Les trois ordres à la procession du Saint-Sacrement
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Au palais, les carrosses
s'ébranlent pour le défilé.
Celui de Louis XVI, où ont
également pris place les
frères et les neveux du roi,
est salué par d'enthousiastes
« Vive le roi «! Lorsque passe
l'équipage de la reine,
accompagnée des princesses,
un silence pesant succède
aux acclamations.
Marie-Antoinette reste
lointaine, douloureuse et
majestueuse, les cheveux
tressés de fleurs. C'est alors
que la foule se met à hurler :
« Vive le duc d'Orléans «
En entendant le nom de son
ennemi lui être ainsi jeté
à la figure, la souveraine
sursaute, soudain très pâle ;
un instant elle vacille,
on croit qu'elle va s'évanouir.
Mais elle se reprend et,
son trouble maîtrisé, poursuit
son chemin, hautaine, le
regard fixé droit devant elle.
L'un des membres de la
famille royale ne peut
participer à la procession :
c'est du balcon de la Petite
Écurie, calé par des coussins,
que le petit dauphin Louis
joseph Xavier François,
mourant, assiste à la dernière
fête de la monarchie.
«
LE ROI ACCLAMÉ,
LA REINE PROVOQUÉE Au palais, les carrosses
s'ébranlent pour le défilé.
Celui
de Louis XVI, où ont
également pris place les
frères
et les neveux du roi,
est salué par d'enthousiastes
« Vive le roi »! Lorsque passe
l'équipage de la reine,
accompagnée des princesses,
un silence
pesant succède
aux acclamations.
Marie-Antoinette
reste
lointaine, douloureuse et majestueuse, les cheveux
tressés de fleurs.
C'est alors
que la foule se met à hurler :
« Vive le duc d'Orléans ! » En entendant le nom de son
ennemi lui
être ainsi jeté à la figure, la souveraine
sursaute, soudain
très pâle ;
un instant elle vacille,
on croit qu'elle va s'évanouir.
Mais elle
se reprend et,
son trouble
maîtrisé, poursuit
son chemin, hautaine, le
regard fixé droit devant elle.
L'un
des membres de la famille royale ne peut
participer à la procession :
c'est
du balcon de la Petite
Écurie, calé
par des coussins, que le petit dauphin Louis
Joseph Xavier François,
mourant, assiste
à la dernière
fête de la monarchie.
Costumes fastueux
et habits noirs
Dans ce jeu, le rôle symboli
que des costumes est déter
minant.
C'est ainsi que, sous
le soleil radieux, la première
partie du cortège apparaît
éblouissante de diamants et
de galons d'or resplendissant
de tous leurs feux.
Le clergé,
en tête, défile en grande te
nue ecclésiastique d'apparat,
les prélats dans leurs robes
violettes, à part les curés
dans
leurs noires robes de prêtres.
La noblesse vient ensuite,
arborant chapeaux à plumes blanches,
costumes noirs ornés
de parements d'or étincelants
et souliers à boucles d'argent.
Ces atours luxueux forment un
contraste saisissant avec le
dé
pouillement des habits noirs
que portent les députés du
Tiers état, qui, affichant une
expression sérieuse à
l'unis
son de leur tenue, ferment la
marche.
Salués par une vérita
ble ovation qui sonne comme
un avertissement, les
repré
sentants du peuple avancent
d'un
pas ferme, paraissant à la
fois déterminés
et tendus au
milieu
du faste agressif dé
ployé par les privilégiés.
« Ainsi, cette belle fête de paix,
d'union, trahissait la guerre,
constate Michelet.
On indi
quait un jour à la France pour
s'unir et s'embrasser dans une
pensée commune, et l'on fai
sait en même temps tout ce
qu'il fallait
pour la diviser.
Rien
qu'à voir cette diversité de
costumes imposée aux dépu
tés, on trouvait réalisé le mot
dur de Sieyès : "Trois ordres ?
Non, trois nations !" »
A l'église Notre-Dame, les dé
putés accueillent la famille
royale.
A l'intérieur,
quelques
membres du Tiers état s'instal
lent aux premiers rangs, mais
on les invite rapidement à
re
joindre le fond du sanctuaire.
Quand cesse
la musique, mon
seigneur de La Fare, évêque
de Nancy, égrène un sermon
dans lequel
il réussit à la fois à
blâmer le luxe
de la Cour, à dé
plorer la misère des campa
gnes, à exhorter les uns à re
noncer à leurs privilèges tout
en prêchant la soumission aux
autres.
Ce qui lui vaut d'être
vivement applaudi.
..
A l'issue
de l'office, le roi rega
gne
son palais, où il va se pré
parer à l'éprouvante journée
du lendemain.
Il répète main
tes fois le discours qu'il pro
noncera devant les députés.
La séance d'ouverture des
états généraux, il le sait, sera
déterminante
et chaque mot
qu'il prononcera va compter.
La belle procession du Saint
Sacrement n'a été qu'un pro
logue, un intermède avant des
événements décisifs..
»
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