Devoir de Philosophie

Une vérité est-elle discutable ?

Publié le 04/01/2006

Extrait du document

II - La remise en cause comme critère du vrai :             a. C'est par la discussion que nous parvenons à la vérité Telle est la méthode de Socrate, ou maïeutique, qui cherche à atteindre la vérité par le dialogue. C'est en interrogeant son interlocuteur sur ses vérités et en les remettant en cause par le biais de la discussion qu'il parvient à l'essence de la vérité. Ainsi, Socrate s'interroge par exemple sur ce qu'est le beau, la justice : il s'agit, par cette interrogation et cette discussion, de distinguer les opinions de la vérité. La vérité est bien ce qui a été soumis à la discussion, contrairement aux opinions, qui sont posées sans être vérifiées.             b. Le doute cartésien comme chemin vers la vérité Descartes pose le doute méthodique comme le seul instrument permettant d'accéder à la vérité. Il émet l'hypothèse que nos vérités, que nous posions comme telles, peuvent être fausses. La seule méthode de vérification est alors le doute, c'est-à-dire une remise en cause de nos connaissance. « Et, comme en abattant un vieux logis, on en réserve ordinairement les démolitions pour servir à bâtir un nouveau, ainsi, en détruisant toutes celles de mes opinions que je jugeais être mal fondées, je faisais diverses observations et acquérais plusieurs expériences, qui m'ont servi depuis à en établir de plus certaines.

• Que signifie le « nos « qui ouvre le sujet ? Car le sujet n'est pas « la vérité est-elle discutable ? « ni « les vérités sont-elles discutables ? «.

            Il y a donc une notion de subjectivité, puisqu'il s'agit de la vérité pour non, et non d'une vérité posée comme absolue.

            Il faut également se demander à qui renvoie ce « nos « : est-ce à titre individuel ; est-ce que ce sont mes vérités qui sont discutables ? S'agit-il des vérités d'une communauté, des vérités posées comme telles par l'humanité ?

            Il y a donc une opposition entre la vérité prise comme un absolu et cette notion de relativité impliquée par le possessif « nos «. 

• Il faudra se demander quels types de vérités peuvent être discutables : s'agit-il de vérités scientifiques, de vérités morales ? Et se demander à la fois pourquoi il faudrait les discuter, quel en serait l'apport ; et pourquoi, dans quels cas, les vérités doivent se soustraire à la discussion et à la remise en cause.

• Si l'on considère l'étymologie de l'adjectif « discutable «, on note son rapport avec la discussion et par extension la parole : le sujet permet également de s'interroger sur le lien qui unit la vérité et le langage : y a-t-il déformation de la vérité par le langage ? Ou au contraire, la vérité est-elle l'adéquation du langage à la réalité (ainsi, l'acte de nommer correctement ce qui nous entoure est déjà une forme de vérité).

Problématisation :

L'essence de la vérité est son caractère certain et immuable, elle possède une valeur absolue. Cette conception de la vérité s'oppose donc à l'idée d'une remise en question ou d'une contradiction. Et pourtant, comment accéder à la vérité si ce n'est par ce recours à la critique, la discussion ? Et comment valider son statut de vérité sans la faire passer par cette épreuve ? Pour autant, toute vérité est-elle discutable ?

L'enjeu est donc celui des repères que nous pouvons avoir, de la certitude et donc la confiance que nous pouvons accorder à ce que nous nommons « vérités «.

 

« « Pour tout dire, nous ne voyons par les choses mêmes ; nous nous bornons, leplus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles.

Cette tendance, issue dubesoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage.

Car les mots (àl'exception des noms propres) désignent tous les genres.

Le mot, qui ne notede la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinueentre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne sedissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même .

» Bergson, Le rire , p.156, PUF. Le langage sert à chaque individu pour trouver son rôle et sa place dans lasociété.

Les signes du langage sont à la fois généraux et mobiles.

Ils permettentaux objets de passer de l'ombre à la lumière, ils les font devenir choses.

Maispratiquant le langage, l'intelligence applique des formes qui sont celles-mêmesde la matière inorganisée.

Le langage pétrifie le monde, le durcit en le découpanten fonction de nos besoins et de nos habitudes.

De par sa généralité, il use desmêmes vocables, pour ce qui, chez chacun, est pourtant un état psychologiqueou un sentiment unique.

Chacun de nous a sa manière propre d'aimer et de haïr,et pourtant, nous sommes obligés de parler tous le même langage.

Il ne peutdonc que fixer l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, ou de tout sentimentqui nous traverse.

La pensée authentique demeure donc incommensurable aulangage, dans lequel nous associons nos idées en les juxtaposant les unes aux autres, sans pouvoir exprimer leur compénétration ni leur lien intime.

Alors que les idées s'engendrent les unes desautres de manière vivante, le langage ne peutfaire autrement que les accoler les unes derrière les autres.

A l'égard du monde, les mots sont comme desétiquettes que l'on collerait sur les objets, et qui tout en les nommant, les dissimulent.

Tous les mots, à l'exceptiondes noms propres désignent des genres, soit des généralités. Transition : Si nos vérités sont ce qui ne peut être discuté et qui s'impose à nous sans remise en cause possible, quelle est alors la différence entre la vérité et le dogme ? Comment être certains que nous sommes dans le vrai ? II – La remise en cause comme critère du vrai : a.

C'est par la discussion que nous parvenons à la vérité Telle est la méthode de Socrate , ou maïeutique , qui cherche à atteindre la vérité par le dialogue.

C'est en interrogeant son interlocuteur sur ses vérités et en les remettant en cause par le biais de la discussion qu'il parvientà l'essence de la vérité. Ainsi, Socrate s'interroge par exemple sur ce qu'est le beau, la justice : il s'agit, par cette interrogation et cettediscussion, de distinguer les opinions de la vérité .

La vérité est bien ce qui a été soumis à la discussion, contrairement aux opinions, qui sont posées sans être vérifiées. b.

Le doute cartésien comme chemin vers la vérité Descartes pose le doute méthodique comme le seul instrument permettant d'accéder à la vérité.

Il émet l'hypothèse que nos vérités, que nous posions comme telles, peuvent être fausses.

La seule méthode de vérificationest alors le doute, c'est-à-dire une remise en cause de nos connaissance. « Et, comme en abattant un vieux logis, on en réserve ordinairement les démolitions pour servir à bâtir unnouveau, ainsi, en détruisant toutes celles de mes opinions que je jugeais être mal fondées, je faisais diversesobservations et acquérais plusieurs expériences, qui m'ont servi depuis à en établir de plus certaines.

» Descartes, Discours de la méthode . c.

Les vérités scientifiques sont également discutables La même méthode s'applique aux vérités scientifiques : malgré leur caractère absolu, elles sont discutables.

Eneffet, pour Popper , une vérité scientifique n'est pas une proposition qui a été vérifiée ou qui est vérifiable par l'expérience, mais qui est falsifiable , c'est-à-dire qui est réfutable, dont on ne peut affirmer qu'elle ne sera jamais réfutée.

Ainsi, les postulats de la psychanalyse ne sont pas des vérités scientifiques pour Popper, car ils ne peuventêtre discutés. Pour mieux le comprendre, prenons un exemple.

Au XVII° siècle, un maître puisatier de Florence constate qu'il estimpossible de faire monter l'eau du puits au moyen d'une pompe aspirante à une hauteur supérieure à 10,33 m au-dessus de la surface de l'eau.

Galilée, instruit par Torricelli de cette observation, pose l'hypothèse que cettehauteur d'eau est inversement proportionnelle à la densité de ce liquide qu'est l'eau.

Torricelli se propose de vérifiercette hypothèse par l'expérience suivante : on retournera dans un cristallisoir un long tube contenant du mercure(qui a la particularité d'être beaucoup plus dense que l'eau) et on mesurera à quelle hauteur se stabilise ce liquide.Par un calcul simple, à partir de l'hypothèse de Galilée et connaissant la densité respective de l'eau et du mercure,on peut prévoir que le mercure se stabilisera à une hauteur d'environ 76 cm.

Aux yeux de Popper, nous sommes bienici dans le domaine de la science car il y a bien falsifiabilité de l'hypothèse.

En effet, si la hauteur de mercure. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles