peut parler de justice (droit, économie, honneurs, etc.). Mais le principe d'égalité n'entraîne ni la méconnaissance des différences entre les individus - or, ces différences entraînent nécessairement certaines inégalités, les aptitudes n'étant pas les mêmes chez tous - ni surtout l'obligation de traiter de la même façon les méchants et les bons, les coupables et les innocents.II. L'égalité juste. Ce qu'exige la justice, c'est donc seulement l'égalité au point de départ, l'égale possibilité pour tous de développer leurs aptitudes naturelles, en un mot l'égalité des chances. Les inégalités injustes sont donc seulement celles qui résultent des obstacles que la structure de la société peut apporter à ce plein développement. L'égalité juste n'est pas une égalité arithmétique : c'est une égalité de proportionnalité. Texte à utiliser pour cette partie:"Telle est la nature de l'équitable, qui est un correctif de la loi là où elle se montre insuffisante en raison de son caractère général.
Les inégalités ne sont pas forcément injustes. Celles qui aident les plus démunies et permettent une saine émulation dans la société peuvent être dites justes. Mais, il n'est de véritable justice et d'authentique progrès que dans et par une réduction des inégalités naturelles et par des lois qui garantissent à tous les mêmes avantages.


« Il est sa juste interprétation et son adaptation aux cas particuliers. II - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION Aristote procède en deux temps. Tout d'abord, il montre les limites de la loi. Elle ne peut pas tout régler, car elle est par définition générale, et les cas sont particuliers et changeants.

Il fait àce propos une comparaison avec l'architecture : la règle des maçons peut mesurer les courbes.

Elle sert d'illustrationpour montrer ce qu'est un décret.

Celui-ci particularise la généralité de la loi, qui est donc comparée à une règledroite.

L'équitable permet ainsi une meilleure réalisation de la justice. Puis, Aristote en déduit la nature de l'homme équitable : c'est un état d'esprit qui consiste à éviter les excès.L'homme équitable n'est pas rigoriste, il sait faire la part des choses et peut prendre moins que ce qui lui revient,sans pour autant se porter préjudice. III - EXPLICATION A - La loi ne peut prévoir tous les cas L'évolution des techniques, des moeurs mais aussi la particularité des situations (cas de détresse sociale parexemple) incite à l'adapter aux circonstances. Cette image éclaire le propos d'Aristote.

On voit que l'équitable n'est pas contre la loi, mais qu'il permet del'améliorer en la rendant plus juste, comme la règle souple permet de meilleures mesures. B - L'homme équitable est juste, car mesuré et supérieur à la justice de la loi générale. En effet, il est capable de bien s'adapter aux circonstances.

Il peut parfois arriver que la stricte application de la loigénérale conduise paradoxalement à des décisions dont on pourrait contester le caractère juste.

En ce sens, onpeut bien parler d'une forme supérieure de justice pour définir l'équité. C - La pratique de l'homme équitable consiste donc essentiellement à savoir bien évaluer la particularité descirconstances de l'acte Il doit se garder des excès de sévérité ou, à l'inverse, de laxisme. Prendre moins que ce qui lui revient sans nier la loi.

L'homme équitable est un homme mesuré. IV - ESSAI Il est paradoxal de parler d'une application injuste de la loi, car celle-ci dit ce qui est juste.

Il suffit donc de la suivreet d'évaluer les cas particuliers en fonction d'elle. Mais on peut mal juger.

En effet, l'application de la loi n'est pas automatique : elle demande du jugement, car il fautfaire coïncider le principe avec la situation individuelle. Il est nécessaire d'évaluer toutes les données pour bien juger.

On pourra ainsi ne pas poursuivre un vol denourriture, si la personne est dans la détresse.

On pourra dans ce cas trouver des circonstances atténuantes. III/ La justice comme résultat de l'égalité : ● Si la justice utilise l'égalité comme base s'appliquer, il est aussi possible de penser qu'elle en a besoinpour se constituer et exister en tant que telle. ● C'est ce que montre Rawls dans la Théorie de la justice.

En effet, selon lui, une véritable justice n'estpossible qui si ceux qui la constituent sont complètement égaux et ignorent la place qu'ils ont dans la société.Autrement dit, il réexamine les conditions de légitimité du droit et affirme que la justice serait ce sur quoi semettraient d'accord les hommes si, dans une sorte d'état de nature, ils avaient à établir des lois sans connaître leursituation sociale.

Les principes de la justice sont donc choisis derrière ce que Rawls appelle « un voile d'ignorance ». ● Ainsi, la justice n'est possible que si elle a pour préalable l'égalité ; ce serait donc non pas la justice quiferait des hommes des êtres égaux, mais l'inverse : c'est l'égalité qui permettrait l'existence de la justice.

« Commetous on une situation comparable et qu'aucun ne peut formuler des principes favorisant sa condition particulière, lesprincipes de la justice sont le résultat d'un accord ou d'une négociation équitable.

[…] Les principes de la justicesont issus d'un accord conclu dans une situation initiale elle-même équitable.

» En effet, personne ne connaissantson rôle, personne ne peut risquer de suggérer des lois qui pourront lui nuire par la suite, parce qu'elle avantagent. »

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