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VERSAILLES (traité de)

Publié le 03/03/2012

Extrait du document

Signé le 28 juin 1919, le traité de Versailles impose à l'Allemagne : - Des cessions territoriales au profit de la France (Alsace-Lorraine), de la Belgique (Eupen, Malmédy) et de la Pologne (Prusse occidentale, Posnanie, Haute-Silésie). La Prusse orientale est séparée de l'Allemagne. Dantzig constitue une « ville libre « sous tutelle de la SDN (Société des Nations). Pour une période de quinze ans, la Sarre, dont les mines de charbon deviennent propriété française, est administrée par la SDN. L'Allemagne perd toutes ses colonies, placées sous mandat allié confié par la SDN, et doit renoncer à l'Autriche. - Des clauses militaires, prévoyant la démobilisation rapide de l'armée et l'abandon du service militaire. Contrairement aux voeux de Ferdinand Foch (1851-1929), Lloyd George a imposé l'idée d'une armée de métier (100 000 hommes) qui va se révéler un vivier de cadres opérationnels. Les armes lourdes et modernes sont proscrites et la rive gauche du Rhin est démilitarisée. Ces clauses sont présentées comme le premier pas vers le désarmemement général. - Des obligations économiques, telles que l'internationalisation des grands fleuves allemands et, surtout, les réparations dues au titre des dommages de guerre. L'estimation des sommes en jeu est laissée à une Commission interalliée qui rendra son verdict, en dehors de toute représentation allemande, avant le 1er mai 1921. Ce traité se fonde, en particulier en ce qui concerne les réparations, sur la reconnaissance de la responsabilité de l'Allemagne dans le déclenchement du conflit (article 231). Cette dernière est tenue de livrer aux Alliés l'ex-empereur Guillaume II (1888-1918), ainsi que les militaires allemands accusés de crimes de guerre.

« • En réalité, la menace de Clemenceau de faire la paix sans les Américains n'est qu'une posture.

Avec le retrait de Wilson, c'est la coalition alliée qui se trouve rompue , privant les vainqueurs épuisés par la guerre des crédits et du ravitaillement qui leur sont absolument n écessaires.

Wilson ne met finalement pas sa menace à exécution .

Dès lors, le temps des compromis succède à celui des oppositions , notamment sur la Sarre et la Rhénanie .

LA QUEmON OE LA POLOGNE • De même , les participants s'accordent sur la question du Schleswig et sur la réunion des petits districts frontaliers d 'Eupen , de Malm édy et de Moresnet à la Belgique .

• Ces questions sont mineures en comparaison de celle des frontières orientales de l 'Allemagne .

Lloyd George affirme ainsi : " J'ai les plus grandes craintes .

Nous allons donner à la Pologne deux millions d 'Allemands .

Ce qui m'a le plus frappé lors de mon premier voyage à Paris , c'est la statue de Strasbourg dans son voile de deuil.

Il ne faut pas que l'Allemagne puisse élever de telles statues.

»Wilson n'est pas moins conscient du caractère exorbitant des revendications polonaises : «J'ai vu M .

Paderewski ~e président du Conseil polonais].

Je lui ai demandé ce qu'il entendait par la Pologne ; il m'a montré une carte par laquelle il revendique la moitié de la Terre .

» Pour sa part, la France pers iste à soutenir les exigences polonaises : Londres et Washington finissent par plier .

• On cro~ touche r au but quand Orlando exige que les revendications de l'Italie sur l'Adriatique soient satisfaites avant la s éparation des Quatre .

LE COUP DE PDKU ITAUEN • Wilson essaie de faire admettre un tracé qui accorde l'Istrie à l'Italie et laisse la Dalmatie au royaume des Serbes , des Croates et des Slovènes .

Orlando réplique que l 'Autriche­ Hongrie avait offert à l'Italie le tracé propos é par Wilson, pour le prix de sa simple neutralité : « Devra-t-il rentrer en disant que 500 000 Italiens sont morts pour rien ? »Toutes les tentative s de conciliation échouent Orlando repart pour Rome en avril en déclarant que l'Italie ne signera pas le traité .

Persuadé que " les peuples sont pour lui » , Wilson adresse un appel à la nation italienne .

En réponse , une vague de manife stations antiaméricaines submerge l'Italie.

• W i lson , Clemenceau et Lloyd George sont décidés à pour.;uivre les discussions sans Saionji ni Orlando.

Toutefois , ces dernier.; comprennent qu'ils ont plus à perdre en laissant les Américains , les Br~anniques et les Français poursu ivre en leur absence l'élaboration du traité.

Discrètemen~ ils regagnent Paris.

La conférence est donc au complet lor.;qu 'elle se réunit le 6 mai en séance plénière au Quai d'Orsay .

LA SIGNATURE DU TRAITE LA PDSmoN ALUMANDE • le 7 mai, les délégations des 32 pays participant à la conférence reçoivent les plénipotentiaires allemands dans le salon du Trianon Palace , à Versailles .

Clemenceau leur déclare : "Vous avez demandé la paix ; vous allez recevoir la paix.

Un volume va vous être remis qu'on vous laissera le temps d'étudier et sur lequel vous pourrez présent er vos observations par écrit.

» • le chef de la délégation allemande , le comte Ulrich VOII Bt'OCkdorff­RIIntzllu répond que l 'Allemagne n 'a aucune illusion sur l 'étendue de sa défaite et de son impuissance .

Elle a adhéré aux principes du président Wilson et est donc prête à accepter les sacrifices qui en découlent Pour autan~ elle ne pourra souscrire à des conditions qui ne lui para îtraient pas légitimes ou qu'elle ne se croirait pas en mesure d 'exécuter.

la réponse de Brockdorii­ Rantzau est reçue comme une provocation .

Clemenceau est cramoisi, Lloyd George casse un crayon , Wilson murmure que les Allemands seront toujours stupides .

Un délai leur est accordé pour formuler des observations.

• Entre-temps , les Quatre achèvent la préparation du traité autrichien ; ils transigent avec le Japon ; ils laissent en suspens les questions de l'Adriatique et du partage de l'Empire ottoman .

• Invité à présenter un plan de marche sur Berlin afin de faire pression sur l'Allemagne, le maréchal Foch déclare qu'il ne lui faudra que quatre semaines pour " passer sous la porte de Brandebourg» .

• le 29 mai, la délégation allemande présente ses contre-propo sitions qui, notamment, relèvent les contradictions entre les clauses du traité et les principes wilsoniens.

l'article 231 sur la responsabil~é de l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre est particulièrement contesté .

Enfin , les Allemands discutent les clauses terr~oriales.

• Lloyd George est part isan d 'adoucir le texte initial.

À londres , les milieu x politiques et financier.; sont de plus en plus hostiles à un traité qui serait trop contraignant pour l 'Allemagne .

C'est finalement Wilson qui arbitre et donne raison à Clemenceau en affirmant que le traité est juste.

Le 16 juin, les Alliés envoient un ultimatum aux Allemands .

!:Allemagne a cinq jour.; pour signer le document.

le gouvernement provisoire de l'Allemagne dirigé par Philipp Scheidemann démissionne pour ne pas avoir à signer le traité .

• Un nouveau gouvernement est constitué par GustiiV Bllutr qui demande au Reichstag l'autorisation de signer le traité .

Celui-ci accepte, à condition que l 'article 231 soit révisé.

Toutefois , le Parti social ­ démocrate au pouvoir souligne que refuser de signer le traité entraînerait une s~uation désastreuse pour l'Allemagne .

De même , le Zentrum -catholique -rejette la politique du pire.

Mais le Part i démocrate dénonce le lait que " la plus grande guerre de l'Histoire s'achève sur le plus grand crime de l'Histoire • : il refuse de signer le traité, tout comme le Deutsche Volkspartei et les autres partis nationalistes .

le Reichstag accorde sa confiance au gouvernement Bauer e~ par 237 voix contre 15 et 5 abstent ions, autorise celui -ci à signer le texte .

le tr111t~ de Vei'SII/1/es est slgM le 28 juin 1919 .

LES CLAUSES TERRITOIIALES • l'article 51 prévoit la restitution de l'Alsace-lorraine à la France.

les articles 45 à 50 stipulent que la Sarre sera administrée pendant quinze ans par la SDN jusqu'à l'organisation d 'un plébiscite sur un éventuel retour à la France ; celle-ci reçoit pour cette durée la propriété de ses mines de charbon .

• Par les articles 32, 33 et 34, les districts d'Eupen, de Malmédy et de Moresnet sont cédés à la Belgique.

• les articles 27 à 87 prévoient la cession à la Pologne de la Posnanie et d 'une partie de la Prus se-Occidentale avec Torun, et l'article 99 lui accorde la ville de Memel.

les articles 100 à 108 assurent à la Pologne un accès à la mer en lui accordant un couloir dit « de Dantzig » -la ville étant internat ionalisée sous la gestion de la SDN .

•l'article 109 arrête le principe d 'un plébisc~e sur l'appartenance du Schleswig à l'Allemagne ou au Danemark .

l'article 94 concerne l'organisation de deux autres plébisc~es , en haute Silés ie et en Prusse-Orientale .

• Par l'article 119, l 'Allemagne renonce à toutes ses colon ies au profit des puissances alliées tandi s que l 'article 22 prévert que la SDN à toute autorit é pour en attribuer le mandat à certaines d'entre elles , dont la France , le Royaume-Uni , la Belgique et le Japon .

• Enfin, en vertu de l'article 331, l'Elbe, l'Oder, le Niémen, le Danube- depuis Ulm - sont internationali sés.

LES CLAUSES MILITAIRES • les effectifs de l'armée allemande sont ramené s à 100 000 hommes qui seront recrutés par des engagements de douze ans.

•Il est fait interdict ion à l'Allemagne de dispo ser d 'armes lourdes , d'une aviation et de sous-marins .

Les effectifs de sa marine ne peuvent excéder 15 000 hommes .

o la Commission des réparations se voit confier le contrôle de la destruction des ouvrages fortifiés .

Dans le même ordre d'idée, les fortification s des îles d'Helgoland et de Dune, en mer du Nord, doivent être démantelée s sous le contrôle des puissance s alliées .

LES CLAUSES FINANCIÈRES • l'Allemagne s'engage à verser non une indemnité -point sur lequel Wilson a pesé - , mais des réparations destinées à rembour.;er les dommages de guerre ainsi qu'à couvrir le montant des pens ions constituées par les Alliés au bénéfice des victimes de la guerre.

• La Commission des réparations doit en fixer le montant le 1 " mai 1921 au plus tard .

Toutefois , à ~re transitoire , l'Allemagne est contrainte de verser 20 milliards de marks -or et de restituer à leurs propriétaires l'ensemble des biens saisis dans les zones envahies par les forces armées allemandes au cour.; du conflit.

LEs CLAUSES DE GAaANTIE • Afin de garantir la bonne exécution des clauses tant territoriales que militaires et financières , les articles 428 à 432 disposent que la rive gauche du Rhin , ainsi que trois têtes de pont sur la rive droite seront occupées par les Alliés -pendant cinq ans pour Cologne, dix ans pour Coblence et quinze ans pour Mayence .

la Rhénanie devra ensuite être démilitarisée sur une profondeur de 50 km à l 'est du Rhin.

• Des garanties politiques sont également prévues .

l'Allemagne doit ainsi renoncer à tout jamais à la réunion avec l'Autriche -l'Anschluss .

Parallèlemen~ les nations victorieuses arrêtent le principe de la mise en accusation devant un tribunal spécial international Gui/IIIUml!/1 -qui est réfugié aux Pays-Bas- Dans son ensemble , la population refuse ll!tiJ:IIilll responsabilité du déclenchement de la guerre .

l'article 231 contribuera ainsi à la montée en puissance du nationalisme allemand .

• De même , les rectifications de frontières sont particulièrement mal vécues , le couloir de Dantzig cristallisant à lui seul toutes les colères.

• Enfin , la question des réparations , dont le principe est arrêté alor.; que le montant exact n 'est pas fixé, alimente l'Idée que la Commission des réparations n'est rien d 'autre qu'un organisme chargé de maintenir l'Allemagne dans la misère .

• En France- certes à un degré moindre -, le traité de Ver.;ailles suscite aussi quelques mécontentements, notamment sur la question de l'anne xion de la rive gauche du Rhin .

En dépit des objections de Foch , que Clemenceau a rembarré vertement le 6 mai -" Vous croyez, monsieur le Maréchal, que le monde entier tourne autour de vous .

Ce fut peut-être vrai pendant la guerre , mais maintenant c'est fini» -, la France y a renoncé.

la garantie obtenue en échange de cet abandon , un pacte engageant les États-Unis et la Grande­ Bretagne à intervenir en cas d 'agression allemande, est rendu inopérant par le refus du Sénat américain , le 20 novembre 1919, de ratifier le traité de Ver.;ailles .

• Questionné par un journaliste qui lui demande s'il pense avoir donné au monde la paix qu'il espérai~ Wilson répond : " Je suis convaincu que nous avons fait une meilleure paix qu'il n'éta~ possible de l'espérer lorsque je suis arrivé à Paris.

» Rien n 'est moins sûr.

le principe du droit des peuples à disposer d'eux­ mêmes -auquel le président américain était très attaché -est pourtant bafoué .

Les États surgis des ruines de l'Autriche­ Hongrie, comme la Tchécoslovaquie, mais aussi la Roumanie et la Yougoslavie constituent à l'image de la Pologne , des mosaïques de nationalités dessinant un avenir imprévisible .

• À peine le traité signé , certains observateurs soulignent que la paix est mauvaise .

Elle inflige à l'Allemagne des blessures à la fois trop graves pour ne pas engendrer une rancune brûlante et insuffisantes pour l'empêcher de se relever .

le Parti national -socialiste d 'Adolf H itler tirera habilement partie de la situation créée par la défaite allemande .

Et vingt ans après le tra~é de Versailles , l'Europe sera de nouveau le théâtre d'un conflit bientôt mondial.

Vei'SII/1/es ouvre la voie au tra~é de Saint -Germain , le 10 septembre 1919, entre les Alliés et l'Autriche , et à celui de Neuilly , le 27 novembre 1919, avec la Bulgarie .

le 10 août 1920 , le traité de Sèvres est signé entre la Turquie et les Alliés (remplacé par le traité de lausanne du 24 juillet 1923).

le traité de Trianon du 4 juin 1920 règle , quant à lui, le sort de la Hongrie.

I!'AIIICLE DU • DIKTAT • • Parmi les aJtides ailiqués par l'opinion publique allemande, celui qui incontestablemen contribue le plus à faire qualifier de • Diimt • le tra~ de Versailles est l'article 231 établissant la responsabilité de l'Allemagne et de ses alliés dans le déclenchement de la guerre .

o Article 231 : • Les gouvernements alliés et associés déclarent et l'Allemagne reconnall que l'Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les gouvemement5 alliés et associés et leurs nationaux, en conséquence de la guerre qui leur a été imposée par l'agression de l'Allemagne et de ses alliés .

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