VOCATION DE SAINT MATTHIEU de Hendrik Ter Brugghen

« VOCATION DE SAINT MATIHIEU 1621 Peintre hollandais Biographi e Q) Hendrik Ter Brugghen est né à Deven­ ter en 1588 et meurt à Utrecht en 1629.

Sa formation se déroule à Utrecht chez le peintre maniériste Abraham Bloemaert.

Comme de nombreux peintres nordiques de cette époque, il travaille aussi d'après les gravures de Dürer et de Lucas de Leyde ainsi que d'après la peinture flamande du XVI e siè­ cle, par exemple les œuvres de Quinten Metsys.

De 1604 à 1614, il s'établit à Rome où il découvre la peinture du Caravage, qui est pour lui une véritable révélation .

Parmi tant de maîtres nordiques , hollandais et français qui séjourneront dans la cité papale, Ter Brugghen est le premier à s'établir en Italie et à faire perso!lnellement la connais­ sance du Caravage.

A la différence de ses contemporains Honthorst et Baburen qui , à la suite de leur séjour romain, retiendront surtout de la leçon du Caravage l'intensité dramatique de l'act i on et l' amour des forts contrastes lumineux, Ter Brugghen s 'inspire des modèles caravagesques essentiellement pour la création de scènes de genre ou de scènes bibliques interprétées de manière réaliste, comme des événements quotidiens, telle la Vocation de saint Matthieu.

Il exécute aussi des tableaux représentant des figures à mi- corps de musiciens ou de chanteurs ; Moments musicaux etloueur de flût e (1621) de la Gemaldegalerie de Kassel ainsi que Concert (1628), duo d'un joueur de luth et d'une cantatrice, que le Louvre acquit en 1954 , en sont de superbes exemples.

Ter Brugghen se libère ensuite des thèmes et du langage du Caravage ; la touche est plus fluide, les couleurs unifiées presque monochromes et les formes d'une grande simplicité.

Saint Sébastien secouru }Jar le s Saintes femmes (1625) de l'Allen Memorial Art Museum d'Oberlin (Ohio) ou Libération de saint Pierre du musée de Schwerin révèlent un artiste au style personnel et mû.r .

© Nardin i E ditor e, 1 992.

VPC Lar ousse-La ffont pour l'édition fran çaise, 1992 .

XVIIe siècle Huile sur toile 102 x 137 cm An alyse • On retrouve dans Vocation de saint Matthieu des analogies tout à fait évidentes avec le tableau du même sujet peint par Le Caravage en 1599 pour la chapelle Contarelli de l'église Saint ­ Loui s-des - Franç a is à Rome.

Le peintre hollan­ dais, dans sa version exécutée quelque s années aprè s son séjour romain, reprend à l'œuvre du C a ravage la manière de traiter le récit évangéli­ que en scène de genre.

Cette solution apparaît particulièrement adaptée aux artistes nordiques : leurs commanditaires , des représentants de la nouvell e bourgeoi s ie, leur demandent en effet des tableaux représentant les aspects de leur vie quotidi e nne et familière , des scènes populaires , des paysa ges et des natures mortes.

Ces tendan­ ces de la peinture sont renforcées par la doctrine calviniste , répandue en Hollande au XVII e siècle , qui s'o ppose à la diffusion des images sacrées.

L 'influence du Car avage dans le cho ix du sujet n ' emp êche cependant pas T er Brugghen d'opter pour des solution s stylist iques assez diff érentes.

Le p eintre hollandais substitue à la palett e s ombr e du Ca ravage des tonalités claires et n a crées, à l'instar des cara v agistes italiens comme Gentileschi et Sar aceni qui privilégient les coloris clair s et lumineux.

L'œ uv re C L 'œuvr e est signée H.

T.

BRUG GH EN FE CIT 1621.

L e mu sée d'Utr echt conserv e aussi d 'autr es tableaur de ce pei ntr e: Pauvre Lazare de 162 5, Militaire endormi de 1629 , et un tableau inco mpl e t repré se n­ tant un Buste de femm e d até de la même ann ée.

P ho to Ce ntr a a l Mu seum, Utrecht 11-09. »