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L'unanimité est elle un critère de la vérité?

Publié le 20/07/2010

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Dans le domaine des sciences, pour qu'une thèse soit acceptée et donc jugée vraie, il faut qu'elle soit approuvée à l'unanimité par la communauté scientifique, par consensus. Cependant, l'unanimité est-elle un critère de vérité? Ce consentement de tous, est-ce un outil utilisable et fiable qui nous permet de découvrir la vérité? Nous réfuterons d'abord la fiabilité de cet outil, puis nous tenterons d'expliquer pourquoi l'unanimité devrait pourtant pouvoir être un critère de la vérité.      L'unanimité, c'est le consentement de tous à une idée, un jugement. Mais cette adhésion sans partage, n'est pas toujours justifiée. Ainsi, A. Schopenhauer, dans L'Art d'avoir toujours raison nous explique l'origine des opinions communes. Selon lui, elles naissent d'abord dans l'esprit de quelques personnes. Par leur influence, ces personnes participent à leur développement. Puis les opinions s'étendent aux gens qui souffrent de paresse intellectuelle. Enfin elles finissent par conquérir l'unanimité grâce au nombre de voix déjà acquises.  Mais l'unanimité ne légitime pas pour autant l'opinion. Cette dernière peut être fondée, mais elle n'est pas prouvée. Et l'histoire nous enseigne que de nombreuses fois le pus grand nombre fut mis en tord par le plus petit. Ainsi durant des siècles, tout le monde était convaincu que le Soleil tournait autour de la Terre (la théorie du géocentrisme). Ce qui plaçait notre planète au centre de l'univers. Cette conviction était issue du fait que les scientifiques, l'église le pensaient. Mais au XVIIème siècle, Galilée, reprenant les travaux de Copernic, défend et prouve la thèse de l'héliocentrisme. Un autre exemple est celui de Pasteur. Lorsque ce dernier découvre le vaccin contre la rage dans les années 1800, il fut unanimement qualifié de charlatan, d'imposteur... Aujourd'hui le nom de Pasteur évoque celui d'un scientifique, et ses travaux de recherche ne sont plus contestés.  Kant explique que beaucoup de gens s'estimant incapables de penser par eux mêmes s'en remettent à la majorité. Le philosophe allemand fait la distinction entre la pensée critique et la pensée de critique. La pensée critique nous apprend à mettre en doute la majorité (et par extension l'unanimité) quand notre doute est fondé, à l'exemple de Galilée. Alors que la pensée de critique consisterait à réfuter constamment l'unanimité sans fondement.    L'unanimité n'est donc pas un outil auquel on peut se fier pour atteindre la vérité. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que si cette unanimité n'est pas valable, c'est parce qu'elle est fondée sur la croyance de l'opinion majoritaire. Si tous les hommes raisonnaient, l'unanimité pourrait pourtant être un critère de vérité  Aristote a donné tord aux sceptiques et aux relativistes en démontrant que la vérité est unique et universelle. Pour découvrir cette vérité, Descartes nous as appris qu'il fallait apprendre à raisonner. C'est à dire, faire un bon usage de la raison présente chez tous les hommes. Si l'on conduit sa raison correctement, que l'on se sert du doute comme le propose Descartes, on peut fonder une connaissance certaine qui permet l'accès à la vérité. Pour prétendre découvrir la vérité, il faut aussi reconnaître que l'on peut avoir tord. C'est ce que font les scientifiques lorsqu'ils élaborent des théories cherchant à expliquer le monde qui nous entoure.  En partant du principe que la vérité est unique et universelle, nous pouvons admettre que l'unanimité est soit vérité, soit erreur. Dans le premier cas, tout le monde a raison, dans le second cas tout le monde se trompe. Mais la pensée de Descartes vient éclairer le rapport entre la vérité et l'unanimité. Si les hommes se servaient tous de leur raison, ils découvriraient tous la même vérité, et seraient donc unanimes.  Pour bien comprendre, reprenons l'exemple des scientifiques. Lorsqu'une théorie mathématique est démontrée par un raisonnement logique. Elle est ensuite admise par les autres mathématiciens qui utilisent leur raison pour faire le même raisonnement. Les scientifiques sont donc unanimes sur la validité de la démonstration. Un autre exemple. La grande majorité des biologistes s'accordent sur la vraisemblance de la théorie de l'évolution émise par C. Darwin. Alors qu'aux Etats Unis, un sondage a montré que près de 25% des gens ne croyaient pas à cette théorie. Ces deux exemples montrent que les gens qui font un bon usage de leur raison (ici les scientifiques) sont unanimes.    L'unanimité n'est pas assez fiable pour être considérée comme un critère de la vérité, bon nombre d'individus font un mauvais usage de leur raison et se rassemblent autour d'opinions communes, créant ainsi une unanimité d'opinion. Cependant, si les hommes utilisaient leur raison pour chercher la vérité, ils se rassembleraient en une seule voix, qui serait un indicateur de la vérité. Pour traité le problème, nous avons du admettre que la vérité existait et qu'elle était atteignable. Mais est ce vraiment le cas ?

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