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L'union de l'esprit et de la matière ?

Publié le 09/02/2004

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Comment peut-il y avoir un lien entre le corps et l'esprit s'il s'agit de deux réalités totalement différentes?* Lucrèce propose une solution matérialiste au problème: l'esprit et la matière sont liés parce que l'esprit est lui-même matériel. Pour Lucrèce, l'univers tout entier est composé d'atomes, qui se poussent les uns les autres ou s'accrochent selon leurs formes respectives. La pensée même n'échappe pas à cette règle. Elle est seulement composée de molécules particulièrement subtiles et rapides, qui agissent de manière très fine sur celles, plus grossières, du corps. La connaissance : l'âme est matérielle, composée d'atomes, mais elle ne peut subsister seule ; elle est protégée par un corps plus solide, elle permet la sensation. Chaque corps émet par sa surface une multitude de petites images, de simulacres faits à sa ressemblance. Ces simulacres flottent dans l'espace où ils se déplacent : ce sont eux qui pénètrent en nous par nos sens pendant la veille, qui s'introduisent par les pores de la peau pendant que nous dormons, de là les rêves. Ces sensations, à force de s'accumuler, permettent la connaissance, la précision ; par répétition de sensations semblables, l'homme forme des concepts, c'est-à-dire une notion générale. L'imagination consiste à former des images mentales en assemblant des éléments qui n'existent pas seuls dans la réalité : c'est là l'origine de l'erreur.
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« Le corps et l'âme sont reliés par un organe spécifique. «Il y a une petite glande dans le cerveau en laquelle l'âme exerce sesfonctions plus particulièrement que dans les autres parties.» Descartes, LesPassions de l'âme (1649). • Dans la lignée de Platon, puis de Thomas d'Aquin, Descartes maintient l'idéed'une séparation entre deux substances distinctes.

Cette idée a unesignification religieuse: c'est parce que l'âme est immortelle, qu'un châtimentou une récompense divines sont possibles après la mort.

Cette distinctionpermet d'affirmer la liberté de l'homme: c'est parce que l'âme est autre choseque le corps qu'elle échappe aux déterminations mécaniques de celui-ci; c'estle propre de l'homme.• Pour Descartes, l'âme est diffuse dans tout le corps, elle a donc des lienstrès étroits avec lui: elle n'est pas «comme un pilote en son navire»,entièrement aux commandes du corps: entre l'âme et le corps, l'interactionest permanente, notamment avec les passions, qui sont l'action du corps surl'âme.

II y a toutefois une glande du cerveau, la «glande pinéale», où l'âmeexerce plus particulièrement ses fonctions et d'où elle envoie ses ordres auxcorps.

Descartes propose donc une solution mixte, où malgré leur différencede nature, l'âme reste située dans le corps, ce qui permet d'expliquer lamultiplicité des phénomènes affectifs. Le corps humain, comme le corps de l'animal, est une machine perfectionnée créée par Dieu.

Bien qu'infiniment pluscomplexe que nos machines, son fonctionnement se laisse expliquer de la même manière.

Les corps sont composésde nerfs et de muscles, comparables à des petits tuyaux, dans lesquels circule une matière subtile : les espritsanimaux.

Lorsque nous touchons un objet par exemple, nous en prenons une conscience tactile par l'effet de cesesprits animaux qui remontent jusqu'au cerveau par l'entremise des nerfs, et viennent heurter la "glande pinéale",siège de l'âme.

Il en est ainsi de tout le système sensorimoteur.

Si je veux me mouvoir, un grand nombre d'espritsanimaux seront canalisés vers les muscles qui seront sollicités pour accomplir ce mouvement.

La lumière, les odeurs,les sons, les goûts, la chaleur se propagent jusqu'à notre esprit par l'intermédiaire de nos nerfs qui canalisent cesparticules.

La faim, la soif, le sommeil, la veille, le rêve se produisent de la même manière : un déplacement d'espritsanimaux à l'intérieur des canalisations de la machinerie complexe de notre corps.

Il existe cependant une différencede mille entre un corps humain et un corps animal.

Aucun animal n'use jamais de signes, ou d'un quelconque langagepour exprimer une pensée.

On peut concevoir un automate qui réponde par la parole à certains messages simples :crier si on le touche, ou prononcer quelques phrases simples, mais aucun automate ne sera jamais en mesured'agencer une parole qui réponde au sens de ce qu'on lui dit.

Enfin, si un corps animal ou un automate peutaccomplir un nombre limité de tâches, parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà.

Ce qui montre qu'ilsagissent par la disposition de leurs organes, et non par connaissance.

Ils sont dépourvus de pensée ou d'esprit.

Iln'y a que l'homme à disposer de cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en toute occurrence afind'agir comme il convient.

Chaque organe de la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé.

Il lui faudrait -ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faire autant de choses que notre raison nous le permet. Le monisme de SpinozaSpinoza fut un lecteur à la fois attentif et critique de Descartes.

Un despoints de tension de la philosophie cartésienne, auquel il s'opposa plusparticulièrement, est l'union substantielle du corps et de l'âme.

Pour lui, leproblème n'est pas posé convenablement : il ne faut pas considérerl'extension et l'esprit comme deux principes séparés parce qu'il devient dèslors impossible de comprendre leur cohésion ou leur relation, et c'est bien làune des apories fondamentales du cartésianisme.

Dans l'Ethique, Spinozaexplique que la pensée et l'étendue sont deux attributs de Dieu que nousconnaissons (un attribut est ce qui constitue un des aspects essentiels de lasubstance).

La matière, comme l'esprit, participent tous deux de la réalitédivine, laquelle n'est pas transcendante (au-delà du monde), mais immanente(Dieu ou la nature, c'est la même substance).

Le Dieu dont nous parleSpinoza n'est pas un Dieu personnel comme dans les religions monothéistes,un pur esprit, mais une puissance partout présente : Dieu est la Nature, et laNature est Dieu.

Les deux attributs de Dieu, pensée et étendue, seretrouvent partout, et l'homme les exprime selon un « mode » qui leur estpropre.

Le mode de la pensée est l'esprit, celui de l'étendue est le corps.D'ores et déjà, le dualisme classique trouve une première réponse : il n'y pasdeux substances mais une seule, à savoir Dieu, et celle-ci se décline selondes modes que l'on peut certes distinguer par la réflexion, mais qu'il est faux de séparer dans l'être (c'est-à-diredans la réalité).

A partir de là, une seconde solution vient résoudre la difficulté de la relation corps / esprit : c'estce que les commentateurs ont appelé le « parallélisme ».

Le mode de l'étendue (le corps) et l'idée de ce mode(l'esprit) sont une seule et même chose exprimée différemment.

Un principe spinoziste veut que l'ordre et laconnexion des idées soient les mêmes que l'ordre et la connexion des choses.

Cela implique que tout ce qui seproduit dans le corps se produit aussi dans l'âme qui est son idée, et que tout ce qui se produit dans l'âme se. »

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