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Le travail n'est-il pour l'homme qu'un moyen de subvenir à ses besoins ?

Publié le 12/03/2004

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travail
Le travail, par définition, a pour but la satisfaction d'un besoin. Pourtant, il n'est pas qu'une valeur marchande, il a une valeur sociale, morale. Et le travail créateur, artistique, ne rentre pas du tout dans le cadre d'une utilité matérielle. C'est également un moyen de prendre conscience de soi (d'acquérir une certaine dignité, puisque ne pas travailler dans notre société conduit à la déchéance). Le travail satisfait-il tous les besoins ? Réussit-il d'ailleurs à satisfaire ne serait-ce qu'un besoin (Réflexion sur l'aliénation par le travail, voir Marx) ? Au lieu d'apporter une satisfaction, n'apporte-t-il pas une souffrance ? Au lieu de gagner sa vie, on perd sa vitalité ou même, on perd son humanité (problème de l'esclavage). Et pourquoi serait-il si réducteur que le travail ne soit qu'un moyen (réflexion sur le "ne/que" du sujet) ? Le travail n'est-il pour l'homme qu'un moyen de subvenir à ses besoins ?
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« Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » enconclusion, au terme d'une argumentation documentée.Le travail peut être défini comme l'activité consistant à transformer la nature (au sens large) en vue de lasatisfaction de besoins .

Il est donc avant tout un moyen dont la fin est de subvenir aux besoins.

Le sujet nous invite à nous demander s'il n'est que ça : Il pourrait en effet être le moyen d'autres fins, comme le divertissement, par exemple.On pourrait également l'envisager non plus comme simple moyen mais comme une fin en soi .

Dans ce cas, il faudrait se demander ce qui en fait une valeur . Il peut encore être un moyen qui ne subviendrait pas à tous nos besoins.

Il convient alors d'identifier letype de besoins auxquels il répond, et de les distinguer ce ceux auxquels il ne répond pas.En radicalisant cette dernière perspective, on pourrait même aller jusqu'à nier qu'il fut un moyen.

Maisalors à quoi sert-il ? Est-il même justifié ? La question de savoir pour qui il est un moyen recoupe ce que nous venons de dire : l'est-il pour celui qui travaille ou pour quelqu'un d'autre ? Ceci soulève la question de sa légitimité . Problématisation : Si le travail est un moyen de subvenir à nos besoins, et que par ailleurs, nous reconnaissons que nous avons desbesoins et ne pouvons pas y échapper, n'est-il pas alors plutôt une nécessité ? Prétendre qu'il est un moyen laisseen effet entendre qu'il serait un moyen parmi d'autres.

Or l'expérience quotidienne tend à montrer le contraire.

Maisdira t-on du travail qu'il est encore un moyen s'il est le seul moyen ? Ce qui s'impose à nous n'est plus un moyenmais devient au contraire une nécessité. I – Le travail est-il un moyen ou une nécessité ? S'il n'est que simple nécessité, alors nous aurons répondu à la question de notre sujet.

En revanche, s'il est moyenet non nécessité, c'est qu'il est moyen d'autre chose que de nos besoins.

D'où cette seconde question : II – De quoi est-il le moyen (s'il l'est) ? Proposition de plan : I – Le travail est-il un moyen ou une nécessité ? Référence : Rousseau, second discours « Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingénieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir, jusqu'à un certain point, de tout ce qui tend à la détruire, ou à la déranger.

J'aperçoisprécisément les mêmes choses dans la machine humaine, avec cette différence que la Nature seule fait tout dansles opérations de la bête, au lieu que l'homme concourt aux siennes, en qualité d'agent libre. L'une choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté ; ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de larègle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à sonpréjudice.

C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur untas de fruits, ou de grain quoique l'un et l'autre put très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était aviséd'en essayer ; c'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès, qui leur causent la fièvre et la mort ;parce que l'Esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore quand la Nature se tait. [...] La nature commande à tout animal, et la bête obéit.

L'homme éprouve la même impression, mais il se reconnaîtlibre d'acquiescer, ou de résister; et c'est surtout dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualitéde son âme.

» L'homme et l'animal diffèrent en ce que le premier est libre et le second agît par instinct, c'est-à-dire, estcommandé par sa propre nature. En conséquence, pour notre problème, le travail apparaît chez l'homme comme un projet volontaire : l'individu choisitlibrement de s'accomplir lui-même par le travail.

Au contraire, chez l'animal, ce que nous appelons à tort travail n'estqu'une activité instinctive visant à sa propre conservation. Le travail n'est donc pas uniquement voué à satisfaire nos besoins, mais il est également la preuve répétée de notreliberté, c'est-à-dire, de se qui nous différencie de l'animal.

Le travail est donc bien un moyen et non seulement unenécessité.

Il est le moyen de notre liberté. Transition : C'est une distinction de droit qu'opère ici Rousseau.

Tant que travailler relève d'un choix de l'homme, il prouve la liberté humaine.

Mais qu'en est-il dans les faits ? Peut-on librement choisir de ne pas travailler ? La liberté, au contraire, ne doit-elle pas déjà précéder le travail pour que celui-ci la confirme ? II – Le travail peut-il être le moyen d'une libération ?. »

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