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Le traveil opposé au loisir

Publié le 17/06/2013

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  Le travail permet-il de prendre conscience de soi?   Tout société humaine est fondée sur un partage du travail entre ses différents membres. La nécessité du travail est pourtant vécue comme une malédiction pénible. N’est il pas cependant une condition de l’accomplissement de l’humanité. En outre, chacun produisant quelque chose de différent, comment mesurer la valeur relative des biens que l’on échange ? Le mot conscience vient du latin cum scientia qui signifie « avec science «, « qui est accompagné de connaissance «.L’homme, dans la mesure où il est conscient, c’est-à-dire capable de se prendre lui-même pour objet de pensée, n’est plus simplement dans le monde comme une chose ou un simple être vivant, c’est la distance qui existe entre moi et moi-même et entre moi et le monde. Il faut distinguer la conscience d’objet et la conscience de soi, comme le montrent bien en français les deux expressions suivantes : « avoir conscience ( de quelque chose) « qui signifie être dans un rapport direct à un objet, et « etre conscient «, qui signifie que nous sommes à nous-mêmes notre propre objet de conscience. La conscience de soi peut être définie comme le savoir intérieur immédiat que l’homme possède de ses propres pensées, sentiments et actes. Enfin rappelons que le mot «  conscience « est un terme moderne, qui n’existe pas tant que tel dans l’Antiquité : on parlait alors d’âme pour désigner cette présence du sujet à lui même. Hegel déclara : C'est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même. Les choses ont une existence simple, les êtres conscients ont une existence double : à leur être matériel s’ajoute la représentation qu’ils ont d’eux-mêmes. (Hegel)       Mais Descartes ne se contente pas de déduire du cogito une simple existence indéterminée. Il en conclut que ce Je qui pense, s’il peut être conçu par soi (indépendamment de toute autre chose), doit aussi exister par soi, sa nature (ou essence) doit se réduire à la pensée car c’est la seule chose qui lui est essentielle, qui ne peut en être niée. En somme, Descartes affirme que ce qui peut être conçu par soi existe aussi par soi. Il passe d’une indépendance épistémologique (dans l’ordre de la connaissance, de la pensée) à une indépendance ontologique (dans l’ordre de l’être, des choses) :         2. Une personne, c’est une conscience de soi (Chauvier) A partir de là, on peut définir la personne essentiellement par la conscience de soi (et non par le corps), en affirmant que c’est cette conscience de soi qui fonde l’identité temporelle de la personne. Ainsi, si mon esprit était transféré sur un ordinateur, je serais bien toujours la même personne. A contrario, si à la suite d’un accident cérébral mes pensées « repartaient de zéro «, vierges de tout souvenir, on pourrait considérer que je suis une nouvelle personne et qu’il ne serait pas moral de me juger pour des actes commis avant mon accident. Stéphane Chauvier montre ainsi qu’une personne est constituée par les idées de la personne. Une personne n’a pas des pensées, elle est ses pensées. Le point de vue de la personne, c’est la personne. Autrement dit, la conscience, c’est la personne. La personne est donc l’ensemble des pensées sur soi conscientes d’être des pensées sur soi : pour être une personne il ne suffit pas de penser qu’« il y a mal à ce ventre « (comme pourrait le penser un animal), il faut encore comprendre que ce ventre est mon ventre, que ce corps est moi. Une personne, c’est donc une conscience de soi, c’est-à-dire un ensemble de pensées sur soi : que je suis un homme, que je suis grand, naïf, blond, que j’ai un petit chien et une houpette, etc. La personne n’est donc pas un corps mais un ensemble de propriétés (qualités, prédicats, attributs) concernant un corps. C’est un oignon sans noyau. Bref, ce qui fait qu’une personne est la même personne, c’est qu’elle se pense comme une même personne, c’est qu’elle n’est pas schizophrène, c’est qu’elle conserve la même conscience de soi dans sa mémoire.     Etymologie et sens du mot « travail « Le terme travail peut se comprendre en plusieurs sens. Etymologiquement, ce mot vient du latin tripalium, qui désigne un instrument de torture. On peut distinguer, outre le sens physique (produit d’une force par le déplacement de son point d’application), trois sens principaux du mot travail : (1) Activité demandant un effort physique ou intellectuel prolongé. (2) Activité rétribuée ou effectuée en vue d’un gain. (3) Activité produisant un objet de consommation ou d’usage. Ces distinctions sont importantes, parce que ces différents concepts ne coïncident pas. Par exemple, un travail rémunéré n’est pas toujours ressenti comme une contrainte ni même effectué en vue du gain.      Travail et technique : des rapports dialectiques Il faudrait parler, plus précisément, des rapports au sein d’une triade : technique, travail et science.  D’un côté, c’est le travail et la science qui inventent les techniques. C’est par son travail et sa réflexion que Vinci a inventé tant d’instruments et des techniques comme le sfumato. Pour construire un télescope il faut d’abord connaître les lois optiques. D’un autre côté, le travail naît de la technique, car c’est la technique qui permet de travailler, on travaille toujours en suivant une certaine technique. Et de même, la connaissance naît de la technique, grâce à l’expérimentation notamment : le télescope élargit notre horizon et enrichit notre connaissance. Plus précisément encore, la division sociale et technique du travail permet une spécialisation des individus et un développement des techniques : elle est un facteur d’innovation majeur. En retour, le progrès technique décuple la productivité du travail. Bref, le travail améliore la technique et la technique démultiplie l’efficacité du travail.     L’origine du travail selon la Bible Selon la Bible, l’homme originel (Adam et Eve) ne travaillait pas. Ce n’est que suite au péché originel – qui consista à croquer dans le fruit défendu, le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal – que l’homme fut chassé du paradis et condamné, en punition, à tirer sa subsistance à la sueur de son front, c’est-à-dire à travailler. Ce mythe s’accorde avec l’étymologie du mot travail pour reconnaître que le travail est avant tout une peine, un labeur, un moyen pénible d’obtenir sa subsistance.   L’origine du travail selon Rousseau Rousseau aussi a tenté de donner une explication de l’origine du travail contraint. En montrant que le travail et l’inégalité sont apparus simultanément, tous deux suite à un développement technique ayant permis l’apparition de la propriété privée, Rousseau montre le lien étroit entre ces deux concepts : le travail au sens propre du terme ne commence que là où les rapports de dépendance entre les hommes sont tels que l’inégalité puisse s’introduire.     Le travail est nécessaire pour cadrer l’homme : un argument ambigu Il reste un dernier argument avancé en faveur du travail, mais qui est nettement plus ambigu que les autres. En effet, c’est l’argument qui consiste à dire que, outre l’utilité pratique du travail (liée au fait qu’il nous fournit notre subsistance), le travail est utile car il permet à l’homme de ne pas sombrer dans la démesure (hubris, en grec). On trouve cet argument pour la première fois chez Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.), mais à vrai dire il parcourt l’ensemble de la pensée occidentale de Kant à Bataille en passant par Freud. C’est l’idée que l’homme ne supporte pas la liberté, et que le travail lui permet de se structurer, de régler sa vie. Cette idée est bien triste, car elle considère que l’homme, dans la majorité des cas, n’est qu’un esclave incapable de liberté. Mais elle pourrait bien être vraie. Ceux qui affirment, aujourd’hui, que le travail est « nécessaire « du seul point de vue de l’individu (épanouissement, reconnaissance sociale, etc.) expriment, sans peut-être sans rendre compte, cette idée pessimiste selon laquelle l’homme n’est qu’un esclave. Nietzsche avait remarqué cette dimension du travail, qu’il diagnostique avec ironie :     Ce que je suis en tant qu'être conscient, c'est un être pensant et capable de réflexion, c'est-à-dire apte à mobiliser ses propres contenus de pensée (mémorisés) pour, en les sélectionnant et les organisant, élaborer des stratégies de réponse à des problèmes inédits. Cette capacité ne pourra être reconnue par mon travail que si celui-ci fait appel à mon autonomie. Être autonome dans son travail, c'est ne pas avoir besoin d'être dirigé constamment par un ensemble de contraintes ou de directives qui m'indiquent ce que je dois faire et comment. A titre de contre-exemple, on peut suggérer un travail qui ne ferait appel à moi que comme homme-machine, accomplissant des ordres ou suivant un programme prédéterminé : c'est le cas du travail à la chaîne, qui illustre le cas du travaio strictement "mécanique". En revanche, comme le remarque le philosophe (français, XX° siècle) Gilbert SIMONDON, le travail cesse d'être strictement mécanique dès que ma réflexion consciente est mise en oeuvre dans le processus de production : ainsi, le travailleur qui doit régler sa machine pour en améliorer le fonctionnement à la lumière de sa production passée, celui qui doit réparer sa machine en cas de dysfonctionnement, voire celui qui crée  ses propres outils (comme c'est parfois le cas dans le domaine de l'artisanat traditionnel : lutherie, joaillerie, etc.), autant d'exemples de travailleurs dont la conscience se trouve reconnue par la distance qui sépare leur travail et une production strictement mécanique.     2) Par ailleurs, je suis un être conscient dans la mesure où je suis capable de produire, par l'intermédiaire des images que me renvoie le monde (et pas seulement les miroirs) une représentation de moi-même en tant qu'individu, doté d'une identité. Nous avons vu que l'enfant fondait la saisie de son individualité sur la contemplation de l'image de son corps (unifié) renvoyée par le miroir. Mais cette démarche reste valable pour les adultes : le monde qui m'environne contient de multiples miroirs susceptibles de me renvoyer l'image de ce que je suis ; c'est notamment le cas de mon monde privé, de notre "intérieur", qui se trouve (de plus en plus ?) chargé de produire dans le monde visible ("l'intérieur" reste... un extérieur) une image de ce que je suis "intérieurement". Cette dialectique de la décoration, du style intérieurs d'une maison (un "intérieur bourgeois", etc.) comme projection dans l'extériorité (visible) de l'intériorité (invisible) de l'habitant, on la trouve chez Sartre. [On peut donc supposer que Sartre aurait considéré certaines émissions de "déco" contemporaines comme des entreprises de colonisation de l'intériorité des autres, par lesquelles l'individu se trouve aliéné dans un "intérieur" qui ne constitue pas l'extériorisation de son intériorité.] Ces analyses valent tout particulièrement pour le domaine du travail. L'objet que je produis est un objet qui me manifeste en tant que producteur de ce produit : je suis l'auteur de ce que je produis. Par conséquent, un travail qui me reconnaît en tant qu'être conscient doit me permettre de me reconnaître dans le produit de mon travail. L'artisan ou l'artiste qui regarde son oeuvre ne regarde pas seulement l'oeuvre : il se regarde lui-même en tant qu'il est l'auteur de cette oeuvre. "Je suis celui qui a créé cette oeuvre".... et la perfection de l'oeuvre manifeste son propre talent en tant que créateur (cela vaut aussi dans le cas où l'oeuvre est mauvaise : je suis celui qui a fait ça....). Que serait un travail dans lequel un travailleur ne pourrait pas se reconnaître ? On peut d'abord songer au travail "alimentaire" : ce travail ne m'intéresse pas, il n'a rien de commun avec ce que je pense ou désire, je le fais uniquement pour garantir mes fins de mois.   le travail continue alors à me manifester : je suis quelqu'un qui ne considère pas que son métier est l'endroit où il doit "se réaliser", je suis quelqu'un qui n'a pas avalé l'idée stupide selon laquelle le travail, c'est non seulement la santé, mais l'épanouissement personnel et social. Mais on peut aller plus loin : est-il vraiment possible de ne pas être celui que l'on est par son travail ? Pouvons-nous dissocier radicalement notre identité du personnage que nous endossons dans le cadre de notre vie professionnelle?   Comme le remarquait Marx (mais il n'y a peut-être pas besoin d'aller réveiller Marx pour le remarquer), un travailleur qui effectue un travail au sein duquel il n'a pas à penser... ne pense pas. Ce n'est pas parce que ses facultés intellectuelles ne sont pas mobilisées par son travail qu'il peut les mobiliser pour autre chose, pour rêver, inventer des machines extraordinaires, des paysages imaginaires, etc... tout en boulonnant ses têtes de vis. Le travailleur qui effectue un travail strictement mécanique devient machine. Le travail que je fais me signifie en tant que l'auteur de ce travail, et il est impossible de dissocier ce que je suis et les images que le monde me renvoie de cette identité. A l'antipode de la machine androïde, voici donc venir l'homme mécanoïde...     On aurait tort de limiter cette analyse au travail mécanique. Tout travail me désigne, me signifie, me "fait être" ce que je suis en tant qu'auteur de ce travail. En d'autres termes, celui qui accomplit un travail qui est en contradiction avec les principes, les valeurs, les goûts, les intérêts qu'il prétend être les siens risque fort de devoir être considéré comme un individu qui possède... deux identités. Et nous voici revenus à Kundera, mais avec un autre roman (qui s'intitule... "L'identité".) Si la femme que j'aime, et que connais comme un être qui a su prendre ses distances avec les croyances d'un monde consumériste, travaille par ailleurs dans le monde du marketing, le monde publicitaire, dans quelle mesure puis-je faire abstraction du rôle qu'elle joue durant son travail, de ce personnage qu'elle incarne et qui n'est pas celle que j'aime ? Dans quelle mesure puis-je dire qu'il ne s'agit pas d' "Elle" ? Un travail qui me reconnaît en tant qu'être conscient doit donc ici remplir deux conditions fondamentales : la première est qu'il me donne à voir, à contempler une oeuvre (matérielle ou non) dans laquelle je puisse me ressaisir en tant qu'auteur de cette oeuvre. Ceci nous indique les risques que présenterait un travail au sein duquel, à l'issue de mon travail, je n'aurais rien à contempler, mon acte ayant été dissout dans un nombre incalculable d'autres actes qui, mis bout à bout, ont permis de produire un objet dont je ne suis qu'une fraction de producteur. C'est ce qu'indiquait Marx : là où l'oeuvre disparaît entièrement, dans l'acte unique des chaînes de production, le travailleur ne peut plus se reconnaître dans le fruit de son travail ; dans une analyse célèbre (sans doute empruntée à l'Encyclopédie de d'Alembert...), Adam Smith (un philosophe économiste anglais du XVIII°) remarque que, dans les ateliers du XIX°, la fabrication d'une épingle a été décomposée en 18 opérations distinctes. Chaque ouvrier n'accomplit qu'un seul geste, ce qui permet un gain indéniable de productivité, puisque cette décomposition permet à l'entreprise de produire chaque jour 4800 épingles par ouvrier (soit un gain de près de 240 %, si l'on compare au nombre d'épingles que produirait par jour un ouvrier s'il devait effectuer toutes les opérations). Mais, remarque Marx, un tel travail prive l'ouvrier de tout support d'identification : je ne suis que l'auteur d'une petite fraction d'une grosse masse d'épingles... où est mon oeuvre? Dans quoi puis-je me reconnaître ? La seconde condition est que l'image que me renvoie mon travail soit une image en laquelle je puisse reconnaître mon identité. Dans la mesure où je suis condamné à être celui que je suis en tant que travailleur, tout travail qui manifeste une identité que je refuse constitue une aliénation, c'est-à-dire une identification à une personne dans laquelle je ne me reconnais pas. Cela n'implique pas qu'un travail doive nécessairement correspondre, en tout point, à ce que je pense et/ou désire être : en revanche on peut admettre l'idée qu'un travail me reconnaissant comme être conscient n'exige pas de moi que je renonce à ce que je suis, en tant qu'homme en général ou en tant qu'individu particulier, en m'imposant de m'identifier à un personnage qui contredit les valeurs, les principes en lesquels je me reconnais. La contradiction ne pouvant ici se résoudre qu'en aliénation véritable, en tant que renoncement à soi-même (songeons à la fin du film : "Violence des échanges en milieu tempéré"...), ou en scission de l'identité (ce que les psychanalystes appellent une "schize") en deux identités contradictoires... et conflictuelles.   Un travail qui me reconnaît en tant qu'être conscient doit donc me permettre d'obtenir cette reconnaissance par l'autre, ce que l'on appelle la reconnaissance sociale. Quel que soit le travail que j'effectue, il doit pouvoir me donner accès à la reconnaissance de mon statut d'homme, ce qui exclut tous les travaux qui, pour de bonnes ou mauvaises raisons, sont considérés par le corps social comme incompatibles avec la dignité.       Suis-je totalement transparent a moi-même ?    La conscience n’est pas pure transparence à soi : le sens véritable des motifs qui me poussent à agir m’échappe souvent. C’est ce que Freud affirme en posant l’existence d’un inconscient qui me détermine à mon insu. Le sujet se trouve ainsi dépossédé de sa souverainté et la conscience de soi ne peut plus être prise comme le modèle de toute vérité.    Le travail ne doit pas être pensé dans l’horizon de la survie :par son travail, l’homme cultive et humanise la nature ( Marx) et se cultive lui-même. Tel est le sens de la dialectique du maitre et de l’esclave chez Hegel : le maitre, c’est-à-dire celui qui jouit du travail d’autrui sans avoir rien à faire de ses dix doigts, est finalement le véritable esclave; et l’esclave, qui apprend à se discipliner lui même et acquiert patiemment un savoir-faire, devient maitre de lui comme de la nature. Alors qu’il était une contrainte subie et la marque de l’esclavage, le travail devient moteur de notre libération. 

« Mais Descartes ne se contente pas de déduire du cogito une simple existence indéterminée.

Il en conclut que ce Je qui pense, s'il peut être conçu par soi (indépendamment de toute autre chose), doit aussi exister par soi, sa nature (ou essence) doit se réduire à la pensée car c'est la seule chose qui lui est essentielle, qui ne peut en être niée.

En somme, Descartes affirme que ce qui peut être conçu par soi existe aussi par soi.

Il passe d'une indépendance épistémologique (dans l'ordre de la connaissance, de la pensée) à une indépendance ontologique (dans l'ordre de l'être, des choses) :         2.

Une personne, c'est une conscience de soi (Chauvier) A partir de là, on peut définir la personne essentiellement par la conscience de soi (et non par le corps), en affirmant que c'est cette conscience de soi qui fonde l'identité temporelle de la personne.

Ainsi, si mon esprit était transféré sur un ordinateur, je serais bien toujours la même personne.

A contrario, si à la suite d'un accident cérébral mes pensées « repartaient de zéro », vierges de tout souvenir, on pourrait considérer que je suis une nouvelle personne et qu'il ne serait pas moral de me juger pour des actes commis avant mon accident. Stéphane Chauvier montre ainsi qu'une personne est constituée par les idées de la personne.

Une personne n'a pas des pensées, elle est ses pensées.

Le point de vue de la personne, c'est la personne.

Autrement dit, la conscience, c'est la personne.

La personne est donc l'ensemble des pensées sur soi conscientes d'être des pensées sur soi : pour être une personne il ne suffit pas de penser qu'« il y a mal à ce ventre » (comme pourrait le penser un animal), il faut encore comprendre que ce ventre est mon ventre, que ce corps est moi.

Une personne, c'est donc une conscience de soi, c'est-à-dire un ensemble de pensées sur soi : que je suis un homme, que je suis grand, naïf, blond, que j'ai un petit chien et une houpette, etc.

La personne n'est donc pas un corps mais un ensemble de propriétés (qualités, prédicats, attributs) concernant un corps.

C'est un oignon sans noyau.

Bref, ce qui fait qu'une personne est la même personne, c'est qu'elle se pense comme une même personne, c'est qu'elle n'est pas schizophrène, c'est qu'elle conserve la même conscience de soi dans sa. »

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