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N'y a-t-il de vérité qu'objective ?

Publié le 03/12/2005

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Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes, la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination. Or, avec Kant, l'illusion est portée au coeur même de la raison. Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives. C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dans un phénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu). L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer (Platon, Descartes), mais elle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies : opposition d'une thèse et de son antithèse). La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà de l'expérience. Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, à l'inverse de l'erreur. L'illusion transcendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effort d'attention ne peut y remédier. La connaissance est unification. Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience.

Il s'agit ici de s'interroger sur la nature de la vérité, mais aussi sur le rapport que nous entretenons avec elle. La vérité est-elle objective ? Au demeurant, nous avons le sentiment que oui. On dira même que celui qui fait preuve de subjectivité, qui donne son sentiment, son opinion ou son avis, ne peut que trahir la vérité. Bref, la vérité est objective ou elle n'est pas... Pourtant, peut-on atteindre une objectivité intégrale ? Le sujet qui part à la découverte de la vérité ne met-il pas nécessairement un peut de lui dans sa recherche ? Même la science qui apparaît comme le temple de l'objectivité n'est pas épurée de subjectivité que cela. Mais il ne s'agit pas pour autant de dire que la vérité est subjective. Elle est simplement ce que nous pouvons atteindre compte tenu de la conformation et des limites de notre entendement. De ce point de vue, on peut noter avec Kant (cf. la Critique de la raison pure) que notre connaissance est une sorte de mélange de ce que nous " offre " le monde et de ce que notre pouvoir de connaître établit à partir de lui, le monde étant toujours et déjà structuré par mon entendement...

« niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non passeulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sensdéfinis, ne sont que des bruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par lelangage, elle détruit aussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si leblanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différenceentre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ». Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci supposequ'il existe des êtres possédant une nature définie ; et c'est cette stabilité ontologique quifonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de la pensée.

C'est doncl'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parceque tu es blanc qu'en disant que tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux,le relativisme trouve sa vérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire toutaussi bien que tout est incertain et que rien ne peut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il sedit il se contredit. Que faut-il penser du scepticisme ? A l'exemple de ceux qui « prouvaient le mouvement en marchant » nous pourrions alléguer le fait que la science moderne a réfuté le scepticisme en affirmant des « vérités » qui font aujourd'hui l'accord de tous les esprits compétents.

Mais plus fondamentalement on peut remarquer que lescepticisme se contredit en s'énonçant : car il se donne pour la vraie théorie de la connaissance.

Poser commevérité que la vérité est inaccessible, c'est au moins reconnaître une vérité et par là démentir sa propre thèse.

Toutepensée qui s'énonce vise une vérité, se reconnaît faite pour la Vérité, et tend à poser implicitement sa proprevaleur. 2) La science comme évacuation de la subjectivité. D'après Comte , la connaissance scientifique représente la maturité de l'esprit humain, maturité difficilement acquise au terme d'une longue histoire.

Les hommes adoptèrent d'abord des explications théologiques du monde (latempête expliquée par un caprice du dieu des vents, Eole ).

Plus tard ils remplacèrent les dieux par des forces abstraites et on eut l'explication métaphysique (la tempête expliquée par la « vertu dynamique de l'air »).

Enfin l'explication moderne, positive ou scientifique, renonce à imaginer le pourquoi ultime des choses et se contente dedécrire comment les faits se passent.

Il s'agit de rattacher objectivement les phénomènes les uns aux autres, dedécouvrir les liaisons auxquelles ils sont réellement assujettis.

(Par exemple le vent est un déplacement d'air deshautes vers les basses pressions de l'atmosphère.) La théorie, peut être trop systématique de Comte a le mérite d'attirer l'attention sur un fait incontestable et de grande portée : l'attitude scientifique n'est pas spontanée chez l'homme ; elle est un produit tardif de l'histoire. Les explications primitives que l'homme donne des phénomènes naturels qui l'entourent apparaissent toujours anthropomorphiques : les premières explications humaines consistent à prêter des sentiments humains auxphénomènes naturels.

L'homme projette spontanément et inconsciemment sa propre psychologie sur la nature.

Eole est comme nous capable de se mettre en colère.

La nature a « horreur du vide » comme Madame la baronne a horreur du thé.

L'explication dite « théologique » ou « métaphysique » est ici une explication naïvement psychologique.. »

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