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le travail

Publié le 27/02/2008

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Le travail

 

 

Le travail apparaît souvent comme une contrainte : l’homme ne se soumet pas volontiers au travail. C’est la nécessité qui l’y pousse. Le travail sert à produire nos moyens de vivre. Le travail apparaît comme l’expression de la servitude originelle de l’homme. Dans l’antiquité grecque ou romaine, le travail, c’est le fait des esclaves. Et pour les anciens, il fallait avoir des esclaves parce que toutes les occupations qui permettaient d’assurer nos moyens d’existence étaient des occupations serviles. En fait, travailler, c’était être soumis à la nécessité. L’homme libre se consacre à des activités désintéressées. Pour ARISTOTE, le travail qui se dit poiesis (fabrication) est une activité humaine qui est proche de l’animalité, de la nécessité biologique. Les anciens ont essayé d’éliminer le travail. Le travail apparaît essentiellement comme une activité pénible, contraignante, coercitive. Mais pourtant certains estiment que par le travail, l’homme se libère.

 

I – Le travail est-il un instrument de libération ?

 

MARX, Le Capital.

Selon MARX, le travail est un acte entre l’homme et la nature. Lorsque l’homme se met au travail, ses facultés se réveillent. L’instinct animal ne libère pas l’animal, il l’asservit.

Le travail peut être défini initialement comme la transformation de la nature par l’intermédiaire d’outils. Au début du texte, MARX s’interroge sur le rapport de l’homme à la nature. L’homme est une puissance naturelle qui se sert de sa force manuelle, de son habilité, de sa capacité à raisonner pour soumettre la nature à ses besoins et à ses désirs.

Cette action qu’il produit sur la nature la transforme profondément mais l’homme se transforme aussi lui-même parce qu’il développe des capacités physiques et intellectuelles qui au départ sont en sommeil. L’intelligence, la volonté, la ténacité, se développent et libèrent ainsi l’homme. Il se libère d’abord du besoin. Il faut malgré tout distinguer l’activité animal qui peut être remarquable, du travail humain qui s’inscrit dans un projet conscient. On peut dire si l’animal est présent dans la nature, l’homme, lui se la représente. En travaillant, l’homme réalise son projet, se libère de la nature et libère ses capacités.

MARX, Manuscrits de 1844.

Dénonciation du travail à la chaîne : on se trouve au début de la révolution industrielle. L’homme devient aliéné : il ne réfléchit plus et devient animal. Il y a contradiction entre le moment du travail et du non travail. MARX dénonce une forme particulière du travail.

Il arrive cependant que le travail dans certaines conditions produise les résultats inverses. C’est le cas particulier du travail à la chaîne que MARX dénonce dans ce texte. La division du travail conduit à l’aliénation de l’homme. Un travail aliéné c’est le contraire d’un travail libre. L’ouvrier moderne est aliéné parce que son travail ne lui appartient plus mais appartient à l’employeur. Il lui semble alors qu’il est libre seulement dans les moments où il accomplit des fonctions animales. Pour comprendre cette aliénation il faut analyser les contradictions du capitalisme. On a l’impression que dans le capitalisme se produit un échange qui est juste. Le travailleur met sa force de travail au service du propriétaire et reçoit en échange un salaire. Mais ce qui se passe en réalité est injuste. En réalité lorsqu’il y a propriété privée des moyens de production, il y a aussi extension de la plus-value par les classes possédantes. La plus-value c’est la richesse créée par le travailleur. Le prix de revient d’une marchandise comprend le coût des matières premières, l’énergie… Le prix de vente, lui, est supérieur au prix de revient. La différence entre prix de revient est prix de vente est le bénéfice, la plus-value. Cette plus-value devrait revenir au travailleur selon MARX. On a là la première aliénation : la dépossession des fruits de son travail. La deuxième aliénation est la dépossession du sens du travail. La troisième aliénation est le fait que le travailleur devient un objet que l’on loue et que l’on jette lorsqu’il a trop servi. C’est une réification, c’est-à-dire une transformation de l’homme en chose. Il va y avoir des conflits sociaux, des grèves. Pour MARX, le capitalisme est à l’origine des différences.

 

II – La valeur morale du travail

 

Le travail permet d’éprouver de la fierté, il fait de nous des êtres disciplinés, il y a un rythme de travail : la ponctualité, l’assiduité, l’effort ; la reconnaissance, la fraternité, le sentiment d’aide, la création de liens privilégiés.

Il permet la solidarité entre les travailleurs qui ont besoin les uns des autres, et entre les générations qui transmettent le savoir et la technique. Le travail apporte un équilibre psychologique, individuel. On appelle ergothérapie la guérison par le travail. On a tendance à insister sur la valeur morale du travail, mais cette insistance est-elle véritablement innocente ?

NIETZSCHE, Aurore.

La thèse du texte est que le travail est loué, il apporte la sécurité financière.

NIETZSCHE interroge l’attitude de la morale et de la religion à l’égard du travail et il le soupçonne de lutter contre le désir d’individualisme de l’être humain. Le travail canalise les instincts, empêche l’individualité de s’exprimer, a un rôle agressif. Il nous empêche de méditer, de réfléchir, de rêver car nous n’avons plus assez de force pour le faire. Le travail nous empêche également d’avoir des soucis et d’exprimer notre haine. Or, les soucis comme la haine peuvent être positifs. Ils nous permettent de nous dépasser. Il faut distinguer la haine des hommes du troupeau qui est incapable de se singulariser, qui est craintive, et ne se sent en sécurité que dans l’anonymat du troupeau, de celle des sur-hommes qui sont capables de se libérer de leurs instincts, de ne compter que sur eux-mêmes. Dans le travail, l’homme se vend à un but mesquin, qui est le salaire et ne pense plus qu’aux promotions, aux peines par les lesquelles les employeurs achètent les consciences. Le travail donne un sentiment de sécurité mais seuls les faibles recherchent de la sécurité. C’est en fait un procédé pour niveler les hommes, en faire des troupeaux dociles en détruisant leur individualité.

 

III – Les hommes pourraient-ils ne pas travailler ?

 

C’est le développement technologique qui nous permet de nous poser la question. On a besoin de moins travailler car on produit beaucoup.

MARCUSE.

Mais les hommes continuent de travailler à cause de la société de consommation. L’homme est unidimensionnel, c’est un consommateur, il a perdu cette capacité de critique à l’égard de son travail.

Hannah ARENDT

Pour elle, le travail est négatif. Il n’est que la réalisation des moyens de vivre. Elle oppose au travail deux autres notions qui sont l’œuvre et l’action politique.

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