Devoir de Philosophie

Qu'est-ce que la transcendance ?

Publié le 31/07/2004

Extrait du document

Sujet Qu'est-ce que la transcendance ? a) La transcendance comme dépassement au sens psychologique du terme Étymologiquement, transcender signifie « aller au-delà «, dépasser. Tel est le caractère de la conscience humaine. Elle se dépasse perpétuellement. Une table, une chaise « sont ce qu'elles sont «. L'homme, au Contraire, peut se faire autre qu'il n'est. Il est transcendance. La transcendance est le caractère psychologique de la conscience en tant qu'activité de dépassement. b) Activité de transcendance au sens moral du terme L'homme est aussi un créateur de valeurs. A ce niveau, la transcendance apparaît comme cette activité par laquelle l'homme se dépasse, tente d'aller au-delà de lui-même et crée des valeurs morales.

  La transcendance est la caractérisation de ce qui est supérieur au monde, donc hors du monde, dans un au-delà qui n’est proprement pas physique. La transcendance se développe donc dans le champ de la métaphysique. Mais comme l’indique le sujet « qu’est-ce que la transcendance ? « l’interrogation porte spécifique sur la définition de ce terme, c’est-à-dire sur son sens. Cela n’exclut pas non plus au cours de cette approche définitionnelle de s’interroger sur la valeur et le fondement de cette transcendance. De la transcendance, il semble que nous puissions en déterminer deux acceptions : c’est-à-dire la supériorité et le dépassement. Supériorité par rapport à un objet ou au monde même, et dépassement notamment par rapport à soi, c’est-à-dire développement de sa propre puissance d’agir ; en d’autres termes : liberté. Cependant, méthodologiquement, une question se pose : comment définir la transcendance si ce qui est transcendant est par essence supérieur à nous, au monde, et ne nous est dès lors pas accessible ? La transcendance n’est-elle qu’une illusion, une fiction de notre imagination ou de notre raison ? Et c’est bien ce sens que l’approche définitionnelle et « acceptionnelle « de la transcendance va nécessairement de paire avec un questionnement sur le sens, bien sûr, mais aussi sur sa valeur et son fondement.

            Si la transcendance est bien alors une supériorité extramondaine ou un ordre de réalité supérieure (1ère partie), sera-t-il nécessaire de s’interroger sur la fécondité cognitive et gnoséologique de cette dernière puisque, étant par essence supérieure à nous, elle nous est incompréhensible, exigeant alors comme validité la mise en exergue d’une transcendance verticale ou horizontale c’est-à-dire transcendantale (2nd partie) : manifestant alors notre liberté (3ème partie).

 

« c) Cependant, le problème qui se pose est qu'à force de faire des objets sensibles des symboles d'une idée, c'est-à-dire en faisant référence à une essence supérieure, donc transcendante, il est apparu une multiplication desidentités transcendantes bien au-delà des transcendantaux que désignaient la scolastique, c'est-à-dire des termesgénéraux qui dépassant les catégories d'Aristote, exprimaient un caractère commun à tout ce qui est et sontconvertibles.

Ce sont : l'être, l'un, le bon et le vrai.

En ce sens, par cette multiplication, il y a donc destranscendants de tous.

En ce sens, il y a une essence du triangle, du chat, de la boue etc.

Or en tant que tel ilsn'existent pas et cette remarque est en fait essentielle.

Le transcendant n'est pas un être, ni une hypostase c'estbien là qu'il semble falloir utiliser le fameux rasoir d' Occam .

Le transcendant n'a en fait pas d'existence réelle.

Ce n'est qu'une fiction. Transition : Ainsi le transcendant est-il ce qui exprime une supériorité par rapport au monde, une qualité ontologique supérieuredonc une réalité supérieure.

Cependant, bien au-delà de la multiplications que cela a pu occasionner dans l'histoirede la pensée, il est un point essentiel qui est que le transcendant ne nous est pas accessible ni mêmecompréhensible.

Dès lors est-ce une fiction, une illusion ? Et c'est sans doute ne ce sens alors qu'il faut faire uneusage dialectique de la raison. II – Verticalité et Horizontalité : de la transcendance au transcendantal a) Cependant, du point de la connaissance et comme le développe la Critique de la raison pure de Kant , le transcendant en tant qu'il est la marque d'un au-delà de l'expérience est une illusion de la raison, c'est-à-dire d'uneusage illégitime de la raison dans la mesure où la connaissance commence et doit toujours rendre hommage àl'expérience : « Toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute […] Mais sitoute notre connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive de l'expérience ».

En effet,pour Kant, la vérité ou la connaissance est une construction de l'esprit car l'expérience a besoin des cadres del'esprit, plus exactement des catégories pour avoir un sens.

Néanmoins, sans l'expérience, c'est-à-dire un retour audivers de l'expérience, ou en terme kantien l'intuition, les catégories sont vides et ne peuvent pas nous apprendrequelque chose sur le réel.

Elles n'auraient donc aucune valeur de connaissance, donc aucun rapport à la vérité.

Lafécondité du transcendant est donc nulle ou n'offre aucune garantie et c'est bien ce que l'on peut voir avec le casde la démonstration de Dieu. b) En effet, si comme on l'a vu, Dieu est par essence l'être transcendant, alors on ne peut produire aucuneconnaissance sur lui, ni même savoir s'il existe.

Et c'est bien en ce que l'usage critique que fait Kant de la raison dans la Critique de la raison pure est négatif.

Nous n'avons pas accès à ce qui dépasse l'expérience, c'est-à-dire ni à ce qui est transcendant, ni à la chose en soi.

Et c'est pour cela que notre connaissance est simplement limitée àl'usage de notre entendement et au divers de l'intuition, c'est-à-dire aux catégories et à l'expérience.

Dès lors letranscendant, en tant qu'il est ce qui est supérieur, marque une rupture radicale sur le plan ontologique mais aussignoséologique entre lui et ce qui est accessible à l'humain.

Le problème de l'existence d'une chose éternelle est eneffet celui de la valeur et du fondement d'un tel jugement.

Et c'est bien l'un des problèmes que pointera Kant dans la Critique de la Raison pure , plus particulièrement dans la « Dialectique transcendantale ».

Dire qu'il existe une chose éternelle c'est raisonner a priori sans pouvoir faire référence à l'expérience.

Autrement dit, c'est verser dansl'abstraction car c'est produire un concept, notamment celui de Dieu ou d'âme sans pouvoir lui trouver unecorrespondance pratique, c'est-à-dire produire un concept vide de sens dans la mesure où il est invérifiable parl'expérience.

Et c'est bien là le cœur du problème.

Il semble même qu'il y ait une incompatibilité intrinsèque entre unequestion portant sur l'existence, telle que celle de notre sujet, et la question de l'éternité.

Plus simplement, ce typede question dépasse de très loin les capacités et facultés de l'homme : il n'a pas accès à la sphère de l'éternel depar sa finitude même.

Au mieux, l'homme pourrait avoir une expérience du « toujours là » comme par exemple lesoleil, mais de là à dire qu'il est éternel, il y a un pas à franchir qui dépasse les possibilités mêmes de laconnaissance humaine.

La métaphysique porte des jugements qui vont donc bien au-delà de ce qui estpotentiellement connaissable ; dans ce cas, il s'agit d'une abstraction qui ne préjuge en rien de l'existence ou nond'une entité ou d'un être éternel.

C'est pourquoi un examen critique de la raison pure est nécessaire et cela d'unpoint de transcendantal. c) Le point essentiel est de voir justement que Kant passé du transcendant au transcendantale.

Plus simplement il ne s'agit d'un refus absolu du terme de transcendant mais bien au contraire, il s'agit d'un déplacement du terme detranscendant : on passe d'une verticalité à une horizontalité et c'est ce qui fait toute l'innovation de Kant dans la Critique de la raison pure .

En ce sens, le transcendant devient le transcendantal.

Si l'acception de transcendant est ce qui est au-delà de l'expérience, le transcendantale désigne l'a priori référé à l'expérience, constituant non plus cequi surplomb cette expérience, mais ce qui en constitue l'objectivité dans le mouvement d'une transcendancehorizontale immanente à l'empirisme.

Le transcendantale exprime donc la possibilité même de toute connaissancepossible.

Ou plus exactement, désignant la possibilité ou l'usage a priori de la connaissance.

Or si la métaphysique. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles