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Le travail ( cours )

Publié le 28/12/2011

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travail

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE TRAVAIL

 

1/La division du travail

 

 

2/Le travail comme problème

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE TRAVAIL

1/La division du travail

Le travail est un phénomène culturel qui consiste à produire sa survie en transformant la nature par des outils ou des machines. Or, comme la nature est avare de ses dons, le travail doit être morcelé, divisé. En d’autres termes, la terre ne fournit rien sans travail et personne ne peut en même temps cultiver, tisser, construire... C’est pourquoi le travail a un aspect COOPÉRATIF ou COLLECTIF.

Ainsi dans La République, livre II, PLATON fait correspondre les métiers aux divers besoins fondamentaux:

BESOINS MÉTIERS

-se nourrir laboureur

-se vêtir tisserand

-se loger maçon

-se déplacer cordonnier

A partir de cette division théorique du travail, 2 solutions ont été historiquement envisagées:

  • la 1ère solution consiste à confier les 4 tâches à une seule personne. C’est ce qui passe dans les sociétés dites primitives où les hommes travaillent la terre, cueillent les fruits, chassent...selon les moments de la journée

  • la seconde solution revient à partager les 4 tâches entre 4 travailleurs. Ainsi chacun ne se livre qu’à une seule activité. Cette SPÉCIALISATION engendre la division du travail social(=collectif). Cette division du travail social présente, selon PLATON, 4 avantages:

  • elle correspond à la division des aptitudes

  • elle développe l’habileté

  • elle évite les pertes de temps

  • elle permet le temps libre.

TEMPS LIBRE: temps libéré de tout travail productif(de la survie).

Cette division du travail social a aussi 3 conséquences:

  • elle augmente le rendement et la productivité

  • elle améliore la qualité des produits

  • elle améliore les conditions de travail.

Cependant, avec l’industrialisation, les activités elles-mêmes se sont morcelées. Ainsi le travailleur n’a plus à faire à la totalité de la fabrication de l’objet. Autrement dit, le taylorisation, le fordisme, le travail à la chaîne développent la répétition d’un geste unique et conduisent à la disparition des facultés. Cette extrême parcellisation du travail aboutit à l’ignorance et à la superstition.

IGNORANCE: a)naturelle: attitude qui consiste à ne rien savoir à la naissance

b)prétentieuse, vaniteuse: attitude qui consiste à croire que l’on sait(confondre ses opinions et la vérité)

c)savante, philosophique, socratique: attitude qui consiste à savoir que l’on ne sait rien

d)mystique, métaphysique: prétention à connaître l’inconnaissable(Dieu...).

SUPERSTITION: ensemble de préjugés religieux ou mystiques engendrant la peur ou la bêtise(le chiffre 13).

En d’autres termes, la division du travail conduit à l’abrutissement du travailleur. Dans le même temps, l’utilisation de la main n’est plus une preuve de l’intelligence humaine: c’est un automatisme, répétitif et irréfléchi. Enfin, la division du travail s’accompagne d’une hiérarchisation des fonctions, au point que plus personne ne sait à qui s’en prendre lors d’une difficulté.

En conséquence, la division du travail abaisse les capacités individuelles et dilue les responsabilités. Elle représente donc un retour à l’ignorance.

 

2/Le travail comme problème

Le travail a un aspect contradictoire: d’une part, comme transformation de la nature, il LIBÈRE les hommes de la nature et HUMANISE le monde; d’autre part, il est une NÉCESSITÉ pour assurer la survie. Or, la liberté et la nécessité s’opposent. En effet, est nécessaire à la fois ce sur quoi j ne peux rien faire et ce qui représente une contrainte ou une obligation. En revanche, un homme libre n’obéit qu’à sa propre volonté en dehors de toute contrainte.

 

a)le travail comme liberté

Dans la Phénoménologie de l’esprit, Hegel décrit l’aspect paradoxal du travail. Pour ce faire, il montre qu’à l’origine, l’homme est avant tout une constitution biologique et un ensemble de besoins. C’est pourquoi échapper à cette nature animale que va apparaître la lutte pour la reconnaissance. A l’origine, cette lutte devrait être une lutte à mort: en effet, pour échapper à sa nature animale, l’homme doit risquer sa vie. S’il lutte contre un animal, il ne deviendra jamais humain: il va donc lutter contre un autre homme. Or, dans cette lutte, l’un de adversaires refuse de combattre et devient le serviteur de l’autre, qui devient son maître. A l’origine, le serviteur travaille au service de son maître: il sait donc intuitivement que sans lui son maître ne pourrait pas survivre. Autrement dit, grâce à son travail, le serviteur prend conscience que ce qui le lie à son maître, c’est la crainte.

CRAINTE: sentiment d'insécurité ou de danger que l’on éprouve pour sa propre vie.

Ainsi le serviteur CRAINT le maître mais aussi la MORT: or prendre conscience de sa crainte, c’est déjà s’en libérer. En conséquence, le travail est LIBÉRATEUR, puisqu’il libère le serviteur de sa crainte. Dans le même temps, en travaillant, le serviteur transforme la nature: le travail le libère aussi de la nature. De plus, la négation de la nature transforme le monde naturel en monde humain. Le travail opère donc une double transformation: sur l’environnement naturel, d’une part, et sur la nature même du serviteur; le travail éloigne donc l’homme de sa nature animale. Enfin, pour le serviteur, le produit de son travail est l'œuvre de sa conscience. Le serviteur extériorise sa conscience dans un objet: c’est ce que Hegel appelle l’objectivation.

OBJECTIVATION: activité par laquelle l’esprit s’extériorise dans la production d’objets. D’où: si activité=travail, esprit=conscience/raison, et objets produits=maison, champ, télévision. De même si activité=art, alors esprit=imagination, et objets produits=œuvres d’art...

On voit donc que, d’un point de vue anthropologique, le travail libère triplement les hommes: de leur crainte de la mort, de la nature environnante et de leur nature animale. Remarque: il ne faut pas oublier que le travail représente la première forme de liberté: celle de l'indépendance économique.

 

b)le travail comme nécessité

MARX. Le Capital

LECTURE DU TEXTE

Thème: l’opposition entre la liberté et le travail considéré comme une nécessité.

Thèse: \"le véritable domaine de la liberté\" exige une \"condition fondamentale\": \"la réduction de la journée de travail\". Autrement dit, la liberté exige la diminution du temps de travail: car plus le travail productif diminue, plus l’homme a du temps libre, plus la liberté est effective.

Thèse réfutée: l’idée très contemporaine que le travail c’est la liberté.

Plan:

1ère partie jusqu’à \"matérielle\": le postulat d’un travail libre et l’énonciation du thème.

2me partie jusqu’à \"les satisfont\": la comparaison entre \"le sauvage\" et \"l’homme socialisé\".

3ème partie jusqu’à \"nécessité\": les trois conditions d’un travail productif libre.

4ème partie: fin du texte: la thèse.

Problématique: la liberté et le travail productif sont-ils compatibles? Que serait un travail libre?

1ère PARTIE: le thème

Il ne peut y avoir liberté tant que \"le travail (…) est déterminé par la nécessité et la finalitéextérieure\".

FINALITÉ EXTÉRIEURE: ce qui a sa fin(son but) à l’extérieur de soi-même.

Ainsi le travail est nécessaire à la production de la survie: personne ne peut satisfaire ses besoins autrement que par le travail. De même, la production de la survie est un but extérieur au travail: en effet, la finalité du travail n’est pas en elle-même l’argent, le salaire...En li-même, le travail empêche l’ennui, l’oisiveté...En affirmant que la liberté \"commence là où cesse le travail\" productif, MARX postule l’idée d’une autre forme de travail qui serait libre.

TRAVAIL LIBRE: activité dégagée de toute contrainte économique(exemple: le bénévolat).

Autrement dit, la conception de MARX n’a rien d’idéaliste; au contraire, elle est réaliste. Il convient donc de se demander comment la réaliser.

IDÉALISTE: -ce qui renvoie à quelque chose d’idéal, soit qui n’existerait que dans la pensée mais pas dans l’expérience(idéel), soit qui représenterait un modèle de perfection que l’on se propose de suivre ou qui sert à juger ce qui existe.

RÉALISTE: ce qui renvoie au réel, soit ce qui peut être perçu par nos sens, soit ce qui est de l’ordre des faits, des phénomènes ou des événements.

Or, MARX affirme, dans un 1er temps, que cette liberté ou ce travail libre transcendent \"la sphère de la production(...)matérielle\", celle de la survie. D’où la nécessité d’étudier ce qu’est le travail productif.

 

2ème PARTIE: analyse du travail finalisé par la survie, suivie de la comparaison entre le sauvage et l’homme social.

Cette comparaison montre que le travail comme production de la survie est l’essence de l’homme. De plus, elle signifie que, quelle que soit la forme du travail, cela ne change rien: l’homme est dans l’obligation de produire sa survie.

Ainsi, chez le sauvage, le travail est une relation directe entre lui et la nature; chez le civilisé, le travail est médiatisé par l’organisation.

SAUVAGE: du latin SILVA=la forêt: celui qui vit en osmose avec la nature.

Par conséquent, le travail production consiste toujours à transformer la nature pour satisfaire ses besoins, soit directement(le sauvage) soit par l’intermédiaire de la technique, de la division du travail...(le civilisé).

Or, MARX constate que \"plus les besoins augmentent\", plus les formes de la production se diversifient; de même plus la production se diversifie, plus les besoins s’accroissent.

BESOIN: ce qui manque à un être pour assurer sa survie

-primaire: survie immédiate(manger, se loger, se reproduire...)

-secondaire: survie différée(confort...)

-tertiaire: survie socialisée(en fonction du développement économique).

Autrement dit, le besoin primaire de se vêtir n’est pour le sauvage qu’un besoin de se protéger du froid. Il est satisfait par la chasse et les peaux de bêtes. En revanche, chez le civilisé, se vêtir est aussi une marque de reconnaissance, de visibilité. Il exige une production lus complexe: industries du prêt à porter, publicité, marques...

De même, personne n’a besoin de certains objets(i phone...) avant la production de ces objets. D’où le besoin engendre la production, la production engendre le besoin,.

 

3ème PARTIE: ce qui serait la liberté dans le domaine productif.

Dans la sphère de la production, la liberté ne serait effective qu’à 3 conditions:

1)les travailleurs doivent régler \"rationnellement (le) métabolisme entre eux et la nature\".

MÉTABOLISME: transformation.

Il faudrait une organisation du travail qui éliminerait tout hasard(les accidents, les pertes de temps...).

2)les travailleurs doivent maîtriser leur travail et non \"être dominés par lui\". Ils devraient donc être AUTONOMES(comme par exemple dans l’auto-gestion).

3)le travail devrait reposer sur le respect de la dignité humaine. Cette reconnaissance supposerait que l’on mette fin à l’esclavage, à l’embauche des enfants, à l’exploitation de l’homme par l’homme, au harcèlement...

Aucune de ces trois conditions n’est remplie dans le monde contemporain du travail productif. Par conséquent, MARX affirme que le travail productif ne peut pas être libre: il reste du domaine de la nécessité.

 

4ème PARTIE: la thèse du texte.

La liberté se situe donc là où \"les forces humaines\" se développent selon \"leur propre but\". Autrement dit, là où le travail n’a pas d’autre finalité que lui-même, là où nous pouvons accomplir un travail libre.

TRAVAIL LIBRE: activité qui n’a pas d’autre finalité qu’elle-même.

Ainsi le bénévolat, le bricolage, la réflexion...sont des activités libres puisqu’elles ne dépendent ni de la survie ni de l’argent ni d’un patron ni du marché de l’emploi...Ces activités ont en elles-mêmes leur propre finalité. Or, pour qu’un travail libre soit possible, il y a une \"condition fondamentale\": la réduction du temps de travail productif. Dès lors, plus le temps de travail productif diminue, plus la liberté est effective.

Par conséquent, d’un point de vue sociologique, le travail productif ne permet pas la liberté: il demeure de l’ordre de la nécessité.

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