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Dissertation sur le livre

Publié le 08/12/2014

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Dissertation formative 'Plus que tout autre créature humaine, le livre est le fléau des dictatures' Il existe dans ce monde violent où airent des humains abrutis par les médias et par la société, un moment, une action qui permet à ces habitants de la planète Terre de décrocher, de voyager dans un autre univers. Ce moment, cette action, c'est lorsqu'ils ouvrent un livre et se plongent dans ses petits caractères imprimés remplis de vie, de réflexion, de partage. Aujourd'hui, à l'ère d'internet nous pouvons accéder à beaucoup d'ouvrages même ceux censurés tels que Mein Kampf rédigé par Adolphe Hitler. En réfléchissant, on comprend pourquoi ce livre est interdit et c'est peut-être cela aussi qui a poussé Alberto Manguel à dire un jour : 'Plus que tout autre créature humaine, le livre est le fléau des dictatures '. Phrase qui à première vue semble logique et raisonnable mais l'est-elle totalement ? C'est sur cette thèse que nous allons travailler aujourd'hui. Tout d'abord, nous découvrirons ce qui se cache derrière la notion de 'livre' et ensuite, nous déterminerons son rôle à jouer face aux dictatures et par extension, aux régimes totalitaires et autoritaires. Abordons tout d'abord, la notion de liberté. C'est ce sentiment qu'on ressent lorsqu'on écrit ou qu'on lit. Écrire, dessiner, réfléchir, rédiger sont des arts à la portée de tout homme alphabétisé, cependant certains l'exploitent mieux que d'autres. Écrire, tout comme lire c'est donc une libération. L'écriture est pour quelques-uns parmi nous, un moyen de se sentir moins seul, de se sentir 'écouté' même si le livre prend les poussières et stagne durant des années dans un coin de l'armoire. C'est le cas d'Anne Franck, jeune fille juive ayant vécu la guerre 40-45 qui se renfermait afin de raconter sa journée, de se confier, à son journal intime nommé Kitty. Pour d'autres, l'écriture permet juste de se libérer, de mettre sur papier ses idées ou les événements importants de la vie afin de s'organiser, de planifier et de ranger ce fouillis qui traîne dans sa tête. Pour d'autres encore, le but est de convaincre un lecteur ou de transmettre un message comme une théorie, c'est aussi se positionner comme le font les universitaires en rédigeant leur mémoire de fin d'étude ou encore les philosophes en tentant d'écrire un essai. Le livre a donc beaucoup de rôles et c'est ce qui fait qu'il est très important. C'est un objet intime et personnel jusqu'au moment où l'auteur décide de le publier et de le diffuser. Il devient alors un objet de partage. Jusqu'à présent, nous avons abordé l'aspect rationnel du livre mais qu'en est-il de l'aspect imaginaire ? Il me semble que l'imaginaire est à l'écriture, ce qu'Yseult est à la littérature. En effet, l'imaginaire est bien souvent la base d'un livre et d'une histoire. Soit l'auteur aime inventer et créer et c'est juste pour transmettre son histoire qu'il écrit ou bien, et c'est le point sur lequel nous allons nous attarder, l'auteur utilise la fiction pour faire passer un message, une idée. En effet, en utilisant des personnages fictifs ( malgré parfois qu'ils ressemblent fortement à ceux de la réalité) et une histoire inventée, l'auteur se crée une carapace, une protection, il n'est pas punissable car il n'y a aucune preuve réelle. Par ce procédé, un bon nombre d'écrivains ont pu critiquer la société, transmettre leur vision des choses, essayer de convaincre ou de permettre aux lecteurs de tirer des morales. Prenons le cas de Molière, qui n'a cessé tout au long de sa vie de critiquer la société classique, la satire de la médecine ou encore pire, la Monarchie de Droit Divin ( alors que Louis XIV, lui-même l'avait pris sous son aile). Il suffisait aux lecteurs du 17e siècle d'être doté d'un minimum d'intelligence pour faire le lien avec leur époque mais il était difficile d'attquer le dramaturge puisqu'après tout , il s'agissait de personnages inventés. Avec cet aspect imaginaire, le livre peut-être un vrai danger. Maintenant que la notion de livre est bien ancrée dans notre tête, nous pouvons attaquer la 2e partie de cet exposé : l'impact du livre sur les dictatures et par extension, les régimes autoritaires et totalitaires. A première vue, le livre semble être au service des dictatures. En effet, en exploitant certaines techniques narratives, l'auteur peut cibler un type de public bien particulier et ainsi, lui transmettre une idée, une valeur qui restera gravées dans la mémoire de ses lecteurs. L'écrivain peut aussi créer de personnages qui se rapprochent fortement de certains individus ( jeunes à problèmes, ménagère de 40ans,... ) afin que ces derniers se sentent concernés et emmagasinent le message que l'auteur désire faire passer. L'auteur a également le possibilité de travailler et de retravailler ses textes de manières à être le plus subtile possible dans ses propos et convaincre petit à petit ses lecteurs. Mais parfois, les habitants d'un État, le deviennent par obligation. De fait, le dictateur oblige le peuple à posséder un ouvrage voir sa propre oeuvre et interdit tout autres divertissements ou tout autres livres dégageant un message contraire au sien. Il agit de la sorte afin de convaincre le peuple que le type de fonctionnement ( ou d'idée ) qu'il présente est le meilleur pour eux, c'est une sorte d'endoctrinement, c'est une entrave à la liberté de penser !Ce moyen est utilisé car en lisant, on réfléchit, on retient, on apprend et on fait souvent confiance aux livres et donc à l'auteur puisque ceux-ci sont une source de savoir incontournable. Il est donc plus facile d'utiliser un livre pour convaincre, qu'un discours. Pour illustrer cette thèse, nous pourrions utiliser l'exemple de la bible qu'un bon nombre de croyants a lu mais ce serait m'aventurer sur un sujet trop épineux. Prenons donc le Livre Rouge. Cet ouvrage aux idéologies communistes, détenu par par 900 millions d'hommes, est un recueil de citation de Mao Zedong. Il reprend un ensemble de recommandations qui ont pour but d'aider le peuple à s'organiser et à penser. Les habitants ont l'obligation de le posséder ET de le connaître en symbole de leur loyauté envers le Parti. Ce livre est parfaitement au service de la dictature. A présent, il me semble tout à fait légitime de se demander dans quel cas le livre est un fléau pour les dictatures. Pour étudier cet aspect, prenons le cas de l'Encyclopédie rédigée par Diderot et D'Alembert au XVIIIe siècle. Ce chef-d'oeuvre a clairement, révolutionné les moeurs et les valeurs de l'époque. En effet, il représente totalement l'esprit des Philosophes Des Lumières avec l'aspect scientifique important et une philosophie nouvelle. Cet ouvrage fut vite censuré par l'État de France car il remettait en doute les valeurs catholiques qui rythmaient la vie des hommes jusqu'à lors. Nous pouvons en déduire que le livre permet de secouer les gens, de les réveiller, de leur ouvrir les yeux sur les vérité et de les pousser à réfléchir ! Grâces à ces feuilles de papiers reliées, les lecteurs peuvent remettre en question leurs valeurs, leur mode de vie et leurs connaissances. Que ce soit des récits narratifs ou des ouvrages scientifiques, ils obligent le public à s'interroger, ils les mènent à une certaine liberté. L'avantage des récits fictifs, c'est que l'écrivain et peu punissable pénalement et pourtant, il peut faire passer des messages riches de sens. Évidement, cette remise en question de la société et de soi par l'intermédiaire du livre ne plaît pas souvent aux autorités car le peuple acquière une façon de pensée personnelle, un avis différent et devient dangereux pour l'État puisqu'il ne peut plus dicter la vie de ces personnes qui sont devenues libres de penser. Le livre est donc un réel fléau pour les dictatures. Il ouvre aux lecteurs de nombreuses portes... En conclusion, nous pouvons à présent affirmer que la thèse d'Alberto Manguel était bien juste. Le livre, symbole de liberté, rempli d'imagination est un vrai danger ! C'est sûrement un des seuls outils qui nous oblige à réfléchir autant et qui nous permet de penser librement qu'on soit lecteur ou auteur. C'est la meilleure et la plus puissante de toute les créations humaines et c'est sûrement pour cette raison, qu'un jour, Antoine Abalat a dit : 'Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque chose, est un livre qu'on a pas lu.'

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