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La vérité oblige-t-elle à penser ?

Publié le 23/03/2004

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Il y a même des personnes de pitié, qui prouvent par raison qu'il faut renoncer a la raison, que ce n'est point la lumière mais la foi seule qui doit nous conduire et que L'obéissance aveugle est la principale vertu des chrétiens.     II. Le rapport entre la vérité et la pensée   C'est alors la vérité comme connaissance qui obligerait à penser. Cela passerait notamment par une capacité à travailler sur l'erreur de jugement, la tromperie, l'erreur étant considérée comme un lieu d'exercice privilégié de la pensée. Une fois la vérité recherchée, nous ne pourrions pas faire autrement que de penser. Il y a un lien de cause à effet entre la vérité prise comme but de la recherche et la pensée.   Descartes   Mais, parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois. Car encore qu'il n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre, il ne s'en trouve presque pas un qui ne veuille donner son consentement des choses qu'il ne connaît pas distinctement : et même il arrive souvent que c'est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l'ordre qu'il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, cause qu'il les incite à précipiter leurs jugements, et prendre des choses pour vraies, desquelles ils n'ont pas assez de connaissance.       III.

La vérité, c’est l’ensemble des jugements qui sont adéquats à la réalité qu’ils désignent ; c’est la compréhension juste du réel. Cette notion peut avoir une connotation absolue, par exemple dans le domaine religieux, ou bien une connotation relative, et alors on ne parlera pas de vérité absolue mais de la vérité de tel ou tel jugement. Obliger, c’est contraindre, imposer un devoir, que ce soit sous la forme d’un ordre ou sous la forme d’une nécessité. Penser, c’est agencer des jugements et des connaissances dans le but de découvrir ou de comprendre un certain objet : c’est là que le sujet apparaît comme assez paradoxal, car il pose un lien de descendance entre la vérité et la pensée, et non l’inverse, ce qui contrevient à l’idée habituelle que l’on pense pour trouver une, ou « la « vérité. La vérité nous intime-t-elle l’ordre de penser, sous la forme d’une contrainte formulée comme telle ? ou l’obligation qu’elle impose s’exprime-t-elle sous la forme d’une nécessité qui découle de la nature même de la vérité ? ou, troisième possibilité, dire que la vérité oblige à penser est-il faux ?

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