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Toutes les personnes méritent-elle un égal respect ?

Publié le 15/03/2004

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)On le voit, la réponse à la question posée sera complexe. Une solution pour l'organiser pourrait être de distinguer le domaine individuel (on pourrait considérer que l'on a le droit, individuellement, dans le privé, de ne pas respecter quelqu'un pour des raisons personnelles - mais alors la personne que l'on traite ainsi sans respect peut-elle encore être appelée une personne à nos yeux ?) du domaine collectif, politique (le respect devrait être au principe de l'existence de communautés humaines pour que celles-ci soient viables).Références utilesDéclaration universelle des droits de l'homme et du citoyenSénèque, De la constance du sage (observer les moqueries adressées à ceux qui ne pratiquent pas la philosophie)Textes à utiliser John Rawls, Théorie de la justice« Je présenterai maintenant, sous une forme provisoire, les deux principes de la justice sur lesquels se ferait un accord dans la position originelle. [...] En premier lieu : chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres. En second lieu : les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois, l'on puisse raisonnablement s'attendre à ce qu'elles soient à l'avantage de chacun et qu'elles soient attachées à des positions et à des fonctions ouvertes à tous. [...] Ces principes s'appliquent, en premier lieu, [...], à la structure sociale de base ; ils commandent l'attribution des droits et des devoirs et déterminent la répartition des avantages économiques et sociaux.

Deux réponses viennent spontanément à l’esprit. L’une d’elles est négative, et part d’une considération séparée des personnes : faut-il respecter Hitler, par exemple ? Y a-t-il des personnes qui, par leur conduite, leur pensée, leurs actions, ne méritent aucun respect ? Peut-il être erroné d’accorder du respect à de telles personnes ? La seconde réponse est positive, et elle découle directement de notre conception de la personne (voir le texte de Marcel Mauss à nouveau) : toute personne humaine, quelle qu’elle soit, à droit au respect par principe, en tant que personne. C’est un principe que l’on trouve énoncé dans de nombreux textes, politiques par exemple : comment un Etat qui dans ses lois refuserait le respect à certaines personnes devrait-il être considéré (que l’on pense par exemple à l’apartheid, au système indien des castes : quels problèmes philosophiques découlent de l’existence de pareils systèmes ?) On le voit, la réponse à la question posée sera complexe. Une solution pour l’organiser pourrait être de distinguer le domaine individuel (on pourrait considérer que l’on a le droit, individuellement, dans le privé, de ne pas respecter quelqu’un pour des raisons personnelles – mais alors la personne que l’on traite ainsi sans respect peut-elle encore être appelée une personne à nos yeux ?) du domaine collectif, politique (le respect devrait être au principe de l’existence de communautés humaines pour que celles-ci soient viables).

« beaucoup de ce sentiment, c'est l'admiration et l'admiration comme affection, c'est-à-dire l'étonnement, peut aussis' appliquer aux choses, aux montagnes qui se perdent dans les nues, à la grandeur, à la multitude et àl'éloignement des corps célestes, à la force et à l'agilité de certains animaux, etc.

Mais tout cela n'est point durespect.

Un homme peut être aussi pour moi un objet d'amour, de crainte ou d'une admiration qui peut même allerjusqu'à l'étonnement et cependant n'être pas pour cela un objet de respect.

Son humeur badine, son courage et saforce, la puissance qu'il a d'après son rang parmi ses semblables, peuvent m'inspirer des sentiments de ce genre,mais il manque toujours encore le respect intérieur à son égard.

Fontenelle dit : "Devant un grand seigneur, jem'incline, mais mon esprit ne s'incline pas.

"Je puis ajouter : devant un homme de condition inférieure, roturière etcommune, en qui je perçois une droiture de caractère portée à un degré que je ne me reconnais pas à moi-même,mon esprit s'incline, que je le veuille ou non, et si haut que j'élève la tête pour ne pas lui laisser oublier masupériorité.

» [ANNEXE : pour la définition de la personne Marcel Mauss, Sociologie et anthropologie Au contraire des Hindous et des Chinois, les Romains, les Latins pour mieux dire, semblent être ceux qui ontpartiellement établi la notion de personne, dont le nom est resté exactement le mot latin...

La « personne » est plusqu'un fait d'organisation, plus qu'un nom ou un droit un personnage et un masque rituel, elle est un fait fondamentaldu droit.

En droit, disent les juristes : il n'y a que les personae, les res, et les actiones : ce principe gouverneencore les divisions de nos codes.

Mais cet aboutissement est le fait d'une évolution spéciale au droit Romain (...).Ce sont les chrétiens qui ont fait de la personne morale une entité métaphysique après en avoir senti la forcereligieuse.

Notre notion à nous de personne humaine est encore fondamentalement la notion chrétienne (...).

Lanotion de personne devait encore subir une autre transformation pour devenir ce qu'elle est devenue voici moinsd'un siècle et demi, la catégorie du moi.

Loin d'être l'idée primordiale, innée, clairement inscrite depuis Adam au plusprofond de notre être, voici qu'elle continue, presque de notre temps, lentement à s'édifier, à se clarifier, à sespécifier, à s'identifier avec la connaissance de soi, avec la conscience psychologique.] SECONDE CORRECTION Une définition du devoir peut nous aider à approcher le sujet : celle de Kant.

Celui-ci distingue en effet deux typesde devoirs : l'impératif hypothétique et l'impératif catégorique.

Le premier est un commandement qui obéit à unefinalité : il prescrit un comportement parce qu'il est conforme à une fin recherchée (il prend la forme « si tu veux X,alors tu dois Y »).

Le second, lui, n'obéit à aucune condition : il est une pure obligation, un « tu dois » impératif quine souffre aucune prise en compte des circonstances et qui s'applique automatiquement. Par personne, nous entendons des êtres humains que nous considérons comme des semblables, sinon des égaux, etauxquelles nous accordons ce faisant une valeur.

En tant que nous considérons autrui comme une personne, nous lavoyons comme un être qui nous ressemble. Le respect est la déférence qu'impose la valeur d'une personne, d'une loi ou d'une idée.

Pour certains philosophes,notamment pour Kant, ce sentiment produit en moi par la loi morale me contraint à révérer la personne d'autrui, carcette personne est elle-même porteuse de la loi morale.

Il fat bien voir que le respect, aux yeux de cette doctrine,doit s'accorder indifféremment à tous les hommes, proches ou inconnus, bons ou méchants. Or, c'est précisément ce problème qui se pose à nous, le respect est il un impératif catégorique qui s'appliqueindépendamment des mérites de chacun, ou le respect est il un sentiment que l'on ne doit qu'à ceux qui le méritent? Nous nous demanderons donc si le respect est un sentiment que nous sommes tenus d'avoir envers tous leshommes par un impératif catégorique. I.

Respecter toutes les personnes est un impératif catégorique a.

Nous devons le respect à tous les hommes, bons ou méchants Nous commencerons par dire que le respect est dû à l'ensemble des hommes, qu'ils soient bons ou mauvais.

Eneffet, ce que nous devons respecter ce n'est pas tant un homme, ou une femme, en fonction de ses méritespropres, mais l'humanité en générale.

Nous ne pouvons faire de distinction entre les individus, de manière àrespecter uniquement les bons et refuser notre respect aux méchants, car chaque homme est notre semblable, etmérite à ce titre notre respect.

Le respect obéit à un impératif catégorique qui pourrait s'énoncer ainsi : « Tu dois lerespect à chaque homme, car chaque homme est ton semblable ». b.

Refuser le respect à une personne est contradictoire Par ailleurs, il semble entièrement contradictoire de refuser de respecter quelqu'un que nous considérons comme unepersonne, dans la mesure où par définition une personne est un être à qui nous accordons de la valeur.

En effet,"personne" vient du latin persona, "le masque" : une personne est donc un être qui s'inscrit à notre image dansl'espace social, quelqu'un dont nous savons qu'elle est capable de jouer comme nous-mêmes un rôle social.

D'autrepart, est attaché au concept de personne une notion de valeur : la personne est un être singulier, unique et parconséquent précieux.

Dire que nous pouvons ne pas respecter une personne semble donc une contradiction, dans la. »

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