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Que vaut l'expression « connais-toi toi-même » ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

1. - La simple conscience de soi. Avoir conscience de ce que l'on fait et même des raisons pour lesquelles on a entrepris ce que l'on fait, nous permet de nous connaître (au sens insuffisant selon SOCRATE). C'est la connaissance de nos habitudes de faire ou de penser au sujet de notre action.Tant que nous ne sommes pas au niveau du choix libre, en vertu d'une valeur humaine supérieure, nous ne sommes pas au niveau de la vraie connaissance de soi.2. - L'introspection conduit à la connaissance de notre « moi » en ses rouages psychologiques ; permet d'en découvrir les lois. Mais, nous avons vu que cela était insuffisant.3. - Le simple reflet de soi-même en autrui permet une connaissance « affective » de soi.

SOCRATE passant un jour devant le temple de Delphes lut sur le fronton cette inscription : « Connais-toi toi-même. « Ce fut pour lui une révélation. Il y découvrit comme un résumé de cette « sagesse « qu'il cherchait à définir. Mais en quoi consiste exactement cet idéal socratique ? Comment SOCRATE l'entendait-il ? N'avons-nous pas aujourd'hui des moyens supérieurs à ceux dont disposait le philosophe grec ? Cette connaissance n'est-elle pas limitée ? Jusqu'à quel point ?

 

 

 

 

« connaissance de nos habitudes de faire ou de penser au sujet de notre action.Tant que nous ne sommes pas au niveau du choix libre, en vertu d'une valeur humaine supérieure, nous ne sommespas au niveau de la vraie connaissance de soi. 2.

— L'introspection conduit à la connaissance de notre « moi » en ses rouages psychologiques ; permet d'endécouvrir les lois.

Mais, nous avons vu que cela était insuffisant. 3.

— Le simple reflet de soi-même en autrui permet une connaissance « affective » de soi...

de ses propresréactions en présence d'autrui ; fait prendre conscience de la dimension sociale du moi,mais on en reste à une connaissance purement positive, si riche qu'elle puisse être. b) Moyens essentiels de la vraie « connaissance de soi », au sens de SOCRATE.1.

— Le premier moyen c'est la découverte de la valeur de l'homme ; c'est la vraie science de l'homme qui pourSOCRATE est la vraie sagesse.Ce moyen, il est fait d'un jugement de valeur fondamental sur l'homme.L'homme n'est ni un simple animal, ni un animal supérieur capable de jouir de son corps par des raffinements dont estincapable l'animal sans pensée.Il n'est pas non plus un ensemble de pouvoirs, de savoirs acquis, de savoir-faire habituels si extraordinaires qu'ilssoient.Il vaut par sa personnalité et le sens qu'il lui donne ; par le jugement qu'il porte sur sa vie, comme valeur.2.

— Pour mettre en oeuvre ce moyen essentiel, il faut la réflexion sur cette valeur fondamentale.

Alors la vieconcrète et l'orientation pratique de la vie prennent valeur.3.

— L'homme peut et doit aider autrui â prendre conscience de ces valeurs.Cette aide d'autrui est donc un moyen important.

SOCRATE le savait qui jusqu'au moment de sa mort s'efforçaitd'inculquer aux autres cette vraie sagesse ; ce sens de la vraie vie, qui le poussait à ne pas craindre la mort, nil'injustice des hommes. III.

— Cette connaissance reste difficile et limitée a) L'homme demeure une énigme pour l'homme.SOCRATE était conscient que, si essentielle qu'elle soit pour l'humanité, cette connaissance a sage » que l'homme ade lui-même n'est que partielle.Il doit s'appliquer à l'approfondir ; ne pas se décourager dans cette recherche, tout en étant conscient de ce quimanque encore à cette connaissance.D'ailleurs, beaucoup d'hommes ont bien du mal à parvenir à cette sagesse.L'homme est embarqué, et l'aspect corporel, l'aspect animal de son être, sans parler des exigences de la vie àentretenir sous ses divers aspects spécialement l'exigence du travail, risquent de l'accaparer pour une grande part.Il n'y a pas d'accès à la « sagesse » sans une vraie réflexion.

Or, les exigences dont nous venons de parler,particulièrement dans la civilisation industrielle actuelle rendent la réflexion presque impossible.

Beaucoup d'hommes,d'autre part, meurent de faim.

Or, quand on a faim, au vrai sens du mot, on est littéralement incapable de pensercomme un homme.Même l'homme réfléchi, l'homme qui a fait des études, a bien du mal à découvrir le vrai sens de la vie.

Et « l'espritpositif » si développé de nos jours risque bien de ne pas lui en faciliter la tâche.Laissé à lui-même l'homme trouvera-t-il la vraie sagesse ? Il a besoin, comme l'avait bien vu SOCRATE, de l'aided'autrui.

D'où la nécessité d'une éducation qui enseigne cette sagesse dès que possible. b) Pour mettre en oeuvre cette connaissance de soi, l'homme est limité par les forces irrationnelles qu'il trouve enlui-même.Cette mise en oeuvre est essentiellement le fait de sa liberté et des choix qu'il fera grâce à celle-ci.Or, celle-ci est limitée de toutes parts :— limitations du côté des forces inconscientes qui risquent de le dominer et d'aller dans le sens contraire de cettesagesse.L' homme est tiraillé ; il y a lutte en lui-même :— limitations du côté de ses puissances actives et conscient s : les doutes qui surgissent ; les faiblesses de lavolonté ; les intérêts qu'il peut choisir, même en pleine conscience de leur opposition avec la vraie sagesse, etc...

;— limitations qui lui viennent de son enracinement social ; pressions ; suggestions, etc...

Les forces sociales quis'exercent sur lui sont aussi fortes et parfois plus fortes que les forces inconscientes qui le travaillent. c) Cette sagesse est donc une conquête qui demeure possible à celui-là seulement qui croit en elle, l'aime et ladésire vraiment.

Celui-là seul est capable de vaincre les obstacles. CONCLUSION Jamais peut-être l'homme au cours des âges n'est parvenu à accumuler des connaissances sur lui-même comme denos jours.

Cependant.

le vieil adage de SOCRATE au sens où il l'entendait semble bien demeurer la « sagesse » etdemeurer un idéal à peine mieux atteint que du temps du philosophe grec.

Cette connaissance de soi dont laperfection ferait de l'homme une « personne » accomplie au sens plein de l'expression, ne sera jamais qu'uneconquête de l'homme par lui-même.

Et, la science avec tous ses moyens, ne peut parvenir à la réaliser.

C'est undomaine qui la dépasse : il s'agit d'une lente éducation morale et spirituelle grâce à laquelle, seule, l'homme peut. »

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