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Commentaire Les deux coqs la fontaine

Publié le 08/12/2013

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fontaine
Introduction : Les Deux Coqs est la douzième fable du livre VII de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678. Jean de La Fontaine est né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, et est décédé le 13 avril 1695 à Paris. C'est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables, on lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste. « Je chante des héros dont Esope est le père » écrivait La Fontaine dans le premier recueil de ses Fables. Cette affirmation permet de mieux apprécier le texte intitulé « Les Deux Coqs » dont le sujet est précisément inspiré d'Esope. La Fontaine y raconte une querelle de basse-cour en faisant référence à la mythologie antique. Le combat oppose deux coqs, ils font l'objet d'une narration parodique et burlesque dont La Fontaine en tire une leçon. Dans un premier temps, nous allons parler du registre burlesque de cette fable, qui fait allusion à une transposition parodique, et à un style héroïque et comique utilisé avec un vocabulaire issu de la poésie épique. Dans un second temps, nous parlerons plus particulièrement de la morale de cette fable par les critiques qu'elles effectuent sur les hommes et leur envie de domination, puis ce qu'elle en conclu sur leur comportement. I. UNE FABLE BURLESQUE Une transposition parodique Dès les premiers vers du texte, La Fontaine fait référence à L'Iliade d'Homère en comparant le conflit des deux Coqs à la guerre de Troie. Les volatiles de la fable se livrent à un combat sans merci pour une Poule, exactement comme le roi grec Ménélas et le Troyen Pâris s'affrontèrent pour la belle Hélène. Cette transposition d'un épisode de la mythologie grecque est évidemment parodique puisque le genre burlesque de la fable consiste ainsi à transformer l'épopée antique en une vulgaire querelle de poulailler. On y trouve aussi une comparaison assez déplacée « On vit le Xanthe teint » car cela créait une disproportion entre le thème qui est un combat de coqs et la façon dont il est traité avec la mythologie. 2. Un style héroï-comique La Fontaine fait recourt ironiquement au style et au vocabulaire de la poésie épique pour ridiculiser les personnages qu'il met en scène. Le discours narratif , Le champ lexical de la lutte « guerre »; « querelle » ; « envenimée »; « combats »; « victoires », les allusions à la mythologie où l'apostrophe au dieu Amour « amour, tu perdis Troie », donnent au combat des deux Coqs une grandeur insolite et exagéré. La Fontaine qualifie la Poule de la fable à « Hélène au beau plumage » le poète utilise un adjectif désignant la principale qualité d'Hélène comme pour d'autres héros mythologiques : « Ulysse le divin », « Achille aux pieds légers » ... Il tourne donc en dérision le style héroïque de l'épopée et donne à sa fable une tonalité burlesque. La Fontaine mêle un sujet des plus communs au registre de la mythologie. Il évoque le combat fratricide des Deux Coqs où intervient brusquement un Vautour qui vient perturber le déroulement de l'histoire, on suggère que le vainqueur est tué par le vautour « Tout cet orgueil périt sous l'ongle du Vautour », l'écrivain transmet donc un sentiment d'espièglerie et de moquerie joyeuse au lecteur lors de ce retournement de situation, on retrouve le coté comique. Le jeu de mots qui accompagne, l'évocation du second vainqueur venu « faire le coquet [...] autour de la Poule » est issu du substantif « coq », il déprécie la virilité du séducteur en le démontrant par le diminutif "et", qu'il n'est qu'un petit coq. II. LA MORALE DE LA FABLE 1. L'envie de domination des hommes L'histoire racontée dans cette fable démontre que la discorde règne sur le monde. L'état de paix évoqué dans le premier hémistiche « Deux Coqs vivaient en paix » est aussi fragile qu'éphémère, puisque la seule apparition d'une Poule suffit à allumer la guerre. La soudaineté avec laquelle la bonne entente des deux Coqs est rompue, souligne combien la vie en société, que symbolise l'univers clos de la basse- cour, est sujette aux conflits et aux rapports de force. L'évocation d'une simple querelle de volatiles est, pour La Fontaine, l'occasion de dénoncer la « jalouse rage » des hommes. De toutes les passions qui gouvernent le monde, la convoitise est celle qui génère le plus de troubles notamment les femmes qui se trouve souvent à l'origine de nombreuses querelles. La moralité de la fable laisse entendre que les puissants de ce monde, représentés par le Coq victorieux, ne sont à l'abri d'aucun renversement de situation. La « Fortune », une puissance qui peut briser à tout moment les situations les mieux établies. Les multiples péripéties que comporte cette fable en témoignent : la soudaineté de ces revirements est tout d'abord suggérée par la présence d'un verbe au passé simple « une Poule survint » et l'emploi du présentatif « Et voilà ». Le coup de théâtre sur lequel se termine le récit « le Coq victorieux périt sous l'ongle du Vautour » bouleverse le combat des Coqs en faisant, contre toute attente, du vaincu un second vainqueur. Cet ultime retournement de situation, peut être perçu comme une sorte d'ironie du sort. 2. Sens globale de la morale par La Fontaine On ne peut lire ce texte sans avoir le sentiment que le sort frappe d'une manière totalement aléatoire. En ce monde, semble dire La Fontaine, rien n'est jamais définitivement acquis, rien n'est totalement certain ; le trophée d'une bataille est toujours provisoire et quand on gagne il vaut mieux se taire sinon on risque un retournement de situation. Les brusques changements d'attitudes qu'exécutent les personnages de la fable en témoignent : le petit Coq, vaincu et larmoyant, devient alors orgueilleux lorsque son rival périt, passant ainsi sans transition, de la honte à la gloire. Plus d'une « Hélène au beau plumage » se montre et devient la cause de cette situation. Après s'être offerte au vainqueur du combat, la Poule se tourne vers le vaincu venu « faire le coquet » : sa futilité n'est qu'un reflet de l'instabilité universelle. Il est donc inutile de se venger, la vie s'en charge elle-même. Conclusion : La parodie de la fable les Deux Coqs est donc double, le texte présente les coqs comme des héros d'épopée, mais les coqs sont aussi comme des hommes arrogants, prêt à défier le destin au lieu de faire preuve de prudence et d'agir avec raison puisque leur orgueil les conduise à leur perte.

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