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Vérité et identité

Publié le 26/10/2009

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Si l'on considère seulement ce que nous avons appelé la valeur quotidienne du critère d'évidence, il faut bien constater qu'il n'a pas donné ce que Descartes attendait de lui. De nos jours, depuis la naissance et le développement de l'axiomatique, on fait volontiers sienne l'opinion du mathématicien Legendre, selon laquelle « l'évidence est subjective, elle a ses degrés «. Mais déjà au XVIIe siècle,  Leibniz reprochait au critère cartésien sa trop grande indétermination : souvent, disait-il, « apparaissent claires et distinctes aux hommes de jugement téméraire des choses qui sont obscures et confuses «. Non seulement donc ce qui paraît évident à tel homme peu instruit est susceptible de paraître douteux à tel individu plus savant, mais l'évidence peut encore varier d'un savant à un autre. C'est pourquoi Leibniz préféra ce qu'on peut appeler le critère d'identité. De la doctrine leibnizienne de la vérité, nous ne donnerons ici qu'un aperçu schématique et nous renverrons le lecteur au texte qui contient l'essentiel des thèses à retenir.

 a) Puisqu'on ne peut pas se fier à la clarté et à la distinction d'une idée pour pouvoir en poser la vérité, la règle cartésienne d'évidence est inutile : il faudrait y ajouter un critère de la clarté et de la distinction, c'est-à-dire un critère du critère. Autant dire que le second rendra inutile le premier ;    b) Or quelle est la seule proposition qui soit absolument nécessaire en soi, sinon le principe d'identité que l'on formule A = A ? Personne évidemment ne peut la nier puisque c'est la même idée A qui est à la fois attribut et sujet. Mais si l'on voit aisément l'avantage d'une telle proposition, son inconvénient n'est pas moins manifeste : lorsque je dis « le fer est le fer «, j'énonce une vérité certaine, mais je n'apporte à mes connaissances rien de nouveau. Si en revanche je dis « le fer est un métal «, j'affirme une vérité telle que l'attribut donné au sujet paraît accroître la connaissance que j'ai de celui-ci, mais attribut et sujet étant, semble-t-il, différents, cette seconde proposition n'est plus identique, et par conséquent n'est plus certaine. Le problème qui se pose au théoricien de la connaissance est donc celui de la réductibilité de proposition de ce genre au principe d'identité ;   

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