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VIOLENCE ET RAISON ?

Publié le 27/02/2008

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La violence peut-elle être considérée comme l' "autre" de la raison, et vice versa ? En quels sens ? La Raison peut-elle être violence ? En quels sens ? La violence peut-elle être rationnelle ? Peut-elle être raisonnable ? En quels sens ?

« SUPPLEMENT: VIOLENCE ET RAISON Que peut-on faire contre la violence? Est-il possible que par le travail de la raison, l'homme puisse mettre fin au règne de la violence et vivre avec sessemblables sans effet de violence, dans une société non-répressive par exemple? On peut en douter pour plusieursraisons. 1) la violence est le refus de la raison Eric Weil fait remarquer dans son livre Logique de la philosophie , que le vrai contraire de la vérité, ce n'est pas l'erreur, ni le mensonge, mais la violence. Le menteur a encore un lien avec la vérité, il doit savoir ce qui est vrai pour affirmer le contraire, pour nier le vrai; demême, il y a encore une vérité de l'erreur, ce n'est que du vrai dégradé, renversé. La violence, par contre, est le refus radical de la vérité.

Je considère être le seul détenteur de la vérité, ce qui va contre lavérité, et je refuse à l'autre le droit et la compétence pour en discuter.

J'impose donc à l'autre homme ma vérité, par les coups, s'il le faut.

La violence physique est donc le produit ou le signe d'une violence plus fondamentale: c'est le seulrapport qui reste avec un homme avec qui on ne veut plus raisonner. La violence commence déjà dans ce rapport faussé, aveugle, au vrai: un discours particulier qui se veut particulier, parlequel je nie à l'autre un droit équivalent au mien de parler.

Le violent est un homme seul, il se déplace dans un mondedéserté par autrui. RETENIR: la violence, ce n'est pas forcément l'usage de la force, c'est d'abord un refus de la parole, d'un droit à parler.

Leviolent est celui qui renonce à persuader l'autre par raison et qui préfère les coups, bien plus efficaces pour arriver à sesfins.

Au fond, c'est quelqu'un qui désespère d'avoir raison, qui sent bien que personne ne pourra être d'accord avec lui.

Laviolence a ainsi quelque chose de l'énergie du désespoir: c'est l'énergie de celui qui désespère d'avoir raison par raison. 2) Peut-il y avoir une violence de la raison? La violence n'est pas à strictement parler exclusion de la raison.

Mais un homme violent est celui qui réduit la raison à laseule raison calculatrice. La seule question qu'il se pose est celle de savoir comment arriver le plus sûrement à ses fins, quels moyens utiliser? Ilréduit donc l'autre homme à un simple moyen, ne voit plus en lui une fin.

La violence est essentiellement technique. C'est donc lorsqu'on fait de la raison elle-même un simple outil, lorsqu'on renonce à voir en elle une voie d'accès vers lavérité, lorsqu'on ne prête plus attention qu'à l'efficacité, que la raison peut devenir violence.

La violence commence à partirdu moment où je me sers de la raison sans servir la raison, lorsque je ne fais que l'utiliser sans me poser la question de ceque je fais (est-ce bien, souhaitable...) Par exemple, l'horreur des chambres à gaz, c'est aussi qu'il s'agit d'une entreprise rationnelle, méthodique de négation del'humanité de l'homme.

On a pu dire, dans un rapprochement provoquant que les chambres à gaz sont les filles desLumières! 3) Que faire ? Le problème, dès lors, c'est qu'on ne peut plus raisonner le violent (parce qu'on ne peut pas raisonner avec lui). Que faire, quelle réponse adopter? La plus courante, c'est d'user de la violence à son tour: à la force, on ne peut répondre que par la force.

Si bien qu'on enarrive à un cycle infini de la violence: la violence engendre la violence.

Et même toujours plus de violence (principe d'escalade), comme une maladie contagieuse qui gagne en force à mesure qu'elle se répand.

On pourrait donc croire qu'iln'y a rien à faire: lutter contre elle, c'est encore la renforcer, comme un incendie qui se nourrirait de l'eau avec laquelle onveut l'éteindre. Le seul moyen d'enrayer la progression de la violence, c'est la non-violence.

Voyez l'exemple de Gandhi ou l'ouvrage deLanza del Vasto.

La non-violence n'est pas une lâche fuite devant la violence (Gandhi disait qu'entre la lâcheté et laviolence, il conseillait la violence), elle consiste, devant la force physique, à recourir à la force d'âme.

Le non-violent n'a paspeur de la violence, mais il en a pénétré la logique interne, et il sait comment la détruire de l'intérieur: en s'abstenant. CONCLUSION: la violence se caractérise aussi bien par la bestialité de certains comportements que par leur extrême rationalité.

Mais il s'agit alors d'une raison qu'on a subordonnée à la seule rentabilité technique: lorsqu'il n'y a plus que lerésultat qui compte.

La violence ne serait donc, derrière la diversité de ses manifestations, que l'expression d'un rapportbiaisé, partiel, à la raison.

Dès lors c'est une raison qui déraisonne.... »

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