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La vérité peut-elle laisser indifférent ?

Publié le 18/10/2005

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Donc elle ne me sera pas indifférent. Ce qui nous fait dire que l'indifférence est plus subie en quelque sorte que voulue. En résumé donc, l'indifférence semble être un état de décalage entre le sujet et l'objet, en l'occurrence ici, un décalage avec ce qui est jugé comme étant vrai. Mais comment définir sommairement la vérité? On peut s'aventurer à la penser comme une adéquation, une adéquation entre l'idée que j'ai d'une chose et ce qu'est cette chose en réalité. La vérité semble donc nécessiter cette confrontation entre l'esprit et la réalité, entre représentation et représenté. En se demande alors comment puis-je être en décalage avec ce mode de fonctionnement? Qu'est-ce qui peut-être responsable de l'état dans lequel je me tiens alors, un état où la réalité ne m'atteint plus? Montaigne ou la volonté de ne plus croire en la vérité. Nous pourrions dire pour débuter, que pour vouloir la vérité, vouloir être dans le vrai, encore faut-il en être capable.

Avant de s'attarder un peu sur l'éventuel sens que peut revêtir la notion centrale du sujet (celle de vérité), il serait utile de s'appliquer à déterminer ce que peu bien être l'indifférence. En effet, que ce passe-t-il quand une chose me laisse indifférent? Elle ne m'atteint pas, elle n'a pas d'effet sur moi, ou plus précisément, on peut dire qu'elle ne correspond pas à ce qui serait susceptible de me toucher. Ainsi dit-on communément « ça ne m'atteint pas «, pour noter un certain décalage entre cette chose et ma constitution. L'objet, ou la personne qui sont sensés me toucher ne me touchent précisément pas, il me loupent pour tout dire. Par exemple, je peux dire que je suis indifférent à ce livre de mathématiques, ce qui pourra signifier alors au moins deux choses: premièrement, que mes connaissances ne me permettent pas d'aborder la richesse du problème (je n'ai pas le niveau); deuxièmement, et d'un point de vue plus affectif, la joie que procure la résolution d'un problème mathématique ne correspond pas à la joie à laquelle je suis sensible (ainsi préfererais-je la joie dans l'exercice d'un instrument). L'indifférence en ce sens marque un certain décalage entre moi et la chose, que ce décalage soit intellectuel ou encore affectif.

Pour en finir avec cette analyse de l'indifférence, on doit se poser la question: puis-je être volontairement indifférent à quelque chose? Il semble que ce ne soit pas le cas. On ne peut vouloir l'indifférence. En effet, si je cherche à être indifférent envers une personne, cela me demandera un certain effort. Or, cet effort signalera bien que cette personne à encore une influence sur moi, en ce sens même que c'est à cause d'elle que je fais cet effort. Elle causera en moi ce mouvement par lequel je tente de l'ignorer. Donc elle ne me sera pas indifférent. Ce qui nous fait dire que l'indifférence est plus subie en quelque sorte que voulue. En résumé donc, l'indifférence semble être un état de décalage entre le sujet et l'objet, en l'occurrence ici, un décalage avec ce qui est jugé comme étant vrai.

Mais comment définir sommairement la vérité? On peut s'aventurer à la penser comme une adéquation, une adéquation entre l'idée que j'ai d'une chose et ce qu'est cette chose en réalité. La vérité semble donc nécessiter cette confrontation entre l'esprit et la réalité, entre représentation et représenté. En se demande alors comment puis-je être en décalage avec ce mode de fonctionnement? Qu'est-ce qui peut-être responsable de l'état dans lequel je me tiens alors, un état où la réalité ne m'atteint plus?

 

« II. Nous avons donc vu une indifférence provoquée par une sorte dedécouragement face aux capacités de l'homme.

Mais Freud, avec la notiond'illusion , va nous montrer une indifférence cette fois-ci de laquelle il nous faut nous relever, une indifférence indéfendable mais proprement humaine.Qu'est-ce qu'une illusion? Quand on s'illusionne, on se trompe, mais on setrompe parce qu'une partie de nous, une partie inconsciente, nous pousse ànous tromper.

Il y a en nous alors un désir inconscient qui nous pousse àpréférer notre erreur à la réalité, et parce que ce désir est inconscient on nes'en rend précisément pas compte. Dans l'illusion, j'affirme mon désir contre la réalité, je joue mes idées contre laréalité.

Je préfère croire à ce que j'invente, à mes chimères, plutôt qu'encette réalité dure, insupportable.

Pour Freud, la croyance religieuse en est unbel exemple.

L'homme se sentant seul dans un monde infini, se sentant fragiledans ce chaos, et en proie à un avenir incertain, s'invente ce qu'il désire, unpère protecteur, un père bienveillant.

Le croyant crée ainsi de toute pièceune entité chargée de rendre le monde plus juste et plus ordonné. Celui qui s'illusionne est dans un état où la vérité qu'il ne supporte pasdemeure voilée.

Il recrée le monde selon ses désirs même si cela est faux, desdésirs qui s'interposent entre lui et la réalité comme autant de remparts qui lerassurent.

Ce désir d'atténuer son angoisse le positionne en décalage avec un mode de fonctionnement où il apprendrait à apprivoiser la réalité telle qu'elle est, où son esprit serait en adéquationavec la réalité.

Mais pour Freud, on se doit par exemple de se défaire ce désir infantile de protection pour rejoindre la réalité telle qu'elle s'offre à nous.

Cette indifférence à la vérité joue contre nous et malgré nous.

C'est un étatauquel il faut remédier. «[Les idées religieuses] sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressantsde l'humanité; le secret de leur force est la force de ces désirs.» Freud, L'Avenir d'une illusion (1927). • Pour Freud, il ne suffit pas de dire que la religion est une erreur, qui décrit de manière erronée la réalité et donneaux prêtres un ascendant illégitime sur les gens assez crédules pour les croire.

La religion a une force propre, celledu désir.

Elle est, comme l'ensemble des comportements humains, une des manifestations de la libido.

Pour Freud, lacroyance en un Dieu providentiel est une projection de la figure paternelle, qui permet de se prémunir contre lesangoisses rencontrées dans la réalité.

La religion est une pathologie, une névrose obsessionnelle, qui nous maintientdans un stade infantile et dont il faut se délivrer pour parvenir à l'âge adulte.• La critique freudienne est à double tranchant, car elle permet aussi de voir que certaines critiques de la religionreproduisent, au nom de la science et de la liberté de penser, les mécanismes qu'elles croient critiquer.

Ce qui seprétend «discours rationnel» n'est souvent pas moins dogmatique et pas moins symptomatique de certains désirs etangoisses que la religion.

Spinoza et la connaissance vraie. III. Spinoza nous rappelle combien nous projetons précisément nos désirs sur leschoses.

Même lorsque l'homme parle du bien ou du mal, ce ne sont là quel'expression pure et simple de ses désirs; ce qu'il prétend être bien, c'est enfait ce qu'il désire, et quant au mal, c'est en réalité ce qu'il n'aime pas.

Leursdésirs semblent toujours les précéder, les poussant à aller vers certaineschoses, et à en fuir d'autres.

Leurs prétentions morales n'en sont jamais quele résultat.

Ainsi les hommes demeurent-ils ignorant de ce qu'ils désirentvraiment, ils se contentent de les subir. Sens et valeur sont deux notions autour desquelles se constituent la réalitéhumaines dans sa spécificité.La notion de sens renvoie tout d'abord à celle d'orientation, de direction et àcelle de signification.Mais ces deux acceptions du mot sens se rejoignent finalement, ainsi le sensd'une action est déterminé par le but qu'elle poursuit, par ce vers quoi elles'oriente.Quant au terme de valeur, il désigne précisément ce qui est désirable, ce qu'ilfaut poursuivre, ce vers quoi il faut tendre; les valeurs sont d'ailleurs ce quenous posons comme but à poursuivre pour donner un sens à notre existence.Quel est donc le fondement du sens et des valeurs ? Peut-on considérer quesens et valeurs existent par eux-mêmes ? Si nous supposons un monde danslequel aucun être conscient et désirant ne serait présent, pourrions-nous accorder un sens à cet univers ?Pourrions-nous lui accorder une valeur quelconque ?Nous aurions affaire à un univers dans lequel tout se situerait sur le même plan, à un monde qui n'existerait pour. »

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