Vérité et validité ?
Publié le 14/03/2004
Extrait du document
Vérité matérielle et
vérité formelle
On appelle prémisses d'un raisonnement l'«antécédent d'un
raisonnement» (J. Salem, Introduction à la logique formelle et
symbolique, 1987), c'est-à-dire la (les) proposition(s) dont se déduit
la conclusion du raisonnement en question. Or, il est possible qu'un
raisonnement soit vrai, alors que sa conclusion, ainsi que ses
prémisses, sont matériellement fausses.
Voici, par exemple, deux inférences très simples :
Tout triangle est trilatère, donc tout trilatère est triangle.
Tout triangle est quadrilatère, donc quelque quadrilatère est triangle.
«Un instant de réflexion», écrit Robert Blanché à qui nous empruntons
cet exemple, «montrera que la première inférence n'est pas valable bien
que les deux propositions y soient vraies, et que la seconde est valable
bien que les deux propositions y soient fausses» (Introduction à la
logique contemporaine, 1968). En d'autres termes : dans la première
inférence, chaque proposition est matériellement vraie, mais l'inférence
est formellement fausse ; dans la seconde, chaque proposition est
matériellement fausse, mais l'inférence est formellement vraie (ou
valide).
Caractère formel de
la vérité dans les sciences hypothético-déductives
Il ne faut donc pas confondre la validité d'un raisonnement avec la
vérité des propositions qui le composent. La vérité formelle ignore la
réalité, elle est seulement l'accord de l'esprit avec ses propres
conventions. Or seule cette vérité formelle intéresse les sciences
hypothético-déductives que sont la logique et les mathématiques.
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