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Vous vous demanderez dans quelle mesure la poésie avec les ressources de son langage particulier, parvient à transformer des sentiments personnels douloureux en émotion de lecture.

Publié le 18/09/2010

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langage

 I) A PREMIERE VUE LES SENTIMENTS DOULOUREUX DU POETE NE SINT QUE PERSONNELS

 

    A) A chacun ses douleurs

           Dans le domaine de la poésie lyrique et élégiaque, les auteurs évoquent des douleur qu’ils ont éprouvées personnellement, qu’il s’agisse d’un chagrin d’amour ou de la perte d’un être cher. Donc, en dehors d’une certaine compassion, comme envers toute douleur d’autrui, le lecteur n’a pas lieu de se sentir ému par une souffrance qu’il n’a pas éprouvée lui-même.

Ex : Dans « Demain dès l’aube «, V.HUGO évoque le souvenir de sa fille Léopoldine, morte noyée. Il s’agit de sa fille et non d’un être cher au lecteur

 

    B) Qui  plus est, les poètes emploient une expression personnelle pour en parler

       Au caractère très personnel de cette souffrance, s’ajoute le fait que les poètes ont chacun leur façon propre de l’évoquer, Façon qui peut l’éloigner encore plus le lecteur du poète.

       Ex : Ainsi, dans « l’Horloge «, Baudelaire exprime le sentiment de la fuite du temp d’une manière oppressante, alors que le lecteur lui-même peut voir le temps qui passe sans un tel sentiment d’oppression. Les procédés Baudelairiens peuvent ainsi ne pas correspondre à se qu’il ressent personnellement.

 

  II) POURTANT, CES SENTIMENTS PEUVENT ETRE PARTAGES PAR LE LECETEUR

 

        A) Douleurs communes

           Mais, à travers ses souffrances personnelles, c’est aussi celles de tous les hommes que les poètes évoquent. En effet, les chagrins d’amour ou le désespoir d’avoir perdu un être cher, par exemple, peuvent frapper tout le monde.

            Ex : Dans « Le pont Mirabeau « Apollinaire parle avec tristesse de sa rupture avec Marie Laurencin et du temps qui s’est écoulé depuis cette période de bonheur. Beaucoup de femmes et d’hommes ont connu et connaissent chaque jour pareille peine de cœur. Ils peuvent ainsi se retrouver dans les émotions exprimées par le poète.

 

        B) L’émotion créer par la langue poétique

           Cette communauté de sentiment  douloureux se rencontre ailleurs qu’en poésie, par exemple dans l’autobiographie. Mais le langage particulier de la poésie, avec ses ressources propres comme la force des images, le rythme, les rimes, les sonorités, possède une puissance particulièrement forte. La poésie touche ainsi le lecteur au cœur, peut-être plus que toute autre forme de d’écriture.

           Ex : « Le lac « de Lamartine détails des moyens poétiques et émotions qu’ils créent.

 

 III) DE PLUS, L’EXPRESSION POETIQUE DE SENTIMENTS DOULOUREUX DEVIENT SOUVENT UN PLAISIR.

 

        A) Le dépassement de la douleur par la poésie

           Avant même d’envisager les sentiments que la poésie crée chez le lecteur, il faut considérer le fait que les poètes écrivent aussi, et souvent d’abord pour eux-mêmes. Cette forme d’écriture particulière, très personnelle, leur permet de se retrouver, et de dépasser la souffrance, par l’art. Ils ne restent pas dans le mutisme, mais s’élèvent au-dessus d’eux-mêmes par un travail de création : la création compense ainsi le sentiment de perte contenu dans la douleur.

           Ex : Dans « Mai «, Apollinaire, tout à la fois, déplore la fin de l’amour qu’il portait à Annie Playden et, par son poème, immortalise le moment de bonheur partagé avec la jeune femme, « en barque sur le Rhin «. Il fixe ce qui était perdu, et trouve, dans le bonheur de créer, le plus fort remède à sa peine amoureuse.

 

        B) L’émotion devant la beauté poétique

           A son tour, le lecteur peut être transporté par l’émotion qu’il ressent à la lecture. Plus le poète est sincère et plus il est lui-même, plus le lecteur sera touché par la puissance d’évocation du poème. Le paradoxe d’une poésie qui offre des émotions de lecture en chantant des douleurs personnelles n’est donc qu’apparent. C’est une expérience de lecture que chacun peur faire

           Ex : Ronsard offre une vision terrible de sa mort qui approche dans le sonnet  « Je n’ai plus que les os «. Ce sujet devrait effrayer le lecteur. Pourtant, cette évocation est si réussie que l’on ne peut s’empêcher d’apprécier la beauté de ce poème, et d’en tirer un plaisir de lecture.

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