Devoir de Philosophie

Travail et loisir

Publié le 27/02/2004

Extrait du document

travail
[Introduction]L'homme travaille, mais tous les hommes ne travaillent pas de la même façon, ni dans les mêmes conditions, et il est vraisemblable que l'employé au guichet d'une banque a de son travail une autre vision que le PDG de la banque. Tous deux, d'ailleurs, n'ont pas davantage les mêmes loisirs : le premier bénéficie d'un budget restreint, le second ne compte guère ses dépenses. Et, s'il est possible que ces deux personnes aient l'habitude de penser que leur temps de travail se distingue clairement de leur temps de loisir, ou même qu'il s'y oppose en tout, on peut aussi deviner que cette opposition n'a pas le même sens pour l'un que pour l'autre, ou qu'il y a dans le loisir du PDG quelques intrusions de son travail que l'employé au guichet ne connaît pas. Au-delà de ces cas aisément symboliques, peut-on réellement opposer le travail au loisir ?[I. Travail et définition de l'homme][A. Un concept tardif]Si le concept de travail est tardivement pris au sérieux par la philosophie, c'est parce que, chez les philosophes grecs, l'homme se définit avant tout comme un être de loisir, le travail étant exclusivement réservé, comme activité pénible, à la « sous-humanité » des esclaves. Le citoyen athénien, ainsi débarrassé des tâches de production par ses multiples esclaves, peut consacrer son temps aux discussions politiques, à la conversation, à se cultiver. Au point que ce qui nous apparaît aujourd'hui comme « travail intellectuel » n'est chez les Grecs aucunement perçu comme tel : la littérature et la philosophie participent du loisir, et Aristote confirme bien que, pour faire de la théorie, il est nécessaire de vivre dans une société où la satisfaction des besoins est garantie sans que le philosophe ait à s'en préoccuper. On sait que les patriciens romains, lorsqu'ils séjournaient dans leurs villas en dehors de Rome, effectuaient volontiers quelques tâches agricoles, en compagnie de leur main-d'oeuvre ; ils concevaient cependant de telles occupations comme des distractions faisant partie de leur temps libre, et non comme de véritables travaux (ils n'étaient sans doute pas très pénibles en effet).

Analyse du sujet : Sujet dont la réponse semble évidente ; d’où une certaine facilité pour soulever une problématique car il suffit de trouver les idées contre l’opinion commune, c’est à dire de trouver des idées paradoxales.

Les deux termes principaux du sujet s’opposent spontanément : le travail dans tous les esprits apparaît comme opposé au loisir (travail, du latin tripalium, instrument de torture). Mais cette réponse affirmative est trop évidente ; en effet, le travail n’est-il pas nécessaire au loisir ? Et inversement, le loisir est-il absence total de travail ?

Ainsi, même si l’on peut opposer de prime abord loisir et travail, il faudra se demander si le travail est toujours aliénant ; et si oui, qu’elles en sont les conséquences. Il conviendra alors de réfléchir sur ce que suppose le loisir et qu’elle est sa place dans nos sociétés. En effet, le loisir apparaît de nos jours comme une véritable industrie, d’où une organisation sociale importante. Le loisir peut alors demander encore plus de travail (idée paradoxale intéressante).

travail

« – désintéressé : le loisir n'a de finalité ni lucrative, ni utilitaire, ni engagée ;– hédonistique : le loisir est la recherche d'un état de satisfaction ;– personnel: le loisir répond aux besoins de chaque individu. • H.

Marcuse, lui, dénonce l'imposture du loisir dans la société de consommation qui endort les tendancesrévolutionnaires des hommes et fait de chacun un être « unidimensionnel ».

Celui-ci n'a pas de faculté critique, ades besoins stéréotypés, est complice de l'ordre existant contre les seuls individus "critiques" de cette société : lesmarginaux (chômeurs, immigrés, etc.). [Introduction] L'homme travaille, mais tous les hommes ne travaillent pas de la même façon, ni dans les mêmes conditions, et il estvraisemblable que l'employé au guichet d'une banque a de son travail une autre vision que le PDG de la banque.Tous deux, d'ailleurs, n'ont pas davantage les mêmes loisirs : le premier bénéficie d'un budget restreint, le second necompte guère ses dépenses.

Et, s'il est possible que ces deux personnes aient l'habitude de penser que leur tempsde travail se distingue clairement de leur temps de loisir, ou même qu'il s'y oppose en tout, on peut aussi devinerque cette opposition n'a pas le même sens pour l'un que pour l'autre, ou qu'il y a dans le loisir du PDG quelquesintrusions de son travail que l'employé au guichet ne connaît pas.

Au-delà de ces cas aisément symboliques, peut-on réellement opposer le travail au loisir ? [I.

Travail et définition de l'homme] [A.

Un concept tardif]Si le concept de travail est tardivement pris au sérieux par la philosophie, c'est parce que, chez les philosophesgrecs, l'homme se définit avant tout comme un être de loisir, le travail étant exclusivement réservé, comme activitépénible, à la « sous-humanité » des esclaves.

Le citoyen athénien, ainsi débarrassé des tâches de production parses multiples esclaves, peut consacrer son temps aux discussions politiques, à la conversation, à se cultiver.

Aupoint que ce qui nous apparaît aujourd'hui comme « travail intellectuel » n'est chez les Grecs aucunement perçucomme tel : la littérature et la philosophie participent du loisir, et Aristote confirme bien que, pour faire de lathéorie, il est nécessaire de vivre dans une société où la satisfaction des besoins est garantie sans que lephilosophe ait à s'en préoccuper.

On sait que les patriciens romains, lorsqu'ils séjournaient dans leurs villas endehors de Rome, effectuaient volontiers quelques tâches agricoles, en compagnie de leur main-d'oeuvre ; ilsconcevaient cependant de telles occupations comme des distractions faisant partie de leur temps libre, et noncomme de véritables travaux (ils n'étaient sans doute pas très pénibles en effet). [B.

Le travail définit l'homme]Les philosophes s'intéressent au travail lorsqu'il commence à devenir clair qu'il concerne la majorité des hommes, etsurtout, qu'il entraîne d'importantes transformations, dans la société et dans l'être humain lui-même.

Cela ne peutavoir lieu qu'après l'instauration d'une société où la production et la circulation des marchandises est de plus en plusvisiblement fondamentale pour la survie de la société elle-même : au XVIII siècle, Rousseau, tout en essayant de nepas heurter de front les autorités religieuses de l'époque, peut alors affirmer que l'accès au travail marque une étapecapitale dans l'histoire de l'humanité (c'est, dans l'histoire telle que la propose le Second Discours, le moment oùl'homme de la nature, qui n'est encore qu'un animal perfectible, se transforme en homme véritable, mais naturel) :en d'autres termes, que les premières tâches accomplies par l'homme (et notamment dans l'agriculture et dans lamétallurgie) ont déterminé, non seulement des modifications de son milieu, mais aussi sa propre modification. [C.

Travail formateur, travail déshumanisant]Le concept ainsi esquissé se retrouve ensuite chez Hegel et chez Marx, qui vont à leur tour souligner comment letravail humain est un processus de double transformation – de la nature et de l'homme –, mais aussi à quel pointl'aspect laborieux de l'existence est capital pour définir l'homme, tant comme espèce que comme individu.Marx lui-même, en soulignant que le travail développe dans l'homme les facultés qui s'y trouvaient d'abord ensommeil, mais aussi qu'il permet la réalisation de projets, admet, d'un point de vue théorique, que le travailleur « seréalise » dans son travail en même temps qu'il réalise en lui l'humanité.

Toutefois, il constate que le travail industrielne correspond plus à cette définition, et qu'il s'y produit une sorte d'inversion, sinon de perversion, de sens : letravail « aliène » aussi bien le travailleur que son produit, et il devient dès lors déshumanisant.

D'où le fait que « dèsqu'il n'existe pas de contrainte physique ou autre, on fuit le travail comme la peste », et que l'ouvrier « n'a despontanéité que dans ses fonctions animales [...], dans ses fonctions humaines, il ne sent plus qu'animalité : ce quiest animal devient humain, et ce qui est humain devient animal » (Manuscrits de 1844). [II.

L'espoir des loisirs] [A.

Le repos enrichissant]Dans un tel contexte, le temps de « loisir » s'oppose clairement au travail, parce qu'il est d'abord un temps où cessel'activité imposée: Il n'est pas étonnant que Littré le définisse alors comme l'« état dans lequel il est permis de fairece qu'on veut », mais on peut se demander si l'ouvrier du XIXe siècle était en mesure de combler ses désirs : encorefaudrait-il qu'il en ait eu les moyens.

Ce qui apparaît néanmoins positif dans le loisir, c'est qu'il autorise le repos, et. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles