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Les vérités sont-elles relatives ?

Publié le 23/02/2004

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 »     (b)   La régression à l'infini.   Une vérité ne peut pas être acceptée sans preuves comme telle car il n'existe pas un signe du vrai « comparable à la marque imprimée sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaître quand ils sont en fuite. » Mais si je propose une preuve pour une affirmation, le sceptique me dira « Prouve ta preuve ». ainsi la preuve qu'on apporte pour garantir l'affirmation a besoin d'une autre preuve et celle-ci d'une autre à l'infini. Pour connaître la moindre chose je suis d'autre part contraint de remonter à l'infini, c'est-à-dire de mettre ce donné en rapport avec une infinité d'autres faits. Car chaque chose est relative à toutes les autres et pour connaître le moindre objet il faudrait connaître son rapport avec tout l'univers. Nous ne connaissons le tout de rien, ce qui revient à ne connaître rien du tout.   (c)  La nécessité d'accepter des postulats invérifiables.   Ne pouvant remonter de preuve en preuve à l'infini, l'esprit accepte toujours sans démonstration un point de départ qui est une simple supposition et dont la vérité n'est pas garantie.     (d)   Le diallèle (les uns par les autres).

« grands voyageurs qui, à force d'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires,adopter des valeurs différentes, ne croient plus à rien.

Pyrrhon avait par exemple accompagné le conquérant Alexandre dans un grand nombre de ses expéditions.

Montaigne avait visité l'Allemagne, l'Italie, mais avait surtout dans sa « librairie » voyagé parmi des systèmes philosophiques innombrables et tous différents.

Pascal reprend les thèmes de Pyrrhon et de Montaigne : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » (b) La régression à l'infini. Une vérité ne peut pas être acceptée sans preuves comme telle car il n'existe pas un signe du vrai« comparable à la marque imprimée sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaître quand ils sonten fuite. » Mais si je propose une preuve pour une affirmation, le sceptique me dira « Prouve ta preuve ». ainsi la preuve qu'on apporte pour garantir l'affirmation a besoin d'une autre preuve et celle-ci d'une autre àl'infini. Pour connaître la moindre chose je suis d'autre part contraint de remonter à l'infini, c'est-à-dire de mettre cedonné en rapport avec une infinité d'autres faits.

Car chaque chose est relative à toutes les autres et pourconnaître le moindre objet il faudrait connaître son rapport avec tout l'univers.

Nous ne connaissons le tout derien, ce qui revient à ne connaître rien du tout. (c) La nécessité d'accepter des postulats invérifiables. Ne pouvant remonter de preuve en preuve à l'infini, l'esprit accepte toujours sans démonstration un point dedépart qui est une simple supposition et dont la vérité n'est pas garantie. (d) Le diallèle (les uns par les autres). Il n'est pas possible de raisonner en évitant les « cercles vicieux ».

Ainsi, je démontre que a est vrai en supposant b est vrai et je démontre que b est vrai en supposant que a est vrai.

Je commets un cercle vicieuxen démontrant les unes par les autres des propositions dont aucune n'est fondée a priori.

Le cercle vicieux parexcellence est celle-ci : pour prouver la valeur de ma raison, il faut que je raisonne, donc précisément que jeme serve de cette raison dont la valeur est en question ! Nous voilà, comme dit Montaigne , « au rouet ».

(e) Toute opinion est relative. « L'homme est la mesure de toute choses » formule qu' Anatole France interprétait ainsi : « L'homme ne connaîtra de l'univers que ce qui s'humanisera pour entrer en lui, il ne connaîtra jamais que l'humanité deschoses. » Toute affirmation sur l'univers est relative à celui qui affirme.

Socrate résume la thèse de Protagoras : « N'arrive-t-il pas parfois qu'au souffle du même vent l'un de nous frissonne et non l'autre ? Or que dirons-nous alors de ce souffle de vent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ouqu'il n'est pas froid ? Ou bien en croirons-nous Protagoras : qu'il est froid pour qui frisonne et ne l'est pas pourqui ne frisonne pas ? » (« Théétète », 152b).

L'affirmation sur un même objet diffère non seulement d'un individu à un autre mais chez le même individu selon les moments (le monde ne m'apparaît pas de la mêmefaçon quand je suis gai ou triste) et même selon les perspectives d'observation (une tour vue carrée de prèsparaît ronde de loin).

Pour les sceptiques il n'y a pas de vérités objectives mais seulement des opinionssubjectives toutes différentes. Le sophiste Protagoras , écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cetteméthode ». Selon Protagoras , « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humainuniversel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sens individueldu mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » (Aristote , « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pourtoi elles existent » (Platon , « Théétète », 152,a). Les critères du juste sont relatifs. »

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