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La vision religieuse et l'explication scientifique du monde sont-elles compatibles ?

Publié le 11/01/2004

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scientifique
4. - Explicatif : a) Qui concerne l'explication, ou la valeur d'explication. b) Définition explicative (logique class.) : définition où le définissant expose la compréhension d'un défini qu'on suppose implicitement donné ; opposée à définition constructive. c) Proposition explicative (logique class. PORT-ROYAL) : proposition incidente qui développe la compréhension du terme de la principale auquel elle se rapporte (le chat qui est un animal...), par opposition à l'incidente déterminative qui, ajoutant à la compréhension de ce terme, en restreint l'extension (la gloire qui vient de la vertu...). COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en déchiffrant sa singularité. Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes (leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers.

Nous nous intéressons à la possibilité d'une opposition entre la science et la religion. L'explication scientifique s'oppose-t-elle à la vision religieuse du monde ? En première analyse, il semble qu'en effet, science et religion se soient bien souvent opposées. Nombre de « scientifiques « furent brûlés ou  condamnés à se rétracter par le clergé, pour avoir eu raison « contre tout le monde «, un peu trop tôt. Ne faudrait-il alors reconnaître que dans la mesure où la vision scientifique est avant tout critique elle s'oppose au dogmatisme de la vérité révélée ? Sans doute. Mais pourtant est-ce à dire que toute vision religieuse est en soi opposée à l'explication scientifique ? Toute vision religieuse n'est-elle que l'affirmation dogmatique de fausse vérité que l'explication scientifique permet de déjouer ? Il semble que ce soit faux au moins pour un problème : le bonheur. En effet, la science et la raison, ne peuvent sans devenir elles-mêmes dogmatiques tenir de discours sur le bonheur, sur les grandes hypothèses métaphysiques (existence ou inexistence de dieu). Mais alors que peut signifier que science et religion soient concurrentes, opposées et qu'en même temps elles ne le soient point ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu. 

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« forces psychiques présentes dans les choses.

Elle peut opérer par contagion, les parties assemblées d'un organismeétant en camaraderie naturelle et sentimentale.

C'est la magie divinatoire qui est le plus près de la technique vraie.Le magicien est un observateur et le cours presque entier de la nature avec ses consécutions régulières lui apparaîtcomme un symbole des correspondances sympathiques et occultes qui sont pour lui la loi des choses.

L'actionmagique n'intervient pas fortuitement, elle attend les signes précurseurs et, par exemple, c'est au moment propicede la saison que les faiseurs de pluie, en imitant les nuages par des vêtements dont ils s'affublent et en versant del'eau, se trouvent faire tomber réellement lapluie.De ce fait, on s'étonnera moins que la magie ne se discrédite pas, même si ces liens de sympathie qu'elle supposeentre les choses sont purement imaginés et si la science établit sans conteste que la sympathie n'est ni ne peutêtre la cause de l'apparition des phénomènes.

De plus, les échecs ne constituent jamais des démentis del'expérience ; simplement, dans ce cas, la sympathie n'a pas joué.

Aussi bien la technique mécanique primitive, nonseulement n'est-elle pas toujours d'une plus grande efficacité, mais elle a forgé souvent des hypothèses dontl'extravagance ne le cède guère à celle de la magie opératoire, comme en témoignent les explications de l'écoleépicurienne telles que nous les livre Lucrèce.A quoi l'on peut ajouter ce que dit Auguste Comte du fétichisme, «caractérisé par l'extension immédiate et absoluedes idées de vie, tirées du type humain, à tous les phénomènes extérieurs », et qui correspond assez bien àl'animisme.

Pour se livrer à une observation, remarque-t-il, l'esprit avait besoin d'une théorie quelconque qui luidonnât le sentiment d'un pouvoir illimité sur le monde extérieur, envisagé comme entièrement destiné à notre usage.Ces espérances chimériques ont été à l'origine un stimulant indispensable.

« Sans les attrayantes chimères del'astrologie, sans les énergiques disciplines de l'alchimie, par exemple, où aurions-nous puisé la constance et l'ardeurnécessaires pour recueillir les longues suites d'observation et d'expérience qui ont, plus tard, servi de fondementsaux premières théories positives de l'une et l'autre classe de phénomènes ? » § 2.

Religions polythéistes et science La magie est une technique humaine au service de fins humaines.

La religion proprement dite est-elle sortie de lamagie ou la magie n'est-elle qu'une religion dégradée ? Les ethnologues restent divisés sur cette question.

Toujoursest-il que la religion polythéiste, qui soumet tous les êtres naturels à des puissances surnaturelles, a arrachél'homme à la technique magique et même à la technique mécanique pour la réserver aux dieux.

Qu'on n'oublie pas lesupplice de Prométhée enchaîné au sommet du Caucase où, pour avoir dérobé le feu aux dieux, un vautour luidévore un foie éternellement renaissant.

Les dieux emploient d'abord la technique à leurs fins propres et n'enlaissent l'usage aux hommes que par une condescendance qu'ils doivent toujours mériter et en quelque sorteacheter.

Cette religion est fondée sur l'action des volontés.

De même que la volonté personnelle agit sur le corps ety détermine des mouvements, de même les mouvements de la nature sont considérés, selon une mythologieuniverselle, comme produits par des volontés qui les commandent et qui se cachent derrière elles, Éole derrière lesvents, Neptune derrière les flots, et, par exemple, les Grecs doivent leur sacrifier la fille du roi pour obtenir les ventsfavorables qui conduiront leurs vaisseaux à Troie.

Ainsi, par la médiation de volontés supérieures que nous pouvonsséduire par des offrandes ou des sacrifices, les hommes étendent leurs volontés à toute la nature.A cette vision religieuse de l'univers, dont le paganisme gréco-romain est le type caractéristique, s'opposeradicalement l'esprit scientifique, qui, faisant abstraction des rapports humains, dépouille le monde de touteintention, bonne ou mauvaise.

L'univers scientifique est régi par le principe de l'inertie, entrevu par Galilée, explicitépar Descartes.

Le monde ne veut rien, il est.

Les cataclysmes, tempêtes, éruptions volcaniques, tremblements deterre sont des phénomènes que l'homme est incapable de maîtriser, mais qui n'en sont pas moins naturels.

La poésiey a perdu une source traditionnelle et féconde d'inspiration ; en revanche, la science, en débarrassant notreconception de la nature de tout anthropomorphisme, chasse devant elles toutes les formes de la superstition.. »

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