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La valeur d'une théorie se mesure-t-elle a son efficacité pratique ?

Publié le 16/10/2005

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D'où la théorie tire-t-elle sa valeur ? De sa dimension désintéressée, de son caractère nécessaire et universel. En bref, c'est la passion de la connaissance qui s'assouvit en tant que telle dans la théorie. « C'est ainsi qu'un édifice unique, en perpétuelle construction à travers l'infinité des générations, l'édifice des vérités définitives théorétiquement liées entre elles, devait donner la réponse à tous les problèmes imaginables, que ce soit les problèmes de fait ou les problèmes de raison « (Husserl, La Crise de l'humanité européenne et la philosophie, Gallimard, p. 11). Ici la valeur de la théorie se mesure à sa capacité de problématisation, de réponse au problème.Qu'en est-il dans le domaine de la théorie scientifique, et non plus de la théorie au sens global et philosophique du terme ? Sa valeur se mesure-t-elle à son efficacité pratique ? Point du tout. En physique, la valeur d'une théorie se mesure à sa capacité de fournir un chemin dans le labyrinthe des faits observés, comme Einstein l'a lui-même souligné.

  • DEFINITIONS:

- valeur : ce qui fait qu'une chose est digne d'être estimée; qualité de ce qui produit l'effet souhaité; etc. - théorie : ensemble d'idées, de concepts abstraits, plus ou moins organisés, appliqué à un domaine particulier. Construction intellectuelle méthodique, organisée et synthétique, rassemblant un grand nombre de faits. - se mesure-t-elle : ici, être apprécié, estimé. - efficacité pratique : capacité de produire des résultats, des effets, prévus par la théorie, dans le champ de l'action et du réel.

« 2.

Technique & connaissance contemplative chez Platon . Platon oppose la « théôria », connaissannce purement contemplative à la « teknè », savoir-faire lié à la production matérielle.

La technique (ou l'art) opère sur les réalité mouvantes du monde sensible, elle travaille sur unematière informe soit en imitant des modèles idéaux comme le démiurge ouDieu créateur qui, dans le « Timée », crée l'univers en se réglant sur la connaissance des « Idées », soit en tâchant de produire ce qui n'existe pas dans la nature.

La technique ou l'art concerne donc la production et se définitcomme création : « Ce qui, pour quoi que ce soit, est cause de son passage de la non-existence à l'existence, est, dans tous les cas, une création ; ensorte que toutes les opérations qui sont du domaine des arts sont descréations, et que sont créateurs tous les ouvriers de ces opérations » (Platon , « Le Banquet »).

C'est pourquoi, pour Platon , les artisans sont tous poètes.

En effet, « Poésie » signifie étymologiquement en grec « faire » et faire consisteessentiellement à faire être ce qui n'était pas, cad à créer.

Si la technique(ou l'art) est création, elle porte donc sur le contingent, cad sur ce qui peutaussi bien être que n'être pas.

C'est en cela que la technique s'oppose à la science.

Cette dernière, en effet, portesur des essences idéales éternelles, immuables, nécessaires.

Elle est donc « du nécessaire », cad de ce qui ne peut pas être autrement qu'il n'est. Ces essences ou Idées existent dans un monde suprasensible et ne sauraient être au pouvoir de notre action.

Ellesne peuvent qu'être l'objet d'une activité contemplative.

L'opposition de la science à la technique est donc celle dela « contemplation » à l' « action » ou encore de la « théorie » à la « pratique ».

A l'époque de Platon , la technique est en plein essor et se libère du magique et du religieux.

L'artisan forme une « catégorie sociale particulière », étrangère au domaine de la politique comme à celui de la religion : « L'activité artisanale répond à une exigence de pure économie.

L'artisan est au service d'autrui.

Travaillant pour vendre le produit qu'il a fabriqué –en vue del'argent-, il se situe dans l'Etat au niveau de la fonction économique de l'échange. » ( Vernant ). Platon reconnaît la fonction sociale de la technique, mais il ne lui accorde aucune valeur humaine.

Il ne loue, dit Vernant , « ni la tension du travail comme effort humain d'un type particulier, ni l'artifice technique comme invention intelligente, ni la pensée technique dans son rôle formateur de la raison. » Bien au contraire, il considère la technique comme une occupation servile qui ne peut que détourner celui qui s'y adonne de la véritable intelligencedes choses. Cette dévalorisation de la production matérielle et de la technique se manifeste clairement dans la « République », lorsque Platon construit la Cité parfaite.

Le principe qui fonde une telle Cité est la justice.

Or, celle-ci consiste en une hiérarchie s'ordonnant selon les degrés même du savoir.

Ainsi, les philosophes doivent gouverner la Cité parcequ'ils possèdent le vrai savoir, la connaissance suprême du Bien par une pure intellection (« noêsis »).

Ils incarnent la science contemplative, et la sagesse, vertu suprême, est leur apanage.

Ils sont la tête de la Cité.

En dessous deces chefs, doivent se situer les guerriers ou gardiens de la Cité.

Ils possèdent en propre la pensée raisonnante oudiscursive (« dianoia »).

Le courage est leur vertu.

Ils constituent l'armature de l'Etat, son coeur.

Tout en bas, au champ ou à l'atelier, doivent se trouver les simples citoyens, la masse des producteurs.

Leur connaissance est del'ordre de la foi et de l'opinion.

Ils sont le ventre de la Cité. On le voit, pour Platon , les artisans, les producteurs se situent tout en bas de la hiérarchie.

Bien plus, contrairement aux deux autres classes de la Cité, ils ne possèdent aucune vertu propre, pas même celle de travail.Si Platon refuse de leur accorder une vertu positive, c'est bien parce qu'à ses yeux, la technique n'a aucune valeur humaine. 3.

Technique & sciences théorétiques chez Aristote .. »

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