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La vérité est-elle utile a la vie ?

Publié le 17/10/2005

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              2° L'utilité de la vérité pour la vie repose sur la réalisation de notre liberté               Dans la perspective de Platon, la vérité est caractérisée comme la valeur la plus haute, mais cette valeur est fondée sur le fait que notre âme appartient au monde intelligible, et non au monde sensible qui est le monde des illusions : la sagesse, qui est l'apprentissage de la vérité, a ainsi été caractérisée par Platon comme le fait d' « apprendre à mourir ». Mais peut-on alors dire dans ce cas que la vérité est vraiment utile à la vie que nous menons en ce monde ? Dans la perspective de Spinoza, la vérité est utile à la vie que nous menons en ce monde car elle seule nous permet d'atteindre la liberté. La vérité consiste à  former des idées adéquates de nous-mêmes et de nos affections. La connaissance rationnelle nous donne accès à ce qui nous affecte, c'est-à-dire aux causes qui nous déterminent : de cette manière, la recherche de la vérité constitue une augmentation de notre puissance d'agir et des passions joyeuses. En effet, l'homme qui accède à la connaissance de l'enchaînement des causes qui régissent le monde peut agir librement, car il comprend les mécanismes qui engendrent ses passions et ne se laisse donc pas aliéner par elles : il agit librement en accroissant sa puissance, son être. Cette vérité peut alors déboucher sur la connaissance la plus haute, qui est l'amour intellectuel de Dieu par la coïncidence de la raison avec la raison éternelle et divine qui détermine toute chose et est immanente au monde. On voit donc que dans cette perspective, la recherche de la vérité n'est pas une activité théorique qui nous éloignerait du concret de la vie menée dans le monde sensible: bien au contraire, l'activité de notre raison est d'emblée incarnée dans une visée pratique qui est de se connaître et de connaître les choses pour pouvoir agir librement et augmenter ainsi notre puissance de vie. La vérité est donc ce sans quoi nous ne pouvons atteindre la liberté et la puissance nécessaires à la vie.               3° La vérité est une illusion sans valeur qui nuit à la vie               Nietzsche opère un renversement de la perspective platonicienne, notamment par une critique radicale de la notion de vérité.

 La vérité se définit généralement comme une adéquation entre la pensée et le réel : une idée vraie est celle qui représente son objet tel qu’il est réellement. La vérité désigne également l’accord de la pensée avec des règles rationnelles de raisonnement. Elle peut alors apparaître comme la visée essentielle de notre rapport au monde, à la fois pour atteindre une connaissance juste et pour diriger nos actions selon cette connaissance. Se demander si la vérité est utile à la vie amène à questionner cette idée, la capacité de la recherche et de la découverte de la vérité à nous aider à accomplir notre destination, à guider et à réaliser notre vie. En tant que but de l’activité de l’âme ou de la raison, la vérité n’est-elle pas la visée la plus haute de la vie humaine ? Sur quoi, précisément, son utilité est-elle alors fondée ? A l’inverse, peut-on penser que la vérité nous éloignerait de la vie, c’est-à-dire qu’en vertu de son caractère théorique, atemporel, impersonnel, elle nous couperait de la dimension du vécu de nos expériences et des actions de notre vie ? Il faudra ainsi s’interroger sur la méthode et les apports de la recherche de la vérité, ainsi que sur ce que l’on considère être la destination de la vie. Nous verrons dans un premier temps que la vérité est ce qui nous fait coïncider avec la vie qu’il est de notre destination de mener, avant de considérer l’utilité de la vérité dans sa capacité à nous rendre libres. On considérera alors l’opposition entre les valeurs qui guident la recherche de la vérité et celles de la vie. 

« la vie.

3° La vérité est une illusion sans valeur qui nuit à la vie Nietzsche opère un renversement de la perspective platonicienne,notamment par une critique radicale de la notion de vérité.

Dans sa perspective, vérité et vie apparaissent comme des notions opposées, carl'idée d'une vérité universelle et nécessaire est le fruit d'une illusion basée surla croyance en un monde suprasensible, qui est un arrière-monde, inventé parles faibles qui se réfugient ainsi dans des valeurs morales transcendantes.

Lavie doit alors être le seul critère de ce qui possède une valeur : cette vieréside dans l'affirmation de soi par la création, par la multiplicitéd'interprétations du monde sensible, et dans la puissance du corps.

Il fautdonc substituer à la vérité la vie affirmatrice qui accepte que le mondeappelle une multiplicité de perspectives différentes, et qui ainsi se reconnaîtdavantage dans l'art, qui reconnaît cette illusion, que dans la vérité.

Laconnaissance comme activité de la raison visant la vérité est donc liée à desvaleurs contraires à celles de la vie, qui est puissance de création du corps.Loin d'être utile à la vie, la vérité appauvrit la richesse des interprétationspossibles du monde : elle doit être remplacée par la valeur de la volonté, quiest d'affirmer sa puissance au sein de ce monde, sans chercher à se protégerpar une vérité fondée sur une transcendance ou sur ce que tout le mondepense, qui empêche l'individu d'affirmer sa singularité propre.

Selon Nietzsche, l'illusion ne résulte pas seulement des rapports sociaux : elle est une nécessité de la vie, de notrecondition d'êtres biologiques.

Les animaux sont eux aussi victimes de leurres, qui jouent le rôle de stimuli.

Leshommes ont par nature besoin de croire en des "non-vérités", faute de quoi la vie leur serait insupportable.Nietzsche, en fin psychologue, souligne à la fois le désir de la conscience humaine de posséder la vérité et en mêmetemps son incapacité à accepter lucidement sa condition d'être mortel.

En d'autres termes, nous désirons tous lavérité et pourtant nous nous arrangeons le plus souvent avec la réalité.

L'illusion n'est pas, comme on pourrait lepenser nativement, le contraire absolu de la vérité, elle est la vérité telle que nous pouvons l'accepter tout en étantcapable, par un effort sur nous-mêmes d'y renoncer.

Nietzsche: Vie et Vérité 1.

Le renversement du platonismeSelon Nietzsche, platonisme et christianisme ont méprisé le sensible et inventé la fable d'un autre monde : un «arrière-monde».

Le paradis ou l'au-delà de la religion, mais également le monde vrai, que la philosophie oppose aumonde apparent, ont fait de l'homme un être dépravé, qui préfère ce qui lui fait du mal.

Alors que la vie est instinctde croissance, accumulation de forces, l'homme nihiliste s'est mis à adorer la vérité pour mieux haïr la vie. 2.

La volonté de puissancePour libérer cette volonté malade, la philosophie doit opérer un renversement des valeurs.

Une volonté saine est,pour Nietzsche, une volonté de créer, d'engendrer de nouvelles valeurs.

La volonté de puissance n'est autre que lapuissance d'une volonté libérée du ressentiment et de la crainte.

Elle n'est pas un désir d'acquérir la puissance, cequi serait une volonté d'être satisfait, mais un désir d'acquérir davantage de puissance.

« Le bonheur est lesentiment que la puissance croît.

» Pour cette raison, l'art constitue le modèle de toute philosophie, car il affirmetous les aspects de l'existence et ne cherche pas à séparer le vrai et l'illusoire, le bien et le mal. Conclusion Lorsque l'on comprend la vérité comme un discours en adéquation avec le réel, elle peut apparaître commela destination de la vie et donc comme ce qui est le plus utile à l'homme : elle est un absolu que l'homme doit viserpour connaître le bien et comprendre que sa destination n'est pas le monde sensible contingent mais les idéesintelligibles nécessaires.

On peut néanmoins penser que l'utilité de la vérité pour la vie peut être fondée sur sacapacité non pas à nous faire dépasser la vie menée dans le monde sensible, mais à réaliser notre liberté et notrepuissance d'agir au sein de cette vie.

On peut alors soupçonner la légitimité de l'utilité de la vérité, au sens où celle-ci marque une suprématie des règles universelles de la raison, qui ne prend pas en compte les perspectivessingulières de chaque sujet qui ne pense pas seulement par une raison connaissante, mais aussi par un corpscréateur, et qui doit inventer des vérités qui l'affirment dans sa singularité.. »

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