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Y a-t-il une violence légitime ?

Publié le 29/01/2004

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* La violence est « l'ultima ratio « (la raison ultime à laquelle on a recours quand tous les autres arguments ont échoué). Seule la violence peut avoir raison de qui refuse de se rendre à la raison.

4) Mais la violence n'est-elle pas alors le fond de l'État ; l'État est-il autre chose que la violence institutionnalisée ?

II L'État est-il l'institutionnalisation de la violence ?

A) La vérité du pouvoir n'est-elle pas, en définitive, la violence ?

1) Le pouvoir n'est-il pas simplement un masque sous lequel la violence se dissimule ?

2) L'émergence de l'État, loin d'avoir dissipé la violence, l'aurait légitimée et institutionnalisée. 3) Le droit serait alors une mystification à travers laquelle se perpétuerait l'oppression de certains hommes par d'autres hommes.

B) La « violence légitime « serait alors une violence à laquelle il serait interdit de se dérober ou de s'opposer.

1) Tout pouvoir tient sur lui-même le discours de la légitimité : il s'exerce au nom de la volonté divine (pouvoir de droit divin), de la tradition (trône héréditaire), de la volonté populaire (démocratie), des lois de la race (nazisme) ou de celles de l'histoire (marxisme).

Lorsqu’un criminel qui a séquestré un enfant est arrêté, on le jette en prison ; car priver un citoyen de liberté est illégitime, mais priver de liberté un citoyen qui a privé un citoyen de liberté est légitime. Les lois interdisent toute forme de violence, mais y recourent parfois pour se faire obéir. Cependant, seul l’Etat a le droit d’y recourir ; il possède, selon Weber, le « monopole de la violence légitime «. mais de quel droit ?

« A) La vérité du pouvoir n'est-elle pas, en définitive, la violence ? 1) Le pouvoir n'est-il pas simplement un masque sous lequel la violence se dissimule ? 2) L'émergence de l'État, loin d'avoir dissipé la violence, l'aurait légitimée et institutionnalisée. 3) Le droit serait alors une mystification à travers laquelle se perpétuerait l'oppression de certains hommes pard'autres hommes. B) La « violence légitime » serait alors une violence à laquelle il serait interdit de se dérober ou de s'opposer. 1) Tout pouvoir tient sur lui-même le discours de la légitimité : il s'exerce au nom de la volonté divine (pouvoir dedroit divin), de la tradition (trône héréditaire), de la volonté populaire (démocratie), des lois de la race (nazisme) oude celles de l'histoire (marxisme). 2) La loi, qui est censée arbitrer les conflits à la place de la violence, ne peut-elle pas être l'instrument de ladomination de la classe au pouvoir sur les autres classes ? (Marx) • La loi, garantissant à chacun la jouissance de son bien, donc arbitrant en faveur des possédants, pourrait être unmoyen d'oppression d'autant plus efficace qu'il prétend se substituer à la violence. Pour Marx et Engels, toute société est marquée par des luttes de classes.

Lebesoin s'impose donc d'un pouvoir qui, « placé en apparence au-dessus de lasociété, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l'ordre »(Engels).Si l'Etat peut apparaître comme le représentant officiel de toute la société, sasynthèse en un corps visible, c'est parce qu'en son fond il n'est jamais quel'Etat de la classe qui, pour son temps représente elle-même toute la société.Ainsi, l'Etat antique est l'Etat des citoyens propriétaires d'esclaves, l'Etatféodal est celui de la noblesse, l'Etat moderne, celui de la bourgeoisie.

Danschaque cas, l'Etat est « une organisation de la classe exploiteuse pourmaintenir ses conditions de production extérieures, donc surtout pourmaintenir ses conditions de production extérieures, donc surtout pourmaintenir par la force la classe exploitée dans des conditions d'oppressionsdonnées par le mode de production existant (esclavage, servage, salariat).

»(Engels).Tout Etat doit assurer des tâches de maintien de l'ordre, de répression maisaussi des tâches de légitimation et d'occultation.

Le droit fonctionne commeidéologie qui légitime et cache la réalité de la domination d'une classe sur uneautre.C'est ainsi qu'en proclamant le droit comme idéal éternel et universel,l'idéologie juridique bourgeoise occulte et facilite son rôle politique etéconomique qui consiste à perpétuer les rapports de production capitalistes. Pour Marx et Engels, les pensées dominantes dans une société ne sont pas autre chose que « l'expression desrapports qui font d'une classe la classe dominante ; autrement dit ce sont les idées de sa domination ».

Mais touteclasse dominante est obligée pour se maintenir et pour réaliser ses buts de représenter son intérêt comme l'intérêtcommun de tous les membres de la société, cad « de donner à ses idées la forme de l'universalité ».C'est pourquoi le droit naturel moderne prétend être fondé sur la raison et se présente comme éternel et universel.

Iln'est cependant rien d'autre que le droit de l'homme égoïste, de la société bourgeoise soucieuse de ses intérêts.Ce droit a pris naissance au XVII ième siècle et s'est développé au XVIII ième siècle à un moment où la bourgeoisiene détenait pas encore le pouvoir politique mais dominait économiquement.

Après la Révolution de 1789, il devientl'idéologie dominante de la bourgeoisie au pouvoir.

Les luttes sociales révèlent son caractère de classe et au XIXième siècle, Engels, jugeant l'idéologie juridico-politique du XVIII ième siècle peut alors écrire : «Nous savonsaujourd'hui que ce règne de la raison n'était rien d'autre que le règne idéalisé de la bourgeoisie ; que la justiceéternelle trouva sa réalisation dans la justice bourgeoise ; que l'égalité aboutit à l'égalité bourgeoise devant la loi ;que l'on proclama comme l'un des droits essentiels de l'homme...

la propriété bourgeoise ; et que l'Etat rationnel, lecontrat social de Rousseau, ne vint au monde et ne pouvait venir au monde que sous la forme d'une républiquedémocratique bourgeoise ».

(Engels, « Socialisme utopique & socialisme scientifique »). 3) La légitimation de la violence serait sa « disparition » non pas en tant que la violence légitimée n'existe plus maisen tant qu'elle devient invisible. C) Cette dissimulation de la violence d'État ne légitime-t-elle pas le recours à la violence - terroriste ourévolutionnaire - comme seul moyen de débusquer la violence comme fond de l'État ? 1) Si la justification idéologique de la violence avait pour but de nous dissuader d'y opposer une résistance, la seulefaçon de ne pas être dupe de cette idéologie, c'est d'opposer sa violence à celle de l'État.. »

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