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LA VIE ET LES OEUVRES DE RACINE

Publié le 18/06/2012

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La langue el le style de Racine. Originalité générale de son oeuvre. La langue et le style. - Langue et style de Racine, c'est, on l'a dit bien souvent, la simplicité, la clarté, la limpidité mêmes et, en même temps, la musique, la poésie et parfois une poésie presque mystérieuse, la « poésie pure. Musique et poésie, c'est le secret de Racine, c'est-àdire son génie. Mais la encore simplicité, clarté, limpidité sont les intentions, l'idéal de tout le monde vers 1667-1670. Le style Corneille et le style Balzac le style oratoire, solennel, épris d'amples périodes ou de formules hautaines passe de mode comme les grands intérêts d'ambition et de politique. On écrit comme c'est parlé, dit l'un, et les personnes d'esprit ne recherchent dans le discours (c'est-à-dire dans la conversation) ni dans les écrits, que les termes les plus propres et les plus naturels. L'éclat, dit un autre, «éblouit, et par conséquent fait tort aux pensées. Ce qui est bien pensé se dit toujours naturellement. C'était aussi l'opinion du P. Bouhours pour qui le meilleur style était comme une belle eau claire, sans couleur et sans saveur; et le P. Bouhours fut le maître du bon langage pour Racine qui lui soumettait ses tragédies.

Ni Racine, ni d'ailieurs auwn de ses contemporains n'ont cru à la grandeur du génie solitaire, dédaigneux de la foule et du succès. Racine a voulu plaire, ardemment. Il a aspiré à tous les triomphes ; il a été déchiré par toutes les critiques. Il a donc dû, nécessairement, chercher ce qui avait fait le succès de ses prédécesseurs, se faire sinon l'esclave, du moins le· serviteur de certaines modes. On ne peut pas le

comprendre, expliquer la diversité réelle de ses tragédies si l'on ne connaît pas ces modes exactement. Le théâtre d'intrigue. -La plus impérieuse de ces modes est celle qui fait de la tragédie, et à plus forte raison de la tragi-comédie, une sorte de mélodrame. Les spectateurs des loges comme ceux du parterre ne viennent pas chercher sur la scène une image de la vie commune ou moyenne, pas même de la vie des rois ou des princes. Il leur faut les plus prodigieux hasards et les plus surprenantes rencontres d'événements. On sait que Corneille aVouait ne pas se reconnaître....

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« 12 nACINE aisément dans sa tragédie d'Héraclius; ou plutôt il s'en vantait.

Car c'était à qui déroulerait les plus inextricables quiproquos.

Les plus absurdes sont les plus fréquents.

Il arrive rarement dans la vie, surtout dans la vie des grands de ce monde, que l'on ne soit pas soi, que l'on passe pour un autre.

C'est pourtant ce qui advient à bon nom­ bre de nos héros ou de nos héroïnes de tragédies.

Dans l'Héraclius de Corneille, Martian passe pour être Léonce et Hèraclius pour être Martian.

Le plus grand succ€s dramatique du xvn° siècle, sans même en excepter Racine ou Molière, est le Timocrale de Thomas Corneille (1656).

Or Timo­ crate vit sous le nom de Cléomène, à la cour de la reine d'Argos sa mortelle ennemie, et il se fait aimer, en qualité de Cléomène, de la fille de cette reine d'Argos, bien que la fille comme la mère aient juré la mort de Timocrate.

On pense bien que Thomas Corneille ne s'est pas endormi sur ce triomphe.

Dans sa Bérénice, Philoxène est cru fils du roi de Lydie, tandis qu'il est roi de Phrygie, et Bérénice passe pourla fille d'Araxe, tandis qu'elle est celle de Léarquc.

Dans Laodice, Ariarate passe pour Oronte et c'est un imposteur qu'on tient pour Ariarate.

Dans Antiochus, Antiochus est Oronte.

DansPgrr/zus,l'imbroglio est plus galant encore, puisque Pyrrhns croit être Hippias, tandis qu'Hippias est c·ônvaincu qu'il est Pyr­ rhus.

Quinault, rivnl en gloire de Pierre et de Thomas, sait inventer comme eux des princes masqués.

Dans I'.Aslrale, dont Boileau s'est. »

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