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Les trois stades de l'existence chez KIERKEGAARD

Publié le 27/02/2008

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kierkegaard
0□ Kierkegaard décrit trois « sphères » de l'existence temporelle, qui sont comme trois possibilités, ou non, d'entrer en rapport avec ce qui est éternel : les sphères esthétique, éthique et religieuse.

kierkegaard

« Kierkegaard distingue trois stades de l'existence: le stade esthétique;le stade éthique;le stade religieux. Kierkegaard pensait être lui-même dans sa vie passé par chacun de ces stades (le jeune dandy insouciant quidissipe la fortune paternelle, le fiancé engagé dans une promesse de vie installée, le penseur religieux qui adécouvert son véritable interlocuteur). Chacun des trois stades de l'existence est caractérisé par une dimension prévalente du temps: l'instant pour le stade esthétique;la durée pour le stade éthique;l'éternité pour le stade religieux. Le stade esthétique Le terme d'esthétique doit être pris en son sens général de: ce qui a rapport à la sensibilité.

L'homme du stadeesthétique vit dans l'instant.

Il ne s'arrête en aucun plaisir durable, à aucune promesse, à aucun engagement.

Troisfigures incarnent ce stade: Don Juan, qui virevolte de femme en femme, le Juif errant qui va de pays en pays etFaust qui passe de savoir en savoir.

Aucun des trois ne sait s'arrêter à un terme ultime qui lui donnerait lasatisfaction du repos.

Certes, une malédiction pèse sur le Juif errant (selon la légende médiévale, il aurait étécondamné à errer éternellement par Jésus car il aurait ri de lui lors de la montée au Calvaire).

Mais qui dit qu'aucunemalédiction ne pèse aussi sur Don Juan ou sur Faust?L'esthétique est la tonalité d'existence de l'homme moderne, homme sans engagement ni foi, être des surfaces, del'incessante métamorphose.

Le désespoir est le mode d'être (Heidegger dirait: l'existential) de l'homme esthétiquelorsqu'il s'aperçoit qu'il n'a pas de moi. Le sens sérieux de l'ironie L'ironie est le mode d'être qui fait signe vers le stade suivant, le stade éthique.

Chez Socrate, l'ironie était beaucoupplus qu'un style de discours, elle représentait sa méthode d'interrogation (tel est le sens de l'étymologie grecque).Chez les romantiques allemands, qui forment la génération immédiatement antérieure à celle de Kierkegaard, l'ironieest l'expression de la libre subjectivité face aux contraintes du réel et de la société.Kierkegaard voit dans l'ironie une sorte de désespoir intellectuel caractéristique de l'homme de la sphère esthétiquequi compense ainsi l'inanité de son moi en dissolvant le monde.

Mais s'il découvre les failles du moi esthétiqueéparpillé dans la sensualité, l'ironiste n'a pas le courage de changer de vie.

Il se réfugie alors dans la plaisanterie quinaît de la contradiction entre sa prise de conscience intellectuelle et son attitudeexistentielle.

La dérision, qui est l'attitude dominante de l'homme actuel et qui est constamment donnée à voir et àentendre dans les médias, est tout à fait symptomatique de cette impuissance: on glousse et on ricane quand on nesait rien et qu'on n'en peut guère plus. C'est l'exclusion de l'esprit qui explique qu'il y ait une insouciance dans la Beauté grecque mais aussi en elle unprofond deuil inexpliqué.

— Kierkegaard Le stade éthique Le stade éthique, qui vient après le stade esthétique et avant le stade religieux, se caractérise par le sérieux de lavie organisée selon le temps de la loi et du devoir.

Le métier et le mariage signalent la vie éthique (Don Juan semarie par ruse, brièvement, pour achever de séduire une récalcitrante et on ne l'imagine pas exerçant uneprofession).

Alors que l'homme esthétique disperse sa vie dans la multitude des instants de plaisir, l'homme éthiquedonne à sa vie un centre. Le sens sérieux de l'humour L'humour marque le passage de l'éthique au religieux.

Kierkegaard considère qu'il est essentiellement chrétien et il luioppose justement l'ironie socratique.

Ce faisant, il donne à ces deux catégories un sens plus profond que celui quileur est communément attribué (l'ironie, dit-on, consiste à parler légèrement de choses graves, l'humour à parlergravement de choses légères).

L'humour apparaît dès que l'individu comprend que quelque chose existe au-delà deson existence.

Il est le mode d'être de l'homme conscient de la distance qui le sépare de l'infini mais reste tout demême attaché à l'immanence du jeu.

À l'opposé de l'ironie qui est orgueilleuse (l'ironiste fait toujours le malin, quel'on pense à Socrate ou à Voltaire), l'humour est humble. Le stade retigieux Aux yeux de Kierkegaard, ce n'est pas la vertu qui est le contraire du péché mais la foi.

La foi, disait-il, est la plushaute passion de tout homme.

Il y a peut-être beaucoup d'hommes de chaque génération qui n'arrivent pas jusqu'à. »

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