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Le travail n'est-il pour l'homme qu'un mal nécessaire ?

Publié le 08/11/2005

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travail
Notre auteur n'y est pas encore en possession des principales catégories de sa pensée. Le matérialisme historique n'est pas parvenu à la formulation qu'il acquerra dans la maturité. D'une part, Marx s'y montre plus proche d'une réflexion proprement politique, qui passera ensuite au second plan (ou se verra réélaborée après les analyses économiques du « Capital »). D'autre part, Marx y est encore tributaire d'une lecture essentialiste, moins historienne que par la suite. C'est ainsi qu'il prétend définir une essence du travail qui se voit pervertie par les formes modernes de production.Marx est alors très marqué par un passage de la « Phénoménologie de l'esprit » de Hegel, la dialectique du maître & de l'esclave. Dans ce mouvement, qui fait suite à l'épisode de la lutte à mort pour la reconnaissance, Hegel montre que la libération véritable de l'humanité ne vient pas du maître, qui ne domine que symboliquement le monde, mais de l'esclave. C'est par la discipline qu'impose le travail que l'homme s'éduque et domine, réellement cette fois, la matière.Si le travail, qui est humain, devient animal, c'est tout d'abord que seul l 'homme, au sens propre, travaille. Certes, certains animaux « fabriquent » ; castors, abeilles « construisent ».

Dans La Genèse, la punition d’Adam pour avoir passé outre l’interdit divin se manifeste non seulement par son expulsion du jardin d’Eden, mais également par la condamnation au travail : les besoins des hommes ne seront plus comblés par le don du sol, mais « c’est dans la peine «, « à la sueur de [s]on visage « qu’ils devront être étanchés. Le travail n’est-il donc qu’un instrument de torture qui nous ramène à la nécessité de répondre à nos besoins vitaux ? Le problème soulevé ici est celui de la possibilité de concilier bonheur et travail, et d’examiner ses fonctions diverses : ne fait-il qu’aspirer l’homme dans l’aliénation ? Peut-il le transformer et ainsi le sortir de cette malédiction du travail ?

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« son mode d'exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui, comme le librejeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot qu'il est moins attrayant. Les premières lignes du texte soulignent le caractère formateur du travail pour l'humanité.

En produisant sesconditions de vie, l'homme se produit lui-même, il devient véritablement humain. Marx définit ensuite le travail, en le comparant à l'activité animale.

Si le travail humain s'en distingue, ce n'est paspar la qualité du produit (les cellules de l'abeilles sont parfaites) mais par la nature de l'activité elle-même.

Le travailest ne transformation consciente de la nature.

Autrement dit travailler suppose l'existence préalable d'un projet àréaliser.

Il en résulte premièrement que le produit du travail est l'extériorisation ou l'objectivation d'une intentionhumaine ; deuxièmement que c'est une intention qui impose au travailleur les gestes à accomplir et les techniques àutiliser. L'existence d'un projet contraint le travailleur.

Il n'agit pas au hasard mais pour réaliser ce qu'il a dans la tête.

Sesforces intellectuelles et corporelles ne sont pas mises en œuvre librement, mais dans un but déterminé.

C'est en cesens que le travail n'est pas « attrayant ».

Et parce qu'il n'est pas attrayant et aussi parce qu'il prend du temps, letravail implique un effort de la volonté. • Une existence plus humaineOn voit ainsi comment la nécessité de travailler, condition initiale de survie, devient un élément culturel à partentière et une dimension importante de la conquête d'une liberté proprement humaine.

C'est pourquoi, même lorsqueles difficultés naturelles sont largement surmontées, le travail est perçu comme une nécessité non plus au sensd'une contrainte mais au sens d'une vertu. 3) ....

mais risque d'aboutir à l'aliénation de l'homme par l'homme. • Le choix du travail.Pour que le travail puisse vraiment être associé à l'idée de liberté, il faut cependant que l'individu qui travaille puissese reconnaître dans sa tâche et dans le fruit de son travail.

Cela implique notamment la possibilité de choisir letravail que l'on veut faire, ce qui n'est pas toujours le cas. • Intérêt du travail ou nécessité du salaire?De même, toutes les vertus libératrices du travail risquent d'être perdues si l'individu, par misère économique ou parfascination, ne prête attention qu'à l'aspect lucratif du travail et néglige ses dimensions humaine, sociale, morale etsimplement son intérêt intrinsèque.

Le rapport à l'argent peut être non pas libérateur mais aliénant. • De l'aliénation au travail choisi.L'analyse du travail par Marx est très marquée par le rapport du travail à la liberté.

Sa critique à l'égard ducapitalisme de son époque vise notamment le fossé qui sépare ceux qui vivent de leurs rentes et profitent de tousles avantages matériels et culturels, et les prolétaires qui s'épuisent dans-un travail dont ils ne choisissent ni lecontenu ni le rythme et dont le produit leur est confisqué.

La société communiste devra alors permettre à chacunde mettre librement ses forces et ses compétences au service de la société. « Il [l'animal] produit seulement ce dont il a immédiatement besoin pour lui ou pour son petit ; il produitd'une façon unilatérale, tandis que l'homme produit d'une façon universelle ; il ne produit que sousl'empire du besoin physique immédiat, tandis que l'homme produit même libéré du besoin physique et neproduit vraiment que lorsqu'il en est libéré.

[…]C'est précisément dans le fait d'élaborer le monde objectif que l'homme commence donc à faireréellement ses preuves d'être générique.

Cette production est sa vie générique active.

Grâce à cetteproduction, la nature apparaît comme son œuvre et sa réalité.

L'objet du travail est donc l'objectivation dela vie générique de l'homme : car celui-ci ne se double pas lui-même d'une façon seulement intellectuelle,comme c'est le cas dans la conscience, mais activement, réellement, et il se contemple donc lui-mêmedans un monde qu'il a créé.

Donc, tandis que le travail aliéné arrache à l'homme l'objet de sa production, illui arrache sa vie générique, sa véritable objectivité générique, et il transforme l'avantage que l'homme asur l'animal en ce désavantage que son corps non organique, la nature, lui est dérobé.De même, en dégradant au rang de moyen l'activité propre, la libre activité, le travail aliéné fait de la viegénérique de l'homme le moyen de son existence physique.

» Marx, « Manuscrits de 1844 ». Dans le système capitaliste, l'ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail.

Mais cette privation estl'expression d'une aliénation dans l'acte même de la production.

Le jeune Marx oppose ici le travail qui devrait être laréalisation de l'essence de l'homme au travail aliéné qui n'est plus qu'un moyen de satisfaire ses besoins physiques,et ramène l'homme au rang de l'animal.L'expression « être générique » est un terme philosophique, utilisé en particulier par Hegel.

Chaque hommeappartient au genre humain.

Le genre dépasse l'individu.

En tant qu'être « humain », chaque homme est donc lereprésentant du genre, qui dépasse son être individuel.

Le genre est l'universel qui dépasse l'individu particulier.Comment cet « être générique » peut-il se manifester ? Par la conscience que chacun a de son appartenance au. »

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