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Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ?

Publié le 04/02/2004

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— La formulation de la question semble impliquer qu'il serait peu digne de l'homme de ne vivre en société que par intérêt : ne peut-on, au contraire, l'affirmer comme une situation positive ?  — Qu'est-ce que l'« intérêt « ici désigné ? Ne pas y comprendre n'importe quel avantage : il faut peut-être distinguer un intérêt premier, vital (ce qui comble les besoins) et des intérêts de qualité différente, résultant eux-mêmes de la vie en société.  — Le « ne...que « présent dans la question suggère l'existence d'autres raisons de vivre en société que le seul intérêt. Peuvent-elles s'imposer initialement, ou doit-on les concevoir comme résultant des premières communautés, et suscitant ensuite leur maintien ?  

Introduction

  •  I. La nécessité initiale de la société
  •  II. La nécessité dépassée
  •  III. Des intérêts d'une nouvelle nature

 Conclusion

« c) Enfin, il faut ajouter que l'homme ne se réalise véritablement que dans le domaine politique.

C'est grâce à la viesociale que l'homme peut cultiver la « prudence », qui est la vertu éthique la plus haute, celle qui permet de réaliserle bien, c'est-à-dire de se conduire selon la raison.

La prudence étant « une disposition pratique, accompagnéed'une règle vraie, concernant ce qui est bon et mauvais pour l'homme » ( Ethique à Nicomaque , livre VI, chapitre 5, 1140b5), on comprend que celle-ci ne peut s'épanouir que dans la vie sociale, hors laquelle il n'y a pas de réflexionsur ce qui est bon ou mauvais pour l'homme.

Pour ces différentes raisons, il semble que l'homme soit par nature unêtre social et qu'il ne choisisse pas de vivre en société pour une raison ou pour une autre.

Transition : Mais n'est-ce pas un mythe créé par les faits que cette thèse d'après laquelle l'homme serait un être social par nature ? La société comme un artifice rationnel pour compenser les passions humaines destructrices.

2. a) Ainsi que l'écrit Hobbes : « si les hommes s'aimaient naturellement, c'est-à-dire, en tant qu'homme, il n'y a aucune raison pourquoi chacun n'aimeraitpas le premier venu, comme étant autant homme qu'un autre » ( Du citoyen , I, 1) Aristote aurait ainsi confondu des corps politiques et de simplesrassemblements, en faisant de manière erronée l'amalgame entre l'organisationhumaine et l'instinct animal.

Si les abeilles se rassemblent par instinct, il n'enest pas de même chez les hommes, car pour eux, il n'y a pas d'accordspontané, pas de consensus qui ne soit remis en question, mais uniquement lepouvoir d'un gouvernement, toujours instable et critiqué.

On ne peut doncconsidérer que l'homme est un être social par nature, car instinctivement,l'accord entre les concitoyens n'a pas lieu : ne constate-t-on pas que chaquehomme cherche à prendre le dessus sur son voisin et qu'une concurrencesans relâche existe entre les individus ? b) Reprenant les mots de Plaute, Hobbes nous rappelle que « l'homme est unloup pour l'homme » ( Du citoyen , dédicace).

A l'état naturel, l'humanité en est réduite à la guerre de tous contre tous et la compétition ainsi que la rivalitépour s'approprier toujours plus de pouvoir sont poussées jusqu'à leur degré leplus extrême.

Dès lors, ce n'est pas la concorde qui règne, mais une légitimepeur du prochain.

c) La société civile est donc un artifice inventé par l'homme.

L'homme étant un être rationnel, il va chercher às'élever au-dessus de l'état de nature.

D'autre part, il est mû en premier lieu par la peur de la mort.

Par conséquent,animé par la volonté de survivre, chaque individu va réfléchir au meilleur moyen de préserver sa vie.

Ils trouverontalors que le moyen le plus sûr est la paix, et ils décideront de passer diverses conventions entre eux afin de faireadvenir cette paix : de là naît la société.

Ce qui pousse les hommes à entrer en société semble donc être la peur del'autre, peur que les hommes essayent de neutraliser par le biais des conventions.

On peut donc en conclure quec'est l'intérêt qui pousse les hommes à entrer en société.

Transition : Cette position n'est-elle cependant pas extrême dans le sens où elle met de côté toute sympathie spontanée entre les hommes ? La thèse de l'insociable sociabilité.

3.. »

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