Les sandales : pratique et symbolisme

« sac de céréales) - et si l'habi­ tude de marcher pieds nus ne se perd pas pour autant, loin s'en faut.

Les textes prouvent qu'à cette époque elles fai­ saient partie des rétributions régulièrement fournies aux artisans de Deir el-Medineh, et les représentations funé­ raires montrent qu'elles sont de plus en plus portées au quotidien par des serviteurs, tendance qui semble s'amor­ cer dès le Moyen Empire.

De l'emblème de la royauté à l'usage courant L a démocratisation du port des sandales s'accompa­ gne d'une évolution de leur symbolique.

A l'époque pré­ dynastique, en effet, seules sont figurées les sandales du roi, cérémonieusement te­ nues par un haut dignitaire qui suit le souverain, lequel va pieds nus.

Leur représenta­ tion relève donc plus du sym­ bole que d'un réalisme usuel, les sandales n'étant en fait pas ou peu portées réelle­ ment.

Elles illustrent alors l'autorité, qu'il s'agisse de cel­ le du roi ou, sous l'Ancien et dans une moindre mesure sous le Moyen Empire, de cel­ le des hautes couches de la so­ ciété.

Les changements amor­ cés dès le Moyen Empire, et qui se généralisent au Nouvel Empire, à savoir la plus gran­ de diffusion et surtout l'utili­ sation courante des sandales, tendent à estomper cette sym­ bolique, même si la fonction de porteur de sandales royal existe toujours.

En revanche, la symbolique funéraire des sandales semble mieux résister à la généralisa­ tion de leur usage.

Depuis l'Ancien Empire, elles font partie de l'équipement funé­ raire traditionnel, qu'on les dépose dans la tombe ou qu'on les peigne sur ses parois ou sur le cercueil du défunt.

Les sandales, qui doivent dans ce cas être blanches, ont alors une connotation bien précise,. »