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La vérité se construit-elle ?

Publié le 07/02/2004

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Mais je ne peux pas croire ou imaginer que je ne suis pas. Et au contraire de cela, parce que je doute de la vérité des autres choses, il est évident que je suis. Mais que suis-je? Je suis «une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser » et donc qui n'a pas besoin de lieu et qui ne dépend d'aucune chose matérielle. Le Moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps. En outre, si je n'avais pas de corps, mon âme ne cesserait pas d'être pour autant. Après cela, je pose la question : qu'est-ce qui est requis pour qu'une proposition soit vraie ? Je viens de trouver une proposition vraie, mais en quoi consiste cette certitude ? Rien ne m'assure que le « je pense donc je suis » soit une proposition vraie, sinon que « pour penser il faut être ». Alors je prends pour critère de la vérité des choses l'évidence instantanée : « Les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

« C.

La méthode ne prend sens qu'après la découverte de la vérité En fait, la méthode de Descartes est extraite des mathématiques.

C'est parce que seules les mathématiquestrouvent quelque grâce à ses yeux, « à cause de la certitude et de l'évidence de leurs raisons », que Descartestente de mettre au jour la méthode de pensée latente qu'elles contiennent.

La méthode est donc reconstruite aprèscoup.

Le Discours de la méthode n'est donc pas un traité, il ne prétend pas enseigner sous forme de préceptes desrègles pour découvrir la vérité.

La méthode n'est d'ailleurs même pas un objet de connaissance puisqu'elle ne relèvepas de l'évidence ou de la démonstration.

C'est seulement lorsque la vérité a été découverte dans les sciences quepeut être énoncée la procédure qui a été suivie pour trouver cette vérité.

C'est du décalage entre l'évidence de lavérité et la méthode que provient l'illusion que la méthode est première.

Or il n'en est rien.

Sans doute ne peut-il yavoir de sciences certaines sans méthode, mais la méthode n'est pas originaire.

On a le sentiment que là où il y a eudécouverte de vérités, il y a eu nécessairement application de règles déterminées et conscientes.

Mais il s'agit d'uneillusion.

L'évidence de la vérité ou des vérités découvertes est telle qu'après coup il n'y a aucun sens à parler dehasard.

Les victoires remportées laissent croire à leurs répétitions.

Mais, en fait, l'invention s'accompagne toujoursd'une part de hasard.

La méthode ne dispense donc pas de penser, elle peut être une aide, mais ne fournit aucunecertitude quant à la production de la vérité.

Elle n'est pas ce qui gouverne la pensée, mais seulement ce qui s'avèreavoir été l'instrument de la pensée.

Ce n'est pas la méthode qui produit la vérité mais la vérité qui produit laméthode. D.

De l'incertitude des fondements des mathématiques Pour Descartes, le raisonnement mathématique est une « longue chaîne deraison ».

La pensée mathématique est discursive.

Comme tout discours, ellechemine, elle se déplace.

Mais à l'origine, il y a des propositions premières oudes principes.

Ceux-ci sont de trois sortes :— des définitions qui sont les énoncés du contenu intelligible des concepts.Par exemple : un triangle a trois angles;— des axiomes qui sont des énoncés logiques universels admis pour évidentset dont on a besoin pour tout raisonnement.

Par exemple : « Le tout est plusgrand que la partie » ;— des postulats qui sont des théorèmes indémontrables qu'on demanded'accepter.

Par exemple : «Par un point, on ne peut mener qu'une seuleparallèle à une droite.

»On se trouve ainsi confronté au problème suivant : dans un raisonnement,qu'est-ce qui prouve la vérité du premier anneau ? Les sceptiques grecsappelaient diallèle le cercle vicieux dans lequel on se trouve enfermé pourdémontrer les principes.

Il faudrait démontrer les propositions premières pard'autres.

Donc aucune vérité n'est démontrable.

Pour Descartes, si lesmathématiques sont vraies et si elles ne reposent pas sur un fondementsolide, il faut croire qu'il y a une opération de l'esprit qui assure la vérité.Cette opération, la plus certaine de toutes, c'est l'intuition.

L'intuition est uneconnaissance rationnelle immédiate.

Je vois d'un seul coup d'oeil (« unointuito ») avec la pensée une vérité première et, l'ayant vue, je sais que c'est une vérité indiscutable.. »

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