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Le travail est-il la seul forme d'intelligence ?

Publié le 27/02/2008

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travail
- On appelle travail l'activité qui consiste, pour un sujet, à fournir un effort répété en vue de la production ou de la modification d'un objet. L'intelligence, quant à elle, est un mode de rapport au monde dont la spécificité est la  conscience et la réflexion. En ce sens, elle s'oppose à d'autres rapport au monde comme par exemple l'instinct qui, lui, est immédiat et irréfléchi.  - Le propre de l'intelligence est de rompre l'immanence du sujet au monde. En effet, pour l'être intelligent, le monde n'est pas seulement ce à quoi il appartient et ce qui s'impose mais aussi ce qui peut être connu et compris. Corrélativement, ses actes ne sont plus spontanés, mais réfléchis et intentionnels. C'est-à-dire que l'être intelligent est capable de choisir et d'entreprendre l'action qui sera pour lui la plus utile à court ou à long terme. Il semble alors que le travail soit l'incarnation pratique de cette transcendance du sujet intelligent par rapport au monde. En effet, celui qui dispose d'une distance réflexive par rapport au monde peut également prétendre le modifier, afin de l'adapter à ses propres fins. Or, qu'est-ce que le travail sinon ce processus même de modification du monde? Le travail serait alors la manière dont se manifeste concrètement l'intelligence. Cependant, doit-on dire alors dire que tout temps de loisir correspond à une régression en deçà de l'intelligence? N'y a-t-il pas certains loisirs qui semblent être l'expression d'une intelligence (art, culture), alors que certains travails semblent au contraire en manifester l'aliénation (travail à la chaîne)?
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« sciences, la philosophie, la politique.

Ces activités sont dites « les plus hautes » parce qu'elles manifestent laspécificité de l'homme, à savoir son intelligence.Transition:Le travail n'est que la plus basse forme de l'intelligence: celle d'une intelligence aliénée par les nécessitésbiologiques.

C'est dans le loisir que se manifeste au contraire sa forme la plus haute, une fois qu'elle est libred'entreprendre des activités qui valent en elles-mêmes.

Cependant, doit-on alors concevoir tout travail comme uneforme d'aliénation? Tout effort est-il négation de l‘intelligence? Il semble que nous ne puissions nous en tenir là.

Eneffet, même les activités de loisir, comme par exemple l'art ou le jeu, impliquent un certain effort (apprentissage,entraînement, concentration, etc.) et sont donc le résultat d'un certain travail.

Il nous faut donc poser à nouveau notre question en redéfinissant le travail de manière plus large.

III) Le travail est bien la seule forme de l'intelligence, à condition de redéfinir celui-ci et de ne plusl'opposer au loisir.

- Le travail ne peut être réduit aux activités qui visent à satisfaire un besoin biologique, sous peine d'en perdre lesens.

En effet, le travail se définit bien plutôt comme l'exercice d'un effort répété et appliqué au même objet.

Ainsile sculpteur travaille le bois, comme le musicien travaille un morceau.

Dans ce cas, il ne s'agit plus d'opposer letravail comme temps aliéné au loisir comme temps libre.

Le travail est un terme qui comprend alors le loisir, en ceque celui-ci exige également un effort continué.

Comment comprendre alors le rapport du travail à l'intelligence?Dans la Phénoménologie de l'esprit (livre I, chap 4), Hegel explique que le travail constitue le mouvement par lequel la conscience s'incarne dans le monde.

En effet, c'est en travaillant et en modifiant le monde qui l'entoure qu'uneconscience se matérialise.

Par le travail la conscience forge une œuvre dans laquelle elle se reconnaît, et forge ainsiun monde à son image.

Ce n'est qu'en concevant le travail en ce sens que nous pouvons affirmer que le travail estla seule forme d'intelligence.

Mais quelles activités constituent alors un tel travail?- Comme nous l'avons vu, certaines activités de loisir constituent un travail par excellence: celle de l'artiste quiforme une œuvre par exemple.

De même, certains jeux relèvent également d'une manifestation extérieure del'intelligence: l'enfant qui dessine, fait un puzzle, etc.

Au contraire, certaines opérations que nous considéronshabituellement comme étant des « travaux » n'en relève pas au sens où nous employons ce mot.

C'est le cas dutravail à la chaîne, par exemple.

Hannah Arendt explique ainsi dans la Condition de l'homme moderne , l'homme qui travaille à la chaîne exécute sans cesse la même opération, qui n'est qu'une parcelle dans la construction d'un objetdont la totalité lui échappe.

Ainsi, son geste n'exprime plus aucune intelligence, il est au contraire rabaissé au rangde machine.

Conclusion:Si nous définissons le travail comme une activité utile au sens où elle satisfait un besoin nécessaire, alors il ne peutêtre considérer que comme la plus basse forme de l'intelligence.

Au contraire, nous pouvons répondre de manièreaffirmative à notre question si nous définssions le travail, non plus pas son utilité, mais par sa capacité à être lamanifestation d'une conscience.. »

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