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La valeur morale d'une action se mesure-t-elle à son utilité sociale ?

Publié le 16/03/2004

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morale

Or, nous sentons bien que la valeur morale se situe sur un plan beaucoup plus élevé que ce calcul utilitaire. Comme l'écrit CICÉRON dans le De Officiis (III, chap. 30), « on dit parfois qu'une chose, qui est très utile, devient moralement bonne; mais c'est qu'alors elle l'est par nature, elle ne le devient pas. Car rien ne peut être utile qui ne soit, en même temps, moral; et ce n'est pas parce que la chose est utile qu'elle est morale; c'est au contraire parce qu'elle est morale qu'elle est utile «. Autrement dit, l'utilitarisme renverse l'ordre des valeurs, ou plutôt il détruit toute valeur en la rabattant sur le plan d'un calcul d'intérêts. Ainsi que l'observe R. LE SENNE (Ouv. cité, p. 392-393 et 406), il y a là une conception qui est en relation avec certaines conditions historiques : « Le développement de l'utilitarisme a été lié au développement de la richesse de l'Angleterre : c'est une morale de commerçant «, une morale « de banquiers pacifistes « qui reste « à la superficie de l'âme humaine en s'enfermant dans la conscience qui perçoit et qui calcule «. Or, ainsi que l'a remarqué l'historien BUCHEZ, une telle étroitesse de vues est extrêmement dangereuse du point de vue moral : « Il n'y a pas un abus de la force, pas une injustice, que la théorie de l'utilité n'ait servi à autoriser.

Le critère d'utilité est arbitraire. Il réduit les êtres humains à des objets, ce qui est immoral. Le bien n'est pas l'utile.

MAIS...

Utilité et moralité ne s'opposent pas. Pour être vraiment utile, une chose ne peut pas nuire à autrui. elle doit être aussi moralement bonne.

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