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Le travail a-t-il une valeur ?

Publié le 02/02/2004

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travail
C'est l'ouvrier qui travaille sur la nature et qui opère en même temps l'aliénation. Le propriétaire, lui, ne fait rien de manière active, mais recevant passivement un produit qui n'est pas sien, il se trouve ainsi dans un état d'extériorité par rapport au travail, au travailleur et même à l'objet du travail qui l'a produit. Il est finalement frustré comme l'ouvrier L'avenir du travail Il y a donc loin entre le travailleur indonésien qui peine pour survivre et l'artiste ou le professeur qui vit de sa passion. Ne faut-il pas alors renoncer à l'idée naïve selon laquelle le travail serait par essence libérateur et humanisant ? Aristote affirmait que « si les navettes tissaient d'elles-mêmes [...], alors, ni les chefs d'artisans n'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves 4 ». Or, malgré les progrès de l'automatisation, des hommes continuent aujourd'hui de s'épuiser à la tâche pour des salaires de misère... Il conviendrait donc d'en finir avec le travail exploité, de mieux répartir les richesses, afin que tous les hommes aient le droit de travailler dans des conditions décentes, de vivre bien et de ne pas perdre leur vie à la gagner. Pour que le travail ait une valeur, il faut qu'il ait un sens et que l'individu développe son intelligence dans une activité finalisée. Certes, la mécanisation et les progrès technologiques peuvent nous faire espérer un monde où les tâches ingrates auront disparu, où notre survie sera assurée par des machines.
travail

« transformé en capital, il devient l'instrument d'exploitation de sa force de travail.

Plus le capital s'accroît du fruit deson travail, et plus il se pose face à l'ouvrier en maître, plus l'ouvrier doit en passer par ses conditions, car, une foisque le capital domine le système économique tout entier ou presque tout entier, l'ouvrier ne peut plus vivre qu'en selouant à lui.

Le produit du travail devient ainsi, en face de l'ouvrier, objet, il se tient en face de lui comme une chosequi ne lui appartient pas et à laquelle il se trouve opposé comme sujet.Situation contradictoire tant du capital, qui ne peut subsister comme capital qu'en accroissant la misère de l'ouvrier,que de l'ouvrier, qui ne peut subsister comme ouvrier qu'en accroissant le capital.

Richesse et misère à la fois.

Et larichesse croît dans la même proportion que la misère : « Certes, le travail produit des merveilles pour les riches, maispour le travailleur il produit le dépouillement.

Il produit la beauté, mais pour l'ouvrier c'est l'infirmité.

Il remplacel'ouvrier par les machines, mais il rejette une partie des ouvriers vers un travail barbare et transforme l'autre moitiéen machines.

Il produit l'esprit, mais pour l'ouvrier il produit l'absurdité, le crétinisme.

»L'ouvrier n'est pas moins aliéné, en un second lieu, dans l'acte même de la production.

C'est même là qu'est la causede son aliénation par rapport à son produit.

« Premièrement, dit Marx, le travail est extérieur à l'ouvrier, cad iln'appartient pas à son être ; par conséquent, il ne s'affirme pas dans son travail, bien au contraire, il s'y renie ; loind'y être heureux, il s'y sent malheureux ; il n'y développe aucune énergie libre, ni physique, ni morale, mais y mortifieson corps et y ruine son esprit.

Et c'est pourquoi l'ouvrier ne se sent chez lui que lorsqu'il a quitté son travail ;quand il travaille, il ne se sent pas ‘à la maison' ».Un tel travail, l'homme ne peut pas l'accomplir librement ou spontanément, il faut qu'il y soit contraint : « Son travailpar conséquent n'est pas volontaire mais forcé ; c'est du travail forcé.

Il n'est donc pas la satisfaction d'un besoin,mais un moyen pour satisfaire des besoins extérieurs à lui-même.

Que le travail soit parfaitement étranger à l'ouvriernous est clairement démontré par le fait qu'on fuit devant le travail comme devant la peste, quand il n'existe pas decontrainte physique ou autre.

Le travail extérieur, le travail dans lequel l'homme sort de lui-même, est un sacrificede soi, une mortification.

»Finalement le travail, extérieur à l'homme, imposé à l'homme, n'est plus même son travail.Ainsi, le travail, activité proprement humaine de l'homme, assurant sa domination sur le monde naturel et sasupériorité sur le monde animal, échappe ici à l'ouvrier : celui-ci n'accomplit pas son travail, mais un travail qu'il avendu et aliéné, un travail qui ne lui appartient plus, parce qu'il a loué pour un temps donné sa force de travail.De cette aliénation d'une activité essentiellement humaine, il résulte que les autres activités de l'homme perdent enl'ouvrier tout leur caractère de « culture » humaine et sont rabaissées à l'animalité.

L'homme privé de son travail seretrouve exclusivement dans l'exercice de ses fonctions inférieures ; mais celles-ci, exercées comme des fins enelles-mêmes, sont proprement instinctives ou animales : la liberté, qui y cherchait un refuge, disparaît en réalité.A l'aliénation dans le produit et dans l'acte du travail, Marx ajoute ces deux autres caractères importants du travailaliéné : aliénation de l'homme par rapport à la nature et de l'homme par rapport à l'autre homme.• L'aliénation de l'homme par rapport à son produit implique l'aliénation par rapport à la nature.

Celle-ci prend pourl'homme figure d'ennemie.

C'est sur la nature que s'exerçait le travail ; l'homme s'objectivait en elle ; il produisait enquelque sorte la nature ou plutôt la reproduisait à travers chaque produit particulier de son activité.

Mais, lorsqueson produit lui est enlevé c'est la nature tout entière qui cesse d'être sienne.• L'aliénation de l'homme par rapport à l'homme, dernière caractéristique du travail aliéné pour l'ouvrir, est le signed'une réciprocité entre la condition de l'ouvrier non-propriétaire et celle du propriétaire, qui est un autre homme, sonopposé.C'est ainsi que l'aliénation du travail aboutit à une polarisation des caractères de l'humanité qui se répartissent surdeux groupes d'hommes, différents et directement opposés.

Les uns et les autres ont une humanité tronquée.L'aliénation caractéristique de l'ouvrier est certes transposée sur un autre registre chez le propriétaire capitaliste : «Tout ce qui apparaît chez l'ouvrier comme activité d'aliénation, de dépouillement, apparaît chez le non-ouvriercomme état d'aliénation, de dépouillement.

»C'est l'ouvrier qui travaille sur la nature et qui opère en même temps l'aliénation.

Le propriétaire, lui, ne fait rien demanière active, mais recevant passivement un produit qui n'est pas sien, il se trouve ainsi dans un état d'extérioritépar rapport au travail, au travailleur et même à l'objet du travail qui l'a produit.

Il est finalement frustré commel'ouvrier L'avenir du travail Il y a donc loin entre le travailleur indonésien qui peine pour survivre et l'artiste ou le professeur qui vit de sapassion.

Ne faut-il pas alors renoncer à l'idée naïve selon laquelle le travail serait par essence libérateur ethumanisant ? Aristote affirmait que « si les navettes tissaient d'elles-mêmes [...], alors, ni les chefs d'artisansn'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves 4 ».

Or, malgré les progrès de l'automatisation, des hommes continuent aujourd'hui de s'épuiser à la tâche pour des salaires de misère...

Il conviendrait donc d'en finir avec letravail exploité , de mieux répartir les richesses, afin que tous les hommes aient le droit de travailler dans des conditions décentes, de vivre bien et de ne pas perdre leur vie à la gagner .

Pour que le travail ait une valeur, il faut qu'il ait un sens et que l'individu développe son intelligence dans une activité finalisée.

Certes, la mécanisation et les progrès technologiques peuvent nous faire espérer un monde où les tâches ingrates auront disparu, où notre surviesera assurée par des machines.

Mais en attendant ces lendemains qui chantent, seuls quelques privilégiés ont lachance, comme les citoyens grecs, de se livrer à la skolê , au loisir désintéressé et libre.

Pour ceux dont le quotidien consiste à travailler dur pour gagner leur vie, la valeur du travail est donc liée à celle du repos et du temps libre. Revaloriser le travail Revaloriser le travail, c'est affirmer que l'ouvrier n'est pas taillable et corvéable à merci, qu'il a lui aussi le droit de. »

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