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La vérité est-elle relative ?

Publié le 17/10/2005

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Définissez soigneusement les termes.    - vérité: caractère du jugement ou du discours, adéquats ou efficaces.  - relative:  propre à chacun. Le sens de l'intitulé est le suivant : le caractère du jugement ou du discours adéquats ou efficaces est-il susceptible d'être propre à chacun et nullement absolu ?   Le problème est de savoir si la vérité s'inscrit dans le devenir et le temps ou bien si elle se rapproche de l'éternité.

L'enjeu est évident, tout particulièrement du point de vue scientifique. Si les théories scientifiques sont mobiles, qu'en est-il du vrai ? La réponse à la question posée conduit à critiquer ou non les vérités scientifiques à travers leur dynamique du vrai et leur recherche mobile.    Le plan sera ici de type dialectique, par thèse, antithèse et synthèse.

  • I) La vérité est relative à celui qui l'affirme.

a) Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. b) Le vrai n'est jamais absolu ni définitif. c) Il faut dire "des vérités" plutôt que "LA vérité".

  • II) La vérité est absolue.

a) La vérité est universelle. b) Il faut distinguer vérité et connaissance. c) Les vérités scientifiques ne sont pas relatives.

.../...

« Toutefois, les théories scientifiques sont mobiles : ce sont des synthèses provisoires.

Ainsi, la théorie de la relativitésuccède à la théorie de Newton.

Donc il y a une vérité scientifique mobile.

Ne peut-on donc réexaminer le problème?D'une manière générale, la conception d'une vérité absolue, liée à l'Idée (Platon) n'est-elle pas plus ou moinscaduque? B.

Antithèse : la vérité peut être relative. Le savant ne se livre-t-il pas en permanence à une rectification du savoir et des vérités antérieures? Le progrès dela connaissance n'est-il pas lié à des ruptures épistémologiques, permettant de passer à de nouveaux corps deconcepts et à des vérités inédites? Les vérités ne se succèdent-elles pas? Ne se substituent-elles pas les unes auxautres? Dans cette perspective, la vérité scientifique implique de nouveaux modèles, des ruptures, des crises et ellepeut être dite relative, mobile, changeante, inscrite dans le temps.

Les modèles neufs et les « vérités » inédites nesont-ils pas plus éclairants? Donc la vérité peut légitimement être envisagée dans sa relativité : elle dépend del'homme et de ses créations.

L'homme est la mesure de toutes choses, comme le disait déjà Protagoras dansl'Antiquité: la vérité peut être relative et plurielle.

Thomas d'Aquin, au XIII` siècle, soulignera que les vérités del'intelligence humaine peuvent être mobiles et changeantes.

« La vérité de l'intelligence divine est [...] immuable.Mais la vérité de notre intelligence à nous est changeante.

» (Thomas d'Aquin, Somme théologique). Transition: Ne nous acheminons-nous pas ici vers la mort des vérités, éparpillées et multiples? Comment combiner l'universalitéde la vérité et sa relativité? C.

Synthèse: les vérités mobiles s'intègrent dans des ensembles de plus en plus globaux.

La vérité peutdonc être relative. Si les vérités peuvent être relatives, n'est-ce point parce qu'elles s'intègrent dans un processus indéfini de laconnaissance, dans un parcours du vrai, compréhensif et synthétique ? C'est bien ce que donne à voir toute lathéorie scientifique.

La doctrine de la relativité ne nie pas le système de Newton, elle l'intègre comme un casparticulier approximatif.

Donc le parcours scientifique vise l'universel et fait sien les multiples vérités relatives : c'estle trajet et le mouvement du vrai qui apparaît synthèse des vérités relatives.

Dans la science comme dans le champphilosophique, les vérités peuvent être relatives parce qu'elles s'intègrent dans le chemin (universel) du vrai, dansun processus temporel de totalisation.

La vérité désigne donc un processus dialectique faisant entrer dans sonensemble et incluant les vérités relatives.

La vérité universelle et absolue tend à se réaliser dans des véritésrelatives et dynamiques.

C'est ce que tend à démontrer Bachelard lorsqu'il affirme qu'u ne hypothèse scientifique qui ne se heurterait à aucune contradiction est une hypothèse inutile.

De même,une expérience scientifique qui ne rectifie aucune erreur ne sert à rien.

Uneexpérience ne peut être scientifique que si elle contredit l'expériencecommune.

La pensée scientifique se caractérise par une succession d'erreursrectifiées, à la différence de l'expérience commune, qui ne se contreditjamais, mais se contente d'établir de plates équivalences.

"C'est en termesd'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique." Cesobstacles ne sont pas seulement et simplement externes, ils ne relèvent pasde la naturelle complexité du monde et de ses phénomènes, mais procèdentde l'acte même de connaître.

Les obstacles épistémologiques qui motivent etfont progresser la connaissance, sont inhérents à l'esprit de connaissance.Jamais on ne peut connaître pleinement et de manière immédiate la réalité.

Cen'est pas tant que celle-ci se cache ou résiste à nos efforts d'appréhensions,mais c'est que la lumière que projette la connaissance sur les chosescomporte une part d'ombre inévitable.

La vérité se donne toujours aprèscoup, une fois que se sont dissipées toutes les erreurs et les opinionsfausses, premières dans l'ordre de la connaissance, car immédiates etspontanées : "Le réel n'est jamais ce qu'on pourrait croire, mais il est toujoursce qu'on aurait dû penser." Au premier abord, la pensée empirique se donnecomme opaque, trouble et obscure.

La mise en oeuvre d'un appareil deraisons est nécessaire pour la clarifier, l'analyser, la dépouiller de l'inessentiel.On ne peut trouver la vérité qu'en retournant sur un passé d'erreurs.

Dans le domaine de l'histoire des sciences, onpeut voir que la connaissance vraie ne s'établit qu'en s'opposant à une connaissance antérieure qu'elle corrige, etce faisant, surmonte les obstacles qui nous en interdisaient l'accès. Si l'on doit à Descartes une philosophie de la conscience qui fonde la vérité dans le sujet pensant, ainsi qu'uneméthode, la démarche scientifique moderne n'est pas cartésienne.

L'analyse du morceau de cire montre le caractèrefugace des propriétés matérielles.

Rien de ce qui relève de la sensation immédiate ou de l'impression d'ensemble nedemeure permanent.

Tout ce que l'entendement prétend connaître du morceau de cire, il ne fait que le tirer de lui-même, sans aucun apport de l'expérience : comme n'importe quel autre corps matériel, le morceau de cire est uneportion d'étendue.

Cette étendue est proprement intelligible car elle ne se définit pas même par une grandeur ou unefigure déterminée.

Descartes refuse l'expérience comme base de la connaissance.

Or la connaissance scientifiqueprocède par expériences progressives, classe les aspects de la diversité, immobilise afin de les distinguer les. »

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