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Anthologie poétique sur les saisons

Publié le 21/02/2015

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ANTHOLOGIE POETIQUE Sommaire : Page 5 & 6 : Préface Page 7 & 8 : Anna de Noailles, « L'hiver » Page 9 : Charles d'Orléans, « Le Printemps » Page 10 : Victor Hugo, « Nuit de juin » Page 11 : Charles Baudelaire, « Sonnet d'automne » Page 12 & 13 : Gaston Couté, « Les Saisons » L'inspiration au fil des Saisons Préface : Depuis des siècles, la poésie est au coeur des sociétés : elle transmet l'Histoire, diffuse des idées et exprime des sentiments. Elle a été souvent critiquée au fil des époques du fait de l'avis et des idées que chaque auteur diffuse, plus ou moins directement, dans ses textes. La poésie est apparu à l'Antiquité, les poètes apparaissaient comme des pantins utilisés par les Dieux pour compter leurs exploits, ou servir d'intermédiaires entre les Hommes et les Dieux. Platon, auteur grec de l'Antiquité, disait de celle-ci que les Dieux l'insufflait dans un homme, qui leur servirait à dialoguer avec les Hommes, mais que celui-ci, n'étant qu'un instrument, n'aurai aucun talent et serait dénué d'intelligence. Cette conception de la poésie, qui était très négative, évolua au cours des siècles. Celle-ci connu son apogée entre le XVIII ème siècle et le XX ème siècle avec les auteurs les plus célèbre de son Histoire comme : Victor Hugo, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Alphonse de Lamartine, Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay, ... Au fur et à mesure des époques, différents styles d'écriture apparurent, et à chaque période, on distingua un mouvement littéraire, et le plus souvent, toutes les formes d'art se plièrent aux règles de celui-ci, la poésie sans exception. Ces mouvement était souvent une idéologie chez les auteurs et bien entendu également une source de conflit dans la société, du fait des idées que donnaient les auteurs sur les sujets qu'il souhaitaient aborder de façon directe ou indirecte. La poésie alimente les débats et donne ainsi un avis plus populaire des événement marquant : guerres, lois, etc. On distingue plusieurs genres poétiques : la poésie engagée, elle aborde les thèmes importants de l'époque, dans ce type de poésie, l'auteur se situe dans un place de messie qui essaye d'éclairer les Hommes sur des sujets qu'il affectionne ou non, et où il aborde la question de sa place dans la société ; la poésie lyrique, c'est l'expression des sentiments du poètes sur des thèmes comme l'amour, la nature, la vie et la mort, le temps qui passe, le rêve ... ; la poésie est également associée au « don », c'est cette conception Antique qui subsiste encore et qui a permis de distinguer deux types de poètes : le poète inspiré et le poète travailleur. La poésie et le poète ont joué un rôle prédominant depuis le début de leur existence, ils ont permis de diffuser des idées, de conserver l'Histoire dans des écrits, d'exprimer des sentiments ... ce qui fait de l'auteur et des ses oeuvres un membre indispensable dans la société pour son ouverture sur le monde et sur l'Histoire. J'ai choisi de donner comme titre à cette anthologie : « L'inspiration au fil des Saisons », car le thème des saisons est l'une des grandes sources d'inspiration des auteurs de créations poétiques du fait des sentiments que chacun de nous peut ressentir grâce à la beauté, à la tristesse, et à toutes les émotions que dégagent les saisons. Ce thème est un thème que je trouve moi-même inspirant pour créer du fait, une nouvelle fois, du lot d'émotions qu'apportent ces saisons par leurs paysages qui se transforment à leur guise. Les couleurs et tous ce qu'elles apportent avec elles deviennent une source d'inspiration. Il vrai aussi que chacune des saisons donne des sentiments qui lui sont propres : le Printemps évoque la plupart du temps douceur, nature qui revit, beauté des couleurs ... ; l'Été est synonyme de chaleur et de douceur la nuit, de couleurs et de soleil ; l'Automne lui apporte un lot de douceur à nouveau, un peu comme le Printemps sauf que celle-ci est moins heureuse, elle nous prépare à la froideur de l'Hiver ; l'Hiver justement évoque froideur, blancheur et tristesse avec sa morne nature. J'ai organisé mon anthologie poétique de la façon suivante : mon anthologie se déroule comme une année, hiver, printemps, automne et été, et pour finir, le poème de Gaston Couté qui résume, à sa façon bien particulière, chacune de ces saisons, et donc l'année qui s'est écoulée. Pour ma part, je pense que l'on fini une année en automne et non pas en hiver, car la majeur partie de l'hiver se trouve être dans le début de la nouvelle année. En premier poème, j'ai décider de prendre, « L'hiver », d'Anna de Noailles parce que c'est le seul qui évoque un souvenir d'enfance. J'ai choisie « Le Printemps » de Charles d'Orléans pour le fait que ce poèmes et son auteur sont, en quelque sorte, des précurseurs de la poésie moderne et du rondel, ce type d'écriture poétique auquel de nombreux auteurs célèbres s'essayeront. Dans cette anthologie, j'ai également choisi l'oeuvre de Victor Hugo : « Nuit de juin », car c'est un poème très réaliste qui décrit à merveille une nuit d'été de façon très poétique. Pour compléter mon anthologie, j'ai choisi le poème de Charles Baudelaire, « Sonnet d'automne », pour la comparaison de cette saison, plutôt inhospitalière habituellement, avec l'amour qu'il porte à une femme. En cinquième et dernier poème, j'ai choisi le poème de Gaston Couté : « Les Saisons », car ce poème résume les quatre autres saisons, et par ailleurs, les quatre premiers poèmes, en un seul à sa manière, ce qui donne un autre point de vue sur chaque saison. Poème : « L'hiver », Le coeur innombrable, Anna de Noailles, 1901 « L'hiver » est un poème écrit par Anna de Noailles. Celui-ci est paru au début du XX ème siècle, en 1901, dans son premier recueil, intitulé : Le coeur innombrable. Anna de Noailles était une des descendantes de la famille Bibescu de Roumanie, elle a été élevée en France. Dans sa jeunesse, sa famille avait l'habitude de passer ses hivers au bord du lac Léman, il en est tel que dans sa poésie, elle évoque souvent sa préférence pour la beauté tranquille et l'exubérance de la nature, où elle fait référence aux bords du lac de son enfance. Dans ce poème, elle nous décrit un de ses hiver, froid et morne. Elle plaint les arbres feuillus qui sont dénudés contrairement aux pins. Elle fait sans aucun doute référence à un de ses hiver passé au bord du lac Léman. L'hiver C'est l'hiver sans parfum ni chants.Dans le pré, les brins de verdurePercent de leurs jets fléchissantsLa neige étincelante et dure. Quelques buissons gardent encorDes feuilles jaunes et cassantesQue le vent âpre et rude mordComme font les chèvres grimpantes. Et les arbres silencieuxQue toute cette neige isoleOnt cessé de se faire entre euxLeurs confidences bénévoles. - Bois feuillus qui, pendant l'été,Au chaud des feuilles cotonneusesAvez connu les voluptésEt les cris des huppes chanteuses, Vous qui, dans la douce saison,Respiriez la senteur des gommes,Vous frissonnez à l'horizonAvec des gestes qu'ont les hommes. Vous êtes las, vous êtes nus,Plus rien dans l'air ne vous protège,Et vos coeurs tendres ou chenusSe désespèrent sur la neige. - Et près de vous, frère orgueilleux,Le sapin où le soleil brilleBalance les fruits écailleuxQui luisent entre ses aiguilles. « Le Printemps », ( ou « Rondeaux), Charles d'Orléans, écrit vers 1450 « Le Printemps » (ou « Rondeaux ») est un rondel écrit par Charles d'Orléans vers 1450. C'est l'un des rondels les plus connus, en littérature française, à ce jour. Charles d'Orléans était un prince et duc d'Orléans, il était le petit fils de Charles V. En l'an 1415, il mène l'armée française contre Henri V d'Angleterre, la bataille est un désastre, l'armée française dénombre plus de six milles morts et Charles d'Orléans est fait prisonnier. Il sera détenu pendant vingt-cinq ans, c'est pendant ses années de captivité qu'il composera l'oeuvre poétique qui le rendra populaire. Il écrivit « Le Printemps » et de nombreux autres rondels, rondeaux et ballades en Angleterre. Dans ce poème, l'atmosphère est joyeuse, le poète nous décrit la beauté de cette saison qu'il est heureux de retrouver. Le Printemps Le temps a laissé son manteauDe vent, de froidure et de pluie,Et s'est vêtu de broderies,De soleil luisant, clair et beau. Il n'y a bête, ni oiseau,Qu'en son langage ne chante ou crie :« Le temps a laissé son manteauDe vent de froidure et de pluie. » Rivières, fontaines et ruisseauxPortent en livrée jolieGouttes d'argent d'orfèvrerie ;Chacun s'habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau. « Nuit de juin », Les Rayons et les Ombres, Victor Hugo, 1840 « Nuit de juin » est un poème écrit par Victor Hugo après les années 1830, il fut publié en 1840 dans le recueil Les Rayons et les Ombres. Dans ce recueil, Victor Hugo cherche à banaliser la poésie, à la rendre plus populaire. Il pense mettre sa pensée au service d'une cause « civilisatrice ». On pourrait classer les poèmes de ce recueil en deux grandes parties : les poèmes faisant éloge de la beauté, de l'amour, de la nature, des souvenirs heureux, tous ces poèmes feraient partis des Rayons. Les autres poèmes traversant des univers plus sombre feraient, eux, partis des Ombres. « Nuit de juin » ferait clairement parti des Rayons, il est vrai que Victor Hugo nous décrit cette nuit d'été comme extrêmement douce et d'une pureté incomparable. Nuits de juin L'été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverteLa plaine verse au loin un parfum enivrant ;Les yeux fermés, l'oreille aux rumeurs entrouverte,On ne dort qu'à demi d'un sommeil transparent. Les astres sont plus purs, l'ombre paraît meilleure ;Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure,Semble toute la nuit errer au bas du ciel. « Sonnet d'automne », Les fleurs du mal, Charles Baudelaire,1857 « Sonnet d'automne » est un poème de Charles Baudelaire, paru dans le recueil Les fleurs du mal en 1857. Ce recueil est certainement l'un des plus populaire de Baudelaire, celui-ci a façonné sa vie. En effet, la parution du recueil a été suivi d'une affaire poursuivie en justice pour « une atteinte morale religieuse et publique », car tout au long du recueil Baudelaire détache poésie et morale, cela ne plaisait pas du tout à cette époque, ce qui donnera un jugement totalement négatif sur Baudelaire et son écriture pendant une longue période. Dans ce poème, il traite le sujet de l'amour en le comparant à la saison de l'automne pour sa froideur et sa douceur, Baudelaire se sent comme représenté par cette saison. Sonnet d'automne Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :« Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite ? »- Sois charmante et tais-toi ! Mon coeur, que tout irrite,Excepté la candeur de l'antique animal, Ne veut pas te montrer son secret infernal,Berceuse dont la main aux longs sommeils m'invite,Ni sa noire légende avec la flamme écrite.Je hais la passion et l'esprit me fait mal ! Aimons-nous doucement. L'Amour dans sa guérite,Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal.Je connais les engins de son vieil arsenal : Crime, horreur et folie ! - Ô pâle marguerite !Comme moi n'es-tu pas un soleil automnal,Ô ma si blanche, ô ma si froide Marguerite ? « Les saisons », Gaston Couté, écrit avant de 1900 « Les saisons » est un poème de Gaston Couté écrit dans sa jeunesse aux environs de 1900. Gaston Couté était considéré comme un auteur « anarchiste et socialiste révolutionnaire », il était libertaire, ce qui signifie qu'il refusait le principe selon lequel des personnes avait autorité sur d'autres du fait de leur échelle sociale. Il prônait la liberté de tous et dénonçait l'injustice sociale. Dans ces poèmes, il dérange la bourgeoisie qu'il trouvait : « Bien pesante ». Dans « Les saisons », il montre que celles-ci sont intouchables et insensibles au règles fixés par les dirigeants des sociétés, et encore un fois il dénonce les classes sociales. Les saisons Printemps Le printemps va bientôt naître. Les hirondellesPour que l'azur s'en vienne égayer son berceauFendent le crêpe du brouillard à grands coupsPrestes et nets ainsi que des coups de ciseaux. Des rustres stupides et des corbeaux voracesQui s'engraissaient parmi les horreurs de l'hiverEn voyant les oiseaux d'espoir traverser l'airSe liguent aussitôt pour leur donner la chasse. Les hirondelles agonisent en des cages,Leur aile saigne sous la serre des corbeaux,Mais parmi l'azur qui crève enfin les nuagesVoici l'Avril ! Voici le printemps jeune et beau. O gouvernants bourgeois à la poigne cruelleEmprisonnez les gens, faites en des martyrs,Tuez si ça vous plaît toutes les hirondelles,Vous n'empêcherez pas le printemps de venir. Été Pour emblaver ces champs, quelques sas ont suffiIls n'ont jeté que quelques poignées de semenceMais le miracle blond de l'Été s'accomplitCent faucheurs sont penchés sur la moisson immense. De chaque grain tombé dans la nuit du sillonUn bel épi s'est élancé vers la lumièreEt nul ne peut, sous le vol bleu des faucillonsCompter tous les épis de la récolte entière. O vous, plus isolés encor que les semeursQui sont passés dans la plaine au temps des emblaves,En la nuit des cerveaux et l'intensité des coeursJetez votre bon grain sur Je champ des Esclaves. Fiers semeurs de l'Ida, jetez votre bon grain.il dormira comme le blé dort dans la terre.Mais innombrable, aux beaux jours de l'Été prochain,Votre moisson resplendira dans la lumière. Automne Comme un monde qui meurt écrasé sous son Or,La Forêt automnale en son faste agoniseEt ses feuilles, comme les pièces d'un trésor,S'amoncellent sous le râteau fou de la bise. Parmi la langueur des sous-bois, on sent flotterLa même odeur de lente mort et de luxureQui vous accable au coeur des trop riches cités :Tout l'Or de la Forêt s'exhale en pourriture ! Mais nous savons que de l'amas de ce fumierDoit fleurir, en l'élan de la sève prochaine,La gaieté des coucous, la grâce des aubiers,La douceur de la mousse et la beauté des chênes. Notre Société ressemble à la Forêt,Nous sommes en Novembre, et l'Automne est en elle.O fumier d'aujourd'hui ! plus ton lit est épaisPlus l'Avril sera vert dans la Forêt nouvelle ! Hiver Tristes, mornes, muets, voûtés comme une échineDe malheureux tâcherons , les vieux monts ont l'airD'un peuple d'ouvriers sur un chemin d'usine,Et leur long défilé semble entrer dans l'hiver.En un effeuillement lent de pétales sombresLa neige tombe comme tombe la DouleurEt la Misère sur le dos des travailleurs.La neige tombe sur les monts. La neige tombe.Emprisonnant leur flanc, écrasant leur sommet,Sous un suaire dont la froideur s'accumuleEncor ! Toujours ! plus fort ! la neige tombe. MaisAu simple bruit d'un pas heurtant le crépuscule,Les vieux monts impassibles travaillent soudainEt leur révolte gronde en avalanche blancheQui renverse et qui brise tout sur son chemin...Sur notre monde un jour, quelle horrible avalanche !

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