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La vie est-elle mécanisme ou finalité ?

Publié le 31/03/2004

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Puis ses capacités d'adaptation et de compensation étant dépassées, il tombe malade et finit par mourir : sa mort est le signe de sa finitude. Elle est ce à quoi est conduit tout vivant. Il naît, vit et meurt. Mais il a en lui de quoi se reproduire.

Le vivant : déterminisme et finalité

L'individu, plante ou animal, inscrit sa vie dans celle de son espèce. Celle-ci subit une évolution. Or, cette finalité semble montrer un progrès en vue d'une meilleure adaptation au milieu. La génétique nous permet de penser ici le rapport entre mécanisme et finalité, dans les transformations de l'organisme.Tout organisme est porteur d'un programme, d'un potentiel génétique transmis, information moléculaire qui peut subir des mutations contingentes. Il porte en lui le projet (génotype) dont sa vie est la réalisation (phénotype).

En tant qu'objet naturel, le vivant se distingue d'une part des objets naturels inertes (cailloux, terre, eau, etc.), d'autre part des objets techniques (fabriqués par l'homme). Pourtant, comme les premiers, il est soumis aux lois de la matière; et, comme les seconds, il se constitue d'un ensemble organisé de parties en mouvement les unes par rapport aux autres, dont l'agencement autorise la comparaison avec une machine.  S'il n'est rien d'autre que de la matière en mouvement, quelle est alors la spécificité du vivant ?

« Le jugement téléologique a pour objet la finalité dans les êtres naturelsorganisés.Comment, sans faire référence à un auteur intelligent de la nature, ce quenous interdit la Critique de la raison pure, rendre compte de l'harmonie auto-organisatrice qui se manifeste chez les êtres vivants ? Inversement, alors quela position philosophique du mécanisme pense pouvoir rendre compte desêtres organisés comme s'ils étaient des êtres artificiels, comme une montre,par exemple, l'univers étant une vaste horlogerie, Kant souligne l'irréductibilitédu vivant à ce modèle.

Un être vivant semble, à la différence d'une montre,pouvoir se reproduire lui-même, se réparer lui- même, comme si le tout et lesparties étaient dans un lien d'implication causale réciproque et intentionnelle,et pas seulement le produit d'un jeu de causes aveugles.

Il faut donc aussiéviter la solution strictement mécaniste.

Il faut supposer l'idée d'une finnaturelle qui seule peut rendre compte des spécificités observables chez lesêtres organisés.

Cette idée de fin naturelle n'est cependant qu'une idéerégulatrice de la faculté de juger et non une idée constitutive del'entendement. Le jugement téléologique n'est qu'un guide dans la connaissance desêtres animés.La dialectique du jugement téléologique met en scène l'antinomie opposantd'une part la thèse d'un mécanisme aveugle pour toutes les choses de la nature, et d'autre part l'idée selon laquelle seule une cause finale rend possible certains de ces êtres, justement lesêtres organisés.

La solution de l'antinomie tient en ce que la finalité n'est justement qu'un concept de la faculté dejuger et non de l'entendement : il ne peut servir que de fil conducteur subjectif pour assembler des mécanismespartiels et saisir le fonctionnement global d'un être organisé. Il faut distinguer cet usage cognitif de la finalité objective interne dans chaque être organisé avec lafinalité externe qui lie les différentes parties de la nature prise comme un tout.Les êtres organisés semblent avoir été faits comme s'ils étaient les uns pour les autres fin et moyen.

Seul l'hommeet son développement comme être de culture pourvu d'une valeur morale absolue peut apparaître comme la findernière de la nature, justifiant une téléologie de l'histoire humaine s'accomplissant dans le déploiement del'humanité de l'homme. Le vivant : déterminisme et finalité L'individu, plante ou animal, inscrit sa vie dans celle de son espèce.

Celle-ci subit une évolution.

Or, cette finalitésemble montrer un progrès en vue d'une meilleure adaptation au milieu.

La génétique nous permet de penser ici lerapport entre mécanisme et finalité, dans les transformations de l'organisme.Tout organisme est porteur d'un programme, d'un potentiel génétique transmis, information moléculaire qui peut subirdes mutations contingentes.

Il porte en lui le projet (génotype) dont sa vie est la réalisation (phénotype).

Cettefinalité n'est donc pas une force irrationnelle qui tracerait le destin des êtres, mais l'effet de mécanismes à l'échellemoléculaire.

Le vivant permet donc de penser sans contradiction un déterminisme mécanique et une finalitéspécifique.

« La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort.

» Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort, 1800. « La vie est l'ensemble des fonctions capables d'utiliser la mort.

» Henri Atlan, Entre le cristal et la fumée, 1979. « La faculté d'un être d'agir selon ses représentations s'appelle la vie.

» Kant, Doctrine du droit, 1797. « La vie apparaît comme un courant qui va d'un germe à un germe par l'intermédiaire d'un organisme développé.

»Bergson, L'Évolution créatrice, 1907.Ce courant, c'est précisément l'élan vital, qui se transmet d'individu à individu, de génération à génération, d'espèceà espèce en s'intensifiant toujours davantage et en créant perpétuellement de nouvelles formes, plus complexes queles précédentes.. »

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