La vérité doit-elle plus craindre les convictions que les mensonges ?

« La vérité a plus à craindre les mensonges Il n'y a pas de vérité sans accord entre les esprits.

Le mensonge corrompt dangereusement ce critère fondamental de vérité.

Celui qui ment rend la vérité impossible.

Il met en péril la raison universelle.

Vérité et universa­ lité forment un tout T out concept vrai, dit Bertrand Rus­ sell, contient au moins un universel.

Si le concept «chien» a une valeur de vérité, c'est •En vérité, le mentir est un maudit vice.

Nous ne som­ mes hommes et nous ne nous tenons les uns aux autres que par la parole .• Michel Eyquem de Montaigne, Essais que sa définition s'ap­ plique à tous les canidés .

C'est également parce que tous les esprits s'ac­ cordent sur le fait qu'un chien est un mammifère quadrupède ayant un régime carné, une den­ tition propre à son espèce.

Le mensonge invalide l'accord entre les esprits I l suffit qu'un individu mente pour faire vaciller un fait tenu pour vrai .

Je suis sûr que le monde existe parce qu'autrui ne contredit pas cette certitude.

S'il me dit que la table que je vois n'existe pas, me voilà contraint à douter de mes sens.

La probité intellectuelle est donc l'unique critère de vali­ dation universelle d'une vérité.

Le mensonge n'est pas le doute C , est pour .affin~r mon savorr que Je doute.

Ainsi puis-je pas­ ser de l'incertitude à la certitude.

Le mensonge, quant à lui, me fait dou­ ter des capacités de ma raison à découvrir le vrai.

Un mathémati­ cien peut faire une brillante démonstration.

Si tous ses collègues, par jalousie, lui mentent et lui font croire qu'il se trompe, il ne lui restera, au mieux, que la convic­ tion d'avoir raison.

Les convictions peuvent s'opposer à la vérité.

Le mensonge, lui, ruine l'une des bases les plus solides de la vérité.

Il oppose les esprits.. »