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La tragédie grecque toujours présente

Publié le 30/11/2011

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On n'en finira pas d'épiloguer sur les Grecs et leur théâtre. Voilà plus de deux mille ans que cela dure et on ne voit pas pourquoi cela cesserait. Deux gros ouvrages, coup sur coup, s'y intéressent : Manger les dieux, de Jan Kott, aux éditions Payot, et Le théâtre tragique des Grecs de H.-C. Baldry, aux éditions Maspéro. Dans les deux cas, le thPâtre, au coeur de la cité, est bien défini comme le lieu d'une communion humaine qui a pour but d'exalter l'esprit en exaltant les sens. C'est là, plus encore qu'au temple, que les hommes rencontrent les dieux, et plus précisément les affrontent en se trouvant confrontés avec leur propre destin. Aucun théâtre au monde n'a joué, comme celui-là, avec l'angoisse du destin, avec l'irrationalité de l'existence.

« humour sans méchanceté et un réalisme poé­ tique qui sont ses premières vertus.

On y voit défiler des militaires de l'armée d~s l'ndes, des gentlemen-farmers, des vieilles filles un peu folles, des dames de la haute société, des jeunes gens snobs, amateurs de tennis et de voitures de sport, des jeunes fiiles libérées de p•·éjul(és, des employés des chemin s de fer , des agents de police, toute une humanité sté­ réotypée, mai s qui ne manque ni de charme ni de drôleri e .

On y voit aussi Hercule Poirot, personnage destiné à damer le pion à Sherlok Holmes.

Poirot est Belgf' et porte des mous­ taches , s'affuble d'un vêtement dont ne vou­ drait pas le dernier vendeur de journaux de la City; il est le type même du continental qui fait rire les Anglais par sa tenue et ses manii-res.

1\lais ce grotesque a « des petites cellu1es grises » et il sait en faire usage.

II a mis au point une technique bien adaptée au g.enre de crime que commettent les assa­ sins d'Agatha.

Après avoir fait son enquête personnelle, cc qui contrarie toujours les fonc­ tionnaires locaux, il rassemble tous les sus­ n cc ts (et tout le monde est suspect), pour dé­ brouiller l'écheveau en éliminant un à un les évenfuels auteurs du meurtre.

Une conversa­ tion très mondaine ct très agréable, autour d'une théière, y suffit.

Agatha Christie a fixé , pour ses lecteurs, u·ne image plaisante de l'Angleterre post-victorienne dont la fraîcheur et la jeuness e, la gaîté aussi font tout le prix.

Elle découvrit un jour que son Hercule 'Poirot , à force de servir .

avait plus de cent sept ans, tout en restant aussi jeune.

Ce devait être une illusion de l'amour.

Elle finit par le tuer , à l'automne dernier .

Elle ne lui survécut pas.

C'est peut-être ce qu 'il y a de plus étrange dans tout cc ·que la romancière a inventé .

Son œuvre est immense.

Elle a surtout connu un succès extraordinaire : trois cent cinquante millions d'exemplaires en ont été vendus jusqu'à présent, ce qui lui do·nnerait la troisième place mondiale après Marx, Lénine ct Tolstoï.

Une de ses pièces, La souridère, est jouée à Londres depuis un quart de siècle, sans aucune interruption.

Son premier roman, la Mystérieuse affaire de Styles (1920) , eut du mal à trouver un édi­ teur: il en eut encore plus à trouver un lecteur.

I.e Meurtre de Rog er Ackroyd, en 1926, eut, .e n revanche, un succès immédiat et considérable.

L'erreur reste, aux yeux des puristes, d'avoir confondu l'assassin et le narrateur.

Agatha a contr .evenu aux lois du genre ! Pourtant dès lors, les réussites se succèdent : ce sont ABC contre Hercule Pdirot, Dix petits nègres, Té­ moin à charge, Meurtre dans l'Orient-Express , etc.

dont le cinéma s'est, à maintes reprises, emparé, sans toujours retrouve•· la spontanéité narquoise et la fausse naïveté de la roman­ cière.

Un Japon inconnu l\laurice Coyaud publie, aux éditions Mai­ sonneuve et Larose Cent quatre-vingts contes populaires du Japon , qu'il a trouvés dans des recueils pour quelques-uns, .entendu de la bouche de jeunes filles ou de vieux paysans pour d'autres.

ou tout simplement collecté clans des livres pour enfants, ouvrages dans lesquels c.!!t orientaliste du CNRS dit avoir appris le japonais.

Cette façon de faire, libre à l'égard de la méthode scientifique générale­ ment en usage dans ce genre de discipline, d onne de bons résultats puisque, de page en page, l'auteur parvient à retrouver la verve origi·nalc du récit, sa rondeur, sa popularité et même sa grossièreté.

On n'est pas ici dans la haute société niponn e qui se délectait pour­ tant de ce genre d.c récits.

ni au théâtre nô, ni d ans la dramaturgie épique ou érotique de Chikamatsu, ni, encore moins, chez les rom nnciers modernes, comme Kawabata ou Mi­ shima, dont les traductions, avec celles des poè­ tes dn :'\(oyen Age japonais , sont les seules à pan ·'-'nir ju~qu'au public occidental.

Voilà, ~"'-'': ces contes populaires, Je monde qui pour­ rait être cd ni des estampes d'Iroshigé.

avec ses palefreniers, ses c .olporteurs, ses taverniers, ses marchand s.

C'est à eux que les auteurs s'adressent.

Les fabliaux .

généralement d'une morale douteuse, ne craignent pas l'obscéllité; mais ils ont surtout un goih avoué pour la poés 'e fantastique .

Ce sont aussi des contes de fées où, comme le note .Je traducteur, « les théi. »

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