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La volonté peut-elle vaincre tous les obstacles ?

Publié le 03/03/2004

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Pour parvenir «  à la connaissance vraie de tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce qu'il avait cru. Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude :                 « Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir aucun sens... ». Il faut comprendre que ce doute est une démarche intellectuelle qui a pour but de détruire le « palais » de l'ancienne métaphysique, qui n'était bâti que « sur du sable et de la boue », pour reconnaître le véritable palais des sciences sur le roc de la certitude. Mais une question nouvelle apparaît : pendant que je détruis mon ancienne demeure, pour en reconstruire une nouvelle, où vais-je loger ? « Car ce n'est pas assez, avant de recommencer à rebâtir le logis où l'on demeure, que de l'abattre [...] il faut aussi s'être pourvu de quelque autre où o puisse être logé commodément pendant le temps qu'on y travaillera. »  Pendant que le doute m'oblige à n'admettre aucun principe, comment vais-je vivre, et vivre au milieu des autres, sur quels principes vais-je régler mes actes, moi qui rejette tous les principes ? Sur quels critères vais-je choisir d'agir, pendant que je doute de tout ? La démarche intellectuelle de Descartes l'oblige à être irrésolu en ses jugements, de tout passer au crible du doute, mais « les actions de la vie ne souffrent aucun délai.

« La volonté est un effort sur nous-mêmesLa volonté nous permet de dépasser nos propres tendances négatives:paresse, découragement, pessimisme, indécision...

En nous montrantvolontaires, nous acquérons ainsi un empire sur nous-mêmes.

Descartesdira qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici le cours changeant de la nature). Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant,il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à- dire qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes , mais s'intègre à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées parl'urgence de la vie et de l'action, alors même que la raison et larecherche recommandent la prudence. La morale de Descartes est composée de deux parties distinctes et enmême temps intrinsèquement liées.

La première, et la plus ancienne, estla morale par provision, énoncée dès 1637.

Elle répond essentiellementaux besoins immédiats d'une règle pour l'action.

La seconde partieconsiste en un Traité des Passions, dernière oeuvre de Descartes,publiée en 1649.

C'est essentiellement à la première que les lignessuivantes sont consacrées.

Même si le Traité des Passions estcertainement plus complet, il apparaît pour le lecteur moderne aussi dépassé que les traités de physiqueantique.

Descartes y tente en effet une synthèse entre la psychologie et l'anatomie, et élabore des théoriessur les affections de l'âme qui ont aujourd'hui perdu toute validité. Principes de la morale par provision Dans le Discours de la méthode, Descartes précise que si, bien entendu, c'est seulement par la connaissanceparfaite qu'il est possible d'orienter correctement sa volonté dans l'action, il y a quelque difficulté à pouvoirappliquer pareil précepte dans l'urgence de la décision pratique.

Aussi Descartes propose-t-il un ensemble derègles, qu'il dit avoir découvertes dès 1618, et qui permettent d'agir : c'est la morale par provision, c'est-à-dire provisoire, dans l'attente de recherches plus complètes.Maximes de la morale par provisionLa morale par provision s'élabore sous forme de maximes.

Ces maximes sont au nombre de trois etapparaissent dans la troisième partie du Discours de la méthode. Maxime du conformisme social La première maxime consiste en premier lieu à respecter tout à la fois les « lois et coutumes » du pays où l'onvit, et de se conformer également à la religion « en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès monenfance ».

Il n'est pas évident de savoir s'il convient de se conformer à la religion par conformisme social ouparce que la religion en question, catholique, est considérée comme la bonne.

Ce point reste obscur puisquel'on ne peut prouver la véracité de l'existence du Dieu chrétien que par une étude métaphysique approfondie.En deuxième lieu, la maxime recommande la modération en tout et de suivre en cela les hommes avec qui l'onvit et qui semblent « les mieux sensés ».

Il y a là aussi une idée qui ressort du conformisme social : il convientde calquer sa conduite sur les meilleurs des autres et non pas de se distinguer.Maxime de la volonté constanteLa troisième maxime recommande la modération des désirs : car si l'action sur le monde est difficile etincertaine, celle sur soi reste toujours possible et ainsi il faut « toujours chercher à [se] vaincre plutôt que lafortune ».

Rien là-dedans que de très courant au XVIe et au XVIIe siècle où la morale antique du juste milieuet de la maîtrise des désirs connaît un sensible retour, comme on le voit chez Montaigne.Ces maximes se retrouvent dans l'oeuvre définitive de Descartes sur la morale, le Traité des Passions.

Sansaborder cette oeuvre qui développe une connaissance de l'homme pour pouvoir prouver en droit ces maximes,on ne peut que souligner combien cette morale, si elle permet de parvenir au bonheur dans la vie quotidienne,est loin des préoccupations religieuses alors que l'Église fournit sur tous les points abordés des préceptes devie.

Même si Descartes se pense comme un défenseur de la religion, l'on retrouve dans cette élaborationpersonnelle de la morale le principe qui gouverne la métaphysique.

Au départ se trouve l'individu, seul socle dela connaissance et de l'action, certitude première que ne peuvent remplacer des règles toutes extérieurescomme le sont celles de l'Église. Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que révolutionnaire.

Afin de parvenir à une certitudeabsolue et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en cause la totalité de ses opinions.

Pour parvenir « à la connaissance vraie de tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce qu'il avait cru.

Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude : « Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir aucun sens... ».. »

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