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Les traités contestés

Publié le 22/02/2012

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Deux États, l'Allemagne et l'Italie, n'accepteront jamais les arbitrages territoriaux décidés à l'issu du conflit. Or, c'est dans ces mêmes pays que naissent le nazisme et le fascisme. Le grand perdant de cette guerre reste l'Allemagne, que le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, ampute d'une large partie de son territoire, et auquel les Alliés entendent faire payer des sommes colossales au titre des dommages de guerre. Ce traité fait de l'Allemagne un État mineur, dont la souveraineté est limitée sur son propre territoire. Le pays est amputé de 88 000 km2 et de 8 millions d'habitants, et ne reconnaîtra jamais ses frontières orientales -Posnanie, Prusse orientale et haute-Silésie reviennent à la Pologne, Mémel à la Lituanie, le Schleswig du nord au Danemark. La Rhénanie est démilitarisée. La Sarre est placée sous tutelle de la Société des Nations (SDN) pendant 15 ans. La révision de ce traité, largement inspiré par la France, et qualifié de « Diktat » outre-Rhin, devient l'un des chevaux de bataille du jeune parti nazi, et l'une des obsessions d'Hitler, qui en fait un élément de sa conquête du pouvoir. L'Italie, certes vainqueur, a des vues sur plusieurs territoires que la France et la Grande Bretagne refusent de lui céder à l'issue du conflit. Il s'agit de l'Istrie et de la Dalmatie, de peuplement slave, ainsi que des zones anciennement ottomanes, pourtant promises à l'Italie par les américains. L'extrême-droite italienne et bientôt les fascistes de Mussolini, parlant de « victoire mutilée », s'emparent de ces questions territoriales pour discriminer un régime qui, à leurs yeux, n'a pas su imposer les revendications italiennes lors des négociations de paix. Ainsi, dans ces deux pays, qui, pour des raisons diverses, ne parviennent pas à conserver un régime démocratique, la question territoriale devient un outil de propagande non-négligeable pour les futurs dictateurs.

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