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D'où vient l'autorité ?

Publié le 18/09/2011

Extrait du document

« Juste selon la loi ...

Scène Il.

-Le quaker, John Bell, un groupe d'ouvriers LE QUAKER, regardant arriver John Bell.

- le voilà en fureur ...

Voilà J'homme riche, Je spéculateur heureux ; voilà J'égoïste par excellence, Je juste selon la loi.

JOHN BELL (VIngt ouvriers le suivent en silence, et s'arrêtent contre la porte).

Aux ouvriers en colère.

- Non, non, non, non 1 -Vous travaillerez davantage, voilà tout.

UN OUVRIER, à ses camarades.

-Et vous gagnerez moins, voilà tout.

JOHN BELL - SI je savais qui a répondu cela.

je le chasserais sur-le-champ comme l'autre.

LE QUAKER.

- Bien dit, John Bell 1 tu es beau précisément comme un monar­ que au milleu de ses sujets.

JOHN BELL.

- Comme vous êtes quaker, je ne vous écoute pas.

vous ; si je savais lequel de ceux-là vient de parler 1 Ah 1 ...

l'homme sans fol que celui qui a dit cette parole 1 Ne m'avez-vous pas tous vu compagnon parmi vous ? Comment suis-je arrivé au bien-être que J'on me volt ? Al-Je acheté tout d'un coup toutes les maisons de Norton avec sa fabrique ? SI j'en sula le seul maitre à présent, n'al-Je pas donné l'exemple du travail et de l'économie ? N'est-ce pas en plaçant les produits de ma )oum6e que J'al nourrt mon année ? Me suis-je montré paresseux ou prodigue dans ma conduite ? - Que chacun agisse ainsi, et Il deviendra aussi riche que mol .

Les machines diminuent votre salaire, mals elles augmentent le mien ; j'en suis très fAché pour vous, mals très content pour mol.

SI les machines vous appartenaient, je trouverais très bon que leur production vous appartint; mals j'al acheté les mécaniques avec l'argent que mes bras ont gagné : faites de même, soyez laborieux et surtout économes.

- Rappelez-vous bien ce sage proverbe de nos pères : Gardons bien les sous, les shelllngs se gardent eux-mêmes.

Et à présent qu'on ne me parle plus de Tobie ; Il est chassé pour toujours.

Retirez-vous sans rien dire, parce que le premier qui parlera sera chassé, comme lut.

de la fabrique, et n'aura nt pain, nt logement, nt travail dans le village.

(Ils sortent).

LE QUAKER.

- Courage, ami 1 je n'at jamais entendu au parlement un raisonne­ ment plus sain que le tien.

( .•.

) JOHN BELL - Ce que je ne veux pas, c'est que.

dans ma maison.

vous ventez en public, autoriser mes Inférieurs à l'Insolence.

LE QUAKER.

- Eh 1 que te fait, je te prie, leur Insolence ? le bêlement de moutons t'a-t-Il jamais empêché de les tondre et de les manger ? - Y a-t-il un seul de ces hommes dont tu ne puisses vendre le lit ? Y a-t-il dans le bourg de Norton une seule famille qui n'envoie ses petits garçons et ses filles tousser et pâlir en travaillant tes laines ? Quelle maison ne t'appartient pas et n'est chèrement Jouée par toi ? Quelle minute de leur existence ne t'est pas donnée ? Quelle goutte de sueur ne te rapporte un shelllng ? la terre de Norton, avec les maisons et les familles, est portée dans ta main comme le globe dans la main de Charlemagne.

- Tu es le baron absolu de ta fabrique féodale.

JOHN BELL - C'est vrai, mais c'est juste.

- la terre est à moi, parce que je l'ai achetée ; les maisons, parce que je les al bâtles ; les habitants, parce que je les loge, et leur travail, parce que je le paye.

Je sula Juste selon la loi.

LE QUAKER.

- Et ta fol, est-elle juste selon Dieu ? JOHN BELL.

- SI vous n'étiez pas quaker, vous seriez pendu pour parler ainsi.

LE QUAKER.

- Je me pendrais mol-même plutôt que de parler autrement, car j'al pour tot une amitié véritable.

JOHN BEU.

- S'Il n'était vrai.

docteur, que vous êtes mon ami depuis vingt ans et que vous avez sauvé un de mes enfants, je ne vous reverrais jamais.

LE QUAKER.- Je désire que tu ne chasses pas ce malheureux ouvrier.- Je ne te le demande pas, parce que Je n'ai rien demandé à personne, mals je te le consellle.

JOHN BELL.- Ce qui est fait est fait.- Que n'agissent-Ils tous comme mol ! - Que tout travaille et serve dans leur famille.

- Ne fats-je pas travailler ma femme, mot ? - Jamais on ne la volt, mals elle est Ici tout le jour : et, tout en baissant les yeux.

elle s'en sert pour travailler beaucoup...

( ...

) Tobie était un ouvrier habile, mals sans prévo­ yance.

- Un calculateur véritable ne laisse rien subsister d'Inutile autour de lui.

-Tout doit rapporter, les choses animées et lnamlnées.

- la terre est féconde, l'argent est aussi fertile, et le temps rapporte l'argent.

- Or les femmes ont des années comme nous ; donc, c'est perdre un bon revenu que de laisser passer ce temps sans emploi.

- Tobie a laissé sa femme et ses filles dans la paresse ; c'est un malheur très grand pour lut, je n'en sula pas responsable.

LE QUAKER.

- Il s'est rompu le bras dans une de tes machines.

JOHN BELL.

- Out, et même Il a rompu la machine.

LE QUAKER.

- Et je suis sOr que dans ton cœur tu regrettes plus le ressort de fer que le ressort de chair et de sang : va, ton cœur est d'acter comme tes m6canl­ ques.

- la société deviendra comme ton cœur, elle aura pour dieu un lingot d'or et pour souverain pontife un usurier juif.

-Mals ce n'est pas ta faute.

tu agis fort bien selon ce que tu as trouvé autour de toi en venant sur la terre : je ne t'en veux pas du tout, tu as été conséquent, c'est une qualité rare.

VIGNY -Chatterton.

Il · 2.

(1835).. »

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