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Peut-on affranchir le travailleur de toute servitude ?

Publié le 10/03/2004

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iii : L'ouvrier est soumis à des impératifs de rendement, on se sert de sa force productrice pour accumuler du capital. L'ouvrier est en ce sens privé de sa liberté, car lui-même utilisé comme un outil, de la même façon que Aristote disait de l'esclave grec qu'il est "le prolongement de la main de son maître".. iv : L'ouvrier lui même finit par être considéré comme une marchandise : il échange sa vitalité productrice contre une (maigre) somme d'argent. Paroxysme de la déshumanisation.   - Ce constat est celui de l'exploitation capitaliste de l'homme par l'homme et est ce qui motive Marx à créer ce qu'on a appelé le marxisme, qui vise à réabiliter l'homme dans une société sans classe, par la révolution prolétarienne.   - Il n'y a donc pas besoin d'aller chercher dans l'histoire des grecs pour trouver une adéquation entre travail et aliénation, servitude (servus = esclave en latin), l'histoire récente de l'évolution des modes de production nous suffit : d'un point de vue subjectif, le travail apparaît comme déshumanisant, devenu nécessaire pour subvenir, et ayant perdu son caractère créatif, le travail s'impose à l'homme, dès l'enfance, comme une punition.   Mais, si le travail n'est que servitude et même si ce constat semble de prime abord sans appel, il faut se demander pourquoi l'homme continue à voir dans le travail une des valeurs fondatrices de la société moderne. Le travail n'est-il que servitude ?   2/ Le travail comme libérateur   Le travail n'est pas que servitude, voyons dans quelle perspective il peut, tout au contraire, s'avérer être un plein élan vers la liberté.   "A la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité.

On n'a pas coutume de dire qu'un fleuve qui transporte des cailloux, des graviers, des sables et qui par ses alluvions forme un delta, ou qu'un castor qui construit un barrage, travaille au sens propre du terme. Seul l'homme travaille. Il convient donc de déterminer en quoi le travail constitue une activité spécifiquement humaine. D'autre part, l'homme a le souvenir d'un âge d'or, d'un paradis perdu, d'un état «primitif« de l'humanité où il n'y avait pas de travail. Cette nostalgie de ce qui n'est plus témoigne que le travail est vécu comme une servitude.

« iii : L'ouvrier est soumis à des impératifs de rendement, on se sert de sa force productrice pour accumuler ducapital.

L'ouvrier est en ce sens privé de sa liberté, car lui-même utilisé comme un outil, de la même façon queAristote disait de l'esclave grec qu'il est "le prolongement de la main de son maître".. iv : L'ouvrier lui même finit par être considéré comme une marchandise : il échange sa vitalité productrice contreune (maigre) somme d'argent.

Paroxysme de la déshumanisation. - Ce constat est celui de l'exploitation capitaliste de l'homme par l'homme et est ce qui motive Marx à créer ce qu'ona appelé le marxisme, qui vise à réabiliter l'homme dans une société sans classe, par la révolution prolétarienne. - Il n'y a donc pas besoin d'aller chercher dans l'histoire des grecs pour trouver une adéquation entre travail etaliénation, servitude (servus = esclave en latin), l'histoire récente de l'évolution des modes de production nous suffit: d'un point de vue subjectif, le travail apparaît comme déshumanisant, devenu nécessaire pour subvenir, et ayantperdu son caractère créatif, le travail s'impose à l'homme, dès l'enfance, comme une punition. Mais, si le travail n'est que servitude et même si ce constat semble de prime abord sans appel, il faut se demanderpourquoi l'homme continue à voir dans le travail une des valeurs fondatrices de la société moderne.

Le travail n'est-ilque servitude ? 2/ Le travail comme libérateur Le travail n'est pas que servitude, voyons dans quelle perspective il peut, tout au contraire, s'avérer être un pleinélan vers la liberté. "A la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par lanécessité...

La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale de cette libération." Marx, LeCapital. Ainsi, même Marx ne conçoit pas le travail comme outil de servitude en soi, même Marx, le penseur de la soumissioncapitaliste de l'homme par l'homme, pense le travail ET la liberté. - Le rôle social du travail. L'homme s'affranchit des lois naturelles et de l'erreur divine originaire par le travail cartésien : il se rend maître de lanature.

Mais bien au delà de cela, c'est le travail qui lie les hommes entre eux, et c'est bien souvent au sein dumonde du travail que surviennent les avancées sociales : on peut penser au front populaire ou encore àl'émancipation des femmes par la volonté de pouvoir travailler (et dans une moindre mesure on peut parler decertains aspects de 1948). - L'interdéppendance des travailleur constitue le lien social par exellence. C'est parce que je ne peux tout faire moi même, tout prduire par mes mains, que j'ai besoin d'autrui.

Plus encore quecela, si je devrais tout créer, alors je n'aurais pas du "temps libre", pris au sens du temps passé à ne pas se donnerde fin interessée.

La division du travail n'est pas un outil de servitude en soi : utilisée plus sainement elle pourraitdevenir un outil de libération de l'homme.

Dans un monde ou le travail est roi, moins de temps de travail signifie plusde temps "libre". - Hegel & la dialectique du maître et de l'esclave. Ce fameux passage de Hegel interroge l'homme sur son rapport à autrui, à lanature, et au travail.

Deux hommes seuls se rencontrent : l'un et l'autre vontessayer de dominer autrui, pour en faire son esclave.

L'inégalité naturelle(différences biologiques) implique que l'un va devoir se soumettre à lapuissance corporelle de l'autre.

Les deux hommes seuls, après s'êtrerencontrés, ont donc établi une hierarchie de serviture : l'un est esclave del'autre.

Ce dernier va soumettre le plus faible à ses désirs, et va l'entraînerdans la seconde phase de la montée dialectique du maitre et de l'esclave.L'esclave va être contraint de travailler pour le maître, et va ainsi améliorer sacondition physique, apprendre à maîtriser la nature, ainsi l'esclave, à défautd'être devenu le maître d'autrui, devient le maître de la nature.

Au contraire,le maître baigne dans l'oisiveté, il est entretenu par son esclave et se laissealler à la paresse.

Arrive alors la dernière phase : qui est l'esclave, qui est lemaître ? Le maître initial n'est-il pas devenu dépendant de son esclave, seul àpouvoir assouvir ses désirs, et même ses besoins ? La sagesse ne serait-ellepas alors, pour les deux hommes, de tous deux travailler, et de coopérer ?Dans cette analyse apparait l'aspect double du travail : s'il peut devenir unoutil de servitude, nous l'avons vu, il peut également devenir un outil delibération de l'homme face aux contraintes que lui imposent la nature, un outild'émancipation.. »

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