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Est-il vrai de dire que l'homme a des désirs et que l'animal n'a que des besoins ?

Publié le 08/01/2004

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Ce que l'ego cherche, c'est à se faire valoir devant un autre moi. Le désir suppose une demande à l'égard de l'autre capable de nourrir le sentiment du moi. A travers ses désirs ce que le moi désire vraiment, davantage que l'objet qu'il recherche, c'est une reconnaissance de sa propre valeur.   Le désir comme but   Le désir porte en lui un élan créateur, un élan positif par lequel il se veut lui-même et il porte en lui une puissance de transformation. Nous croyons d'ordinaire que seul l'objet  est pour le désir une motivation, mais justement, poursuivre un objet et en faire dépendre sa satisfaction c'est manquer. Ce n'est pas là que se situe la force d'affirmation du désir. La puissance du désir ne tient pas à la visée de l'objet, mais au débordement d'un élan, d'une force, qui n'est rien d'autre que la Vie se donnant à elle-même en nous. La véritable joie qu'offre le désir, ce n'est pas d'obtenir ce qui est attendu, c'est la joie de désirer. Ce n'est pas seulement de trouver au bout du compte une satisfaction, ce qui ne fait que masquer une réalité, celle de l'insatisfaction. On ne peut pas renier le désir sans renier la Vie.

« Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elleest conçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ».

Le désir est le terme génériqueenglobant tous « les efforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme».

Il constitue l'essence de l'homme parce qu'il est le mouvement mêmepar lequel ce dernier s'efforce de persévérer dans son être.

Chacundésire ce qu'il juge utile à la conservation de son être et susceptibled'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui lui semble bon, ce qu'ilaime.

En revanche, il désirera éviter ou détruire ce qui lui paraît faireobstacle au maintien de son être ou entraîner son amoindrissement.

Ainsi« chacun désire ou tient en aversion nécessairement par les lois de sanature ce qu'il juge être bon ou mauvais ».

Le désir est donc unedisposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

Cependant ce quel'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pasnécessairement ce qui lui est vraiment utile.

C'est que communément «chacun juge selon son propre sentiment ce qui est bon, ce qui estmauvais », non selon sa droite raison.

Or le sentiment, en tant quepassion de l'âme, est une « idée inadéquate », c'est-à-dire mutilée etconfuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté.

C'est pourquoiles hommes, en croyant observer leur intérêt, désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible. LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peut être détruite, sinon par une causeextérieure » (Éthique, III, P.

4).L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de la Cause de soi, qui est puissanceinfinie : « Tant que nous considérons seulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nousne pouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.).De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce depersévérer dans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et aucorps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même del'homme ; de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsil'homme est déterminé à les faire.

De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulledifférence, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscientsde leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendanceaccompagnée de la conscience de cette même tendance.

Ainsi il est établi que nous faisons effort en vuede quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la désirons, non pas parce que nous jugeons qu'elle estbonne : au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous faisons effort pour l'avoir, lavoulons, tendons vers elle et la désirons.

» (Éthique, III, P.

9, Sc.).

Ainsi le désir, reconnu par toute laphilosophie comme le dynamisme immanent à la nature, exprime directement l'essence de l'être fini, oupuissance finie. Le besoin comme prétexte Le mot besoin implique l'état d'un être vivant à l'égard de ce qui est nécessaire à sa conservation.

L'animal ades besoins, comme l'homme peut aussi en avoir.

Il réapparaît de manière cyclique ou périodique, suivantl'horloge biologique de l'organisme.

L'apparition d'un besoin appelle une réaction appropriée devant laquellel'animal ne se dérobe pas.

A l'inverse, l'homme, quand bien même il recevrait les signes avant-coureurs dubesoin, est tout à fait capable de les outrepasser ou de les négliger.

Nous n'écoutons pas nos besoins et nousles connaissons très mal.

L'animal ne s'en écarte pas.

L'homme dispose d'une liberté de choix, d'un libre-arbitre , il n'est pas esclave des besoins, il peut les contrôler, les refuser ou les accepter.

Le besoin caractérise laconscience vitale , il est par définition organique ou biologique. Le désir est entendu couramment comme la dimension de ce qui est superflu comme ce qui est artificiel et non pas naturel, il est alors opposé au nécessaire qui est la dimension du besoin.

Comment passe-t-on alors dubesoin au désir ? Dans le langage de Hegel, cela revient à différencier le moi naturel (celui du désir naturel) dumoi humain.

Tant que la conscience en reste à la seule satisfaction de ses tendances, elle est enfermée dansle narcissisme du besoin.

Elle est prisonnière du corps.

Il n'y a que la conscience de l'individualité organique.Elle s'affirme certes, mais par une simple négation de son objet corrélatif. De plus, le moi ne désire pas tout seul, le moi désire par rapport à un autre moi .

L'entrée en scène du désir est l'apparition de la conscience de l'autre et donc de la sociabilité .

Il y a dans le désir le plus simple une dimension qui est celle du désir de reconnaissance propre à l'ego.

Ce que l'ego cherche, c'est à se faire valoir devant un autre moi.

Le désir suppose une demande à l'égard de l'autre capable de nourrir le sentiment du moi.

A travers ses désirs ce que le moi désire vraiment, davantage que l'objet qu'il recherche, c'est une reconnaissance de sa propre valeur. Le désir comme but. »

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