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Vie et oeuvre de SOCRATE

Publié le 23/03/2009

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socrate

Comme les Sophistes, Socrate fait partie du mouvement de retour à l'homme. Mais au contraire des Sophistes, la mise en échec de la tradition ne le conduit pas à un verbalisme et à un savoir superficiel encyclopédique ; elle le conduit à une prise de conscience réflexive de la nature de l'homme. La morale, escamotée dans la « vertu « sophistique, est essentielle dans l'attitude socratique ; la « vertu « pour Socrate, c'est l'action propre à l'homme, conforme à son essence.  Socrate (470-399 av. J.-C.) n'a rien écrit. Nous le connaissons par 3 sources :

  •  Aristophane (par la comédie des « Nuées «).
  •  Xénophon (par les « Entretiens mémorables «).
  •  Platon (qui en a fait le personnage principal de ses dialogues, qui a raconté sa mise en jugement dans l' « Apologie de Socrate « et sa mort dans le « Phédon «).
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« vrais.

Elle réalise ainsi l'accord des esprits, tandis que les sens et l'intérêt personnel les divisent.

Elle est donc ennous une faculté supérieure, privilégiée, (on dira bientôt divine), c'est elle qu'il faut toujours consulter comme levéritable oracle, quand on cherche le vrai, ou quand on cherche le bien. 4 — La méthode. La méthode socratique découle de ces conceptions ; elle a pour unique but de former ces idées générales, ces concepts qui sont les véritables objets de la raison, — et portant sur les vertus humaines, seulsobjets d'une science à notre portée.— L'esprit général de cette méthode est la modestie intellectuelle : savoir d'abord qu'on ne sait rien; ne pas croirequ'on sait, ce qui est l'obstacle à tout progrès.

La conscience de son ignorance est la seule supériorité que sereconnaisse à lui-même Socrate.— Le procédé de recherche est le dialogue.

Il cherche la vérité en discutant avec ses disciples.

En effet, puisqu'ilcherche des connaissances morales, il n'a qu'à pénétrer dans les âmes ; et comme l'objet vrai, l'objet de la raison,doit réaliser l'accord des esprits, c'est bien par la discussion qu'on le découvrira.Le dialogue socratique prend souvent une forme spéciale qui porte le nom célèbre de « maïeutique » (artd'accoucher les esprits) : il interroge ses disciples de façon à faire sortir de leur esprit les vérités qu'ils portent eneux sans savoir les dégager eux-mêmes.— Les réponses obtenues, il faut les critiquer.

Le procédé critique par lequel chaque réponse passera à l'épreuve detous les assauts rationnels, est l' « ironie socratique ».

Socrate prend l'opinion émise par son interlocuteur et,faisant semblant de l'adopter, en tire toutes les conclusions, jusqu'aux plus saugrenues.

L'interlocuteur s'embarrassedans ses déductions et finit par refuser sa propre définition de départ.

Socrate lui en fait alors chercher une autre.— Les réponses qui ont résisté à cette critique n'ont plus qu'à être interprétées.

C'est 1' « induction socratique ».Elle consiste à comparer les données recueillies pour en dégager le concept, but de la recherche.

Par exemple, sil'entretien porte sur la justice, ses disciples lui ont cité plusieurs exemples d'actions justes ; en confrontant cesexemples, Socrate extraira le caractère commun essentiel, ce sera l'essence de la Justice, son idée.— Il ne reste plus qu'à formuler la définition.

Exemple : la Justice est l'obéissance à la loi écrite ou non écrite.

Letravail est achevé, et Socrate est persuadé que si l'on a une idée claire de la Justice par exemple, on ne pourra pasne pas être juste. 5 — Morale de Socrate. Première morale rationnelle que nous connaissions.

Auparavant il y avait eu des commandements religieux, des ordres donnés par les chefs ou les groupes, des coutumes qui s'imposaient auxindividus.

Cette fois, il s'agit de se gouverner soi-même, de faire seulement ce que la raison approuve, ce qu'ellecommande.

Dans cette morale, on trouve :— une conception du Bien,— une conception de la vertu,— une conception des vertus particulières. A — Conception du Bien (c'est-à-dire du vrai but de la vie).

Elle se résume en un mot : le bonheur.

Ce qui est bon,est ce qui est utile au bonheur.

Mais il s'agit d'un certain bonheur, et non pas de ce qui est appelé « bonheur » parle vulgaire : biens extérieurs, richesse, pouvoir, honneurs, et qui ne sont pas de vrais biens parce qu'ils engendrentaussi souvent le malheur.

Il s'agit de la santé de l'âme (d'où l'exhortation à » prendre soin de son âme », qui prendun son médical), de la joie intérieure que donne la force et l'harmonie de l'âme, que donne la vertu.

En somme Bien =Bonheur, et Bonheur = Vertu. B — La conception de la vertu se résume dans cette formule difficile à bien comprendre : la vertu c'est la science.Avant tout ne supposez pas qu'il veuille tirer une morale de la science, des sciences physiques ou biologiques ; c'estlà une idée moderne qui n'a rien à voir avec la pensée de Socrate.La formule signifie que la science, c'est-à-dire la connaissance claire du Bien et du mal, du Juste et de l'injuste, estla condition nécessaire et suffisante de la vertu ; nécessaire, car celui qui ne sait pas reconnaître le parti le meilleurpour réaliser son bonheur commettra à chaque instant des fautes de conduite ; suffisante, car si on a réellementcompris la valeur d'un acte, compris qu'il contribuera au bonheur, comment ne le ferait-on pas ?De là les fameuses maximes, d'apparence paradoxales : « Nul n'est méchant volontairement », « Tout vice estignorance », « La vertu s'apprend ».

Si un homme fait le mal, c'est qu'il n'a pas compris, donc qu'il ignore que sonaction lui sera nuisible.Au XVIIe siècle, Spinoza dira dans le même sens que « le progrès de la connaissance est un progrès moral enchaque individu ».(Ce sujet dont le fond est historique a été plusieurs fois donné à l'écrit du bac, en ces termes : « Suffit-il deconnaître le bien pour le faire ? Peut-on le faire sans le connaître ? ») C — Les vertus particulières.

Socrate enseigne les vertus qui de tout temps ont été vénérées : le courage, latempérance, la piété envers la patrie, la piété filiale, la piété envers les dieux, l'amitié ; mais il y en a deux qui,d'après lui, commandent à toutes les autres :La possession de soi, vertu primordiale qui est au centre même de la morale socratique.

Suite normale du « Connais-toi toi-même ».

Si la vertu est science, d'autre part, c'est-à-dire connaissance, jugement droit, réflexion, il fautbien avant tout être maître de soi, et en possession de tous ses moyens, pour examiner avec lucidité la conduite àtenir.La Justice: car la justice, c'est la Raison même appliquée à la conduite.

Le propre de la Raison, partout où elles'exerce, c'est de nous faire sortir de notre point de vue individuel pour passer au point de vue des autres.

Or, lajustice, c'est la même attitude dans la conduite : se mettre au point de vue de l'autre, de celui que nous allionsléser, et agir selon cette connaissance.. »

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