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Vérité et démonstration

Publié le 16/03/2012

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a/ Définition de la vérité

La vérité est le rapport d’adéquation entre un jugement, un esprit, une connaissance et l’état des choses, la réalité, le monde qui lui correspondent. Une proposition quelconque « P « sera donc vraie si en face l’état des choses P correspond bien à ce que dit la proposition. La vérité est donc l’état de la proposition, l’état du jugement en tant que cette proposition, ce jugement, décrit le réel tel qu’on peut le connaître. On doit à Aristote, dans De l’interprétation, cette définition de la vérité adéquation, en des termes quelque peu différents mais approchants. Selon Thomas d’Aquin, cette définition serait celle de la vérité adequatio rei et intellectus (adéquation entre la chose et le jugement). On voit tout de suite ce que signifie se tromper, l’erreur : établir une proposition « P « en supposant qu’elle correspond à P dans la réalité expérimentée, alors qu’en fait P n’existe pas. C’est dire par exemple que « Le soleil tourne autour de la Terre « alors que le soleil ne tourne pas autour de la Terre. On peut aussi en déduire une définition du mensonge : mentir c’est affirmer que « P « sachant que P n’a pas d’existence, ou une existence différente. Si le mensonge est nécessairement conscient, ce n’est évidemment pas le cas de l’erreur. Plusieurs critères de vérité peuvent être déclinés, de façon certes non exhaustive, à partir de la définition qui précède.

« c) le troisième critère est celui de la raison.

Car pour avancer des propositions douées de vérité encore faut-il procéder à un examen méthodique, rationnel et rigoureux du réel.

Or rien de plus banal que de constater que les affects humains, les passions, les désirs, les inclinations, brouillent le jugement, en l’influençant, en le manipulant même, en voilant le réel de considérations partiales et toxiques.

Un homme en colère, ou emporté par la peur, est capable de formuler des jugements dénués de pertinence et d’adéquation au réel.

On doit par exemple à Bachelard, dans La formation de l’esprit scientifique , la condamnation formelle de l’opinion, qui « transforme nos besoins en connaissances », et qui pense mal et même ne pense pas du tout.

L’opinion nous empêche de juger correctement le réel, de l’aborder avec le sens du problème favorable à la bonne connaissance scientifique.

Il faut ainsi procéder à une purification du jugement, une catharsis de l’esprit de connaissance, afin de produire des jugements vrais. Du côté de l’objet : Le critère que l’on peut avancer ici est que l’objet puisse tomber sous le coup d’une expérience possible.

Il faut en effet, pour que nous puissions formuler des propositions douées de vérité ou de fausseté, que nous puissions y accéder, via une expérience, par voie directe ou indirecte.

Si l’on prend par exemple la notion de destin , toutes les propositions que l’on pourrait formuler sont en dehors de toute vérification possible.

Le destin est seulement ce en quoi nous pouvons croire, ce dont nous pouvons, au mieux, avoir une certitude.

Mais nous ne pouvons en rien établir des jugements vrais ou faux le concernant, tant que nous ne pouvons pas produire une expérience qui nous donne accès, véritablement, à cet « objet ». b/ Connaissance et raison Tout ce qui a été dit concernant la vérité suppose, en amont, la connaissance.

C’est ce que confirme Kant lorsqu’il affirme dans La Logique , que la vérité est le degré suprême, la perfection de la connaissance.

Il nous faut donc chercher à définir la connaissance. Connaître c’est décrire et déterminer les principes et les lois fondamentales qui régissent le phénomène. Pour rendre compte du problème –fondamental – lié au boson de Higgs , il convient d’analyser en premier lieu quelle place donner aux sens dans la connaissance.

On a vu en effet que les sens étaient nécessaires dans l’acquisition des données permettant de formuler des jugements de connaissance, dont le degré de perfection, rappelle Kant dans la Logique , est la vérité.

Cette posture est typique de l’empirisme.

Il s’agit d’une doctrine qui défend l’idée que les sens sont premiers dans toute connaissance, et toute connaissance se constitue au travers des sens seulement.

C’est par exemple la position de Hume dans son Enquête sur l’entendement humain .

Si, en apparence, l’imagination et la raison sont des facultés capables d’offrir des connaissances qui dépassent de loin ce que les sens mettent à disposition, en réalité ce sont dans les strictes limites des sens que ces facultés se développent.

Prenons l’imagination.

Elle peut aller en apparence très loin, nous apporter l’image d’une montagne d’or, d’un cheval vertueux, de Dieu même.

Mais en réalité, selon Hume, nous ne faisons qu’associer des perceptions sensibles entre elles : nous avons séparément l’expérience de la montagne et de l’or ; il suffit à l’imagination de les assembler pour produire l’idée imaginaire de la montagne d’or. Même chose pour le cheval vertueux, et pour Dieu aussi, car si celui-ci n’est par exemple qu’un summum de bonté, il suffit de pousser l’expérience sensible de cette qualité jusqu’à leur paroxysme afin d’aboutir à l’idée de Dieu comme être infiniment bon.

La raison tout autant reste dans les strictes limites de l’expérience sensible, dont elle ne fait que rependre les données pour les assembler ou les dissocier, mais jamais créer par elle-même quoi que ce soit.

De sorte que toute idée n’est jamais que. »

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